Les tortionnaires ne doivent jamais ¨ºtre autoris¨¦s ¨¤ ¨¦chapper aux cons¨¦quences de leurs crimes, et les syst¨¨mes qui permettent la torture devraient ¨ºtre d¨¦mantel¨¦s ou transform¨¦s.
Ant¨®nio Guterres, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies
La torture : un crime contre l'humanit¨¦
La torture est un crime au regard du droit international. Selon tous les instruments pertinents, elle est absolument interdite et ne peut ¨ºtre justifi¨¦e en aucune circonstance. Cette r¨¨gle fait partie du droit international largement accept¨¦ et implique que chaque pays doit s'y conformer, m¨ºme s'il n'a pas sign¨¦ de trait¨¦ sp¨¦cifique interdisant la torture. De plus, la pratique syst¨¦matique ou g¨¦n¨¦ralis¨¦e de la torture constitue un crime contre l'humanit¨¦.
Les Nations Unies ont toujours consid¨¦r¨¦ la torture comme l'un des actes les plus viles commis par des ¨ºtres humains sur leurs semblables.
Par la , adopt¨¦e le 12 d¨¦cembre 1997, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a proclam¨¦ le 26 juin Journ¨¦e internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, en vue d'¨¦liminer totalement la torture et d'assurer l'application effective de la , qui est entr¨¦e en vigueur le 26 juin 1987.
Cette Journ¨¦e fait appel ¨¤ toutes les parties prenantes, y compris les ?tats Membres de l'ONU, la soci¨¦t¨¦ civile et les individus ¨¤ travers le monde pour s'unir et soutenir les centaines de milliers de personnes qui ont ¨¦t¨¦ (ou sont encore) victimes de torture.
Aucune excuse
La torture vise ¨¤ briser la personnalit¨¦ de la victime et constitue une n¨¦gation de la dignit¨¦ inh¨¦rente ¨¤ l'¨ºtre humain. Malgr¨¦ l'interdiction absolue de la torture en vertu du droit international, elle persiste dans toutes les r¨¦gions du monde.
? Le recours ¨¤ la torture augmente dans le monde entier; c'est en partie li¨¦ au fait que (...) nous avons plus de guerres dans le monde depuis 1945 ?, d¨¦clare la . ? De nombreux conflits actuels se caract¨¦risent par la pratique g¨¦n¨¦ralis¨¦e et sans retenue de la torture et d¡¯autres crimes de guerre similaires perp¨¦tr¨¦s dans le cadre de strat¨¦gies militaires d¨¦lib¨¦r¨¦es, ou par des individus d¨¦linquants ou opportunistes, qu¡¯ils soient soldats, paramilitaires, miliciens, mercenaires ou criminels. ?
La protection des fronti¨¨res et la s¨¦curit¨¦ nationale sont des moyens utilis¨¦s pour justifier la torture et d'autres formes de traitements cruels, inhumains et d¨¦gradants. Ses cons¨¦quences vont souvent au-del¨¤ de l'acte isol¨¦ sur un individu et peuvent ¨ºtre transmises ¨¤ des g¨¦n¨¦rations et conduire ¨¤ des cycles de violence.
? Je r¨¦fute l'argument selon lequel il s'agit d'une coalescence naturelle parce que je pense que des troupes disciplin¨¦es ne torturent pas. Je pense que suffisamment d'arm¨¦es dans le monde connaissent les r¨¨gles du droit de la guerre. Elles savent que la torture est absolument interdite en toutes circonstances. Il n'y a pas d'excuses pour la torture. ?
Gu¨¦rir gr?ce ¨¤ la r¨¦adaptation
Des programmes de r¨¦habilitation sont n¨¦cessaires pour permettre aux victimes une transition de l'horreur ¨¤ la gu¨¦rison. Le , administr¨¦ par le , est un m¨¦canisme unique, ax¨¦ sur les victimes et leur famille afin de leur apporter un soutien financier. Cr¨¦¨¦ en 1981, le Fonds fournit des services juridiques, sociaux, humanitaires, psychologiques et m¨¦dicaux. Les b¨¦n¨¦ficiaires comprennent les d¨¦fenseurs des droits humains, les personnes priv¨¦es de libert¨¦, les enfants et les adolescents, les r¨¦fugi¨¦s et les migrants, les victimes de disparitions forc¨¦es, les peuples autochtones, les victimes de violences sexuelles et sexistes et les personnes LGBTI, entre autres.
D¨¦couvrez ¨¤ travers cette vid¨¦o comment les services de r¨¦adaptation aident les survivants de la torture ¨¤ gu¨¦rir.
Pourquoi le 26 juin ?
Le 26 juin marque le jour o¨´, en 1987, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou d¨¦gradants est entr¨¦e en vigueur. Aujourd'hui, .
Pour en savoir plus
En quoi consiste la torture ?
? [Le] terme ? torture ? d¨¦signe tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aigu?s, physiques ou mentales, sont intentionnellement inflig¨¦es ¨¤ une personne aux fins notamment d¡¯obtenir d¡¯elle ou d¡¯une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d¡¯un acte qu¡¯elle ou une tierce personne a commis ou est soup?onn¨¦e d¡¯avoir commis, de l¡¯intimider ou de faire pression sur elle ou d¡¯intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fond¨¦ sur une forme de discrimination quelle qu¡¯elle soit, lorsqu¡¯une telle douleur ou de telles souffrances sont inflig¨¦es par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant ¨¤ titre officiel ou ¨¤ son instigation ou avec son consentement expr¨¨s ou tacite. ? ¡ª Convention contre la torture et autres peines, traitements cruels, inhumains ou d¨¦gradants (1984, art. 1, par. 1)
Normes et instruments juridiques
En 1948, la communaut¨¦ internationale condamnait la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou d¨¦gradants dans la D¨¦claration universelle des droits de l¡¯homme qui a ¨¦t¨¦ adopt¨¦e par l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies. En 1975, r¨¦pondant ¨¤ une action vigoureuse de la part d¡¯organisations non gouvernementales (ONG), l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale a adopt¨¦ la .
Au cours des ann¨¦es 80 et 90, des progr¨¨s ont ¨¦t¨¦ accomplis aussi bien dans l¡¯¨¦laboration de normes et d¡¯instruments juridiques que dans la mise en ?uvre de l¡¯interdiction de la torture.
La a ¨¦t¨¦ quant ¨¤ elle adopt¨¦e par l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale en 1984 et est entr¨¦e en vigueur en 1987. Son application par les ?tats parties est surveill¨¦e par un organe d¡¯experts ind¨¦pendants, le .
Le premier , qui ¨¦tait un expert ind¨¦pendant charg¨¦ de faire rapport sur la situation de la torture dans le monde, a ¨¦t¨¦ nomm¨¦ par la Commission des droits de l¡¯homme en 1985.
L¡¯Organisation des Nations Unies a maintes fois reconnu le r?le important jou¨¦ par les ONG dans la lutte contre la torture. En plus de leurs campagnes pour l¡¯¨¦laboration d¡¯instruments des Nations Unies et la mise en place de m¨¦canismes de surveillance, elles apportent une pr¨¦cieuse contribution ¨¤ l¡¯application desdits instruments. Diff¨¦rents experts, notamment le Rapporteur sp¨¦cial sur la torture et le Rapporteur sp¨¦cial sur la violence contre les femmes et des organes conventionnels tels que le Comit¨¦ contre la torture travaillent en ¨¦troite collaboration avec des ONG et des particuliers.
En 2002, le a ¨¦t¨¦ adopt¨¦. Ce trait¨¦ vise ¨¤ emp¨ºcher la torture et les traitements cruels, inhumains ou d¨¦gradants en permettant la mise en place d'un syst¨¨me international d'inspection des lieux de d¨¦tention. Le protocole oblige ¨¦galement les ?tats ¨¤ mettre en place des ind¨¦pendants charg¨¦s d'examiner le traitement des personnes en d¨¦tention, de formuler des recommandations aux autorit¨¦s gouvernementales afin de renforcer la protection contre la torture et de formuler des observations sur la l¨¦gislation existante ou en projet. Il est administr¨¦ par le . ? ce jour, .
Les Nations Unies ont soulign¨¦ ¨¤ de nombreuses reprises le r?le important des ONG dans la lutte contre la torture. Les ONG ont non seulement plaid¨¦ en faveur de la mise en place des instruments et m¨¦canismes de surveillance des Nations Unies, mais elles ont ¨¦galement apport¨¦ une contribution pr¨¦cieuse ¨¤ leur mise en ?uvre. Les experts, en particulier le Rapporteur sp¨¦cial sur la torture et la , ainsi que divers organes de surveillance des trait¨¦s, tels que le Comit¨¦ contre la torture, s'appuient souvent sur les informations qui leur sont fournies par les ONG et les particuliers.
Plus d'informations
Documents juridiques
-
- D¨¦claration universelle des droits de l'homme
-
- (voir les articles 19 et 37)
Autres ressources
- (Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture)
-
- Bureau de lutte contre le terrorisme
Hant¨¦e par les t¨¦moignages de torture
Alice Jill Edwards passe de nombreuses journ¨¦es ¨¤ ¨¦couter les t¨¦moignages de victimes de la torture. ? Je me souviens des visages de la plupart des personnes que j'ai rencontr¨¦es et, en fait, ce sont elles qui me permettent de poursuivre mon travail. Et en m¨ºme temps, bien s?r, leurs histoires me hantent ?, d¨¦clare la Rapporteuse sp¨¦ciale sur la torture. Dans cet ¨¦pisode du podcast Awake at Night, Alice Jill Edwards ¨¦fl¨¦chit ¨¤ la difficult¨¦ de faire respecter les engagements des ?tats et aux cicatrices visibles et invisibles de la torture.