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Programme de communication sur le g¨¦nocide des
Tutsis au Rwanda en 1994 et l'ONU

Le Rwanda a entrepris un processus ambitieux de justice et de °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô pour tous les Rwandais, pour leur permettre de vivre ¨¤ nouveau en paix l'un ¨¤ c?t¨¦ de l'autre.

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Durant le g¨¦nocide de 1994 au Rwanda, pr¨¨s d'un million d'individus ont trouv¨¦ la mort et environ 250 000 femmes ont ¨¦t¨¦ viol¨¦es, laissant la population du pays traumatis¨¦e et son infrastructure d¨¦truite. Depuis, le Rwanda a entrepris un processus ambitieux de justice et de °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô pour tous les Rwandais, pour leur permettre de vivre ¨¤ nouveau en paix l'un ¨¤ c?t¨¦ de l'autre.

La justice ¨¤ la suite du g¨¦nocide

Au cours des ann¨¦es qui suivirent le g¨¦nocide, plus de 120 000 individus furent enferm¨¦s et accus¨¦s de responsabilit¨¦ criminelle pour leur participation aux massacres. Pour faire face ¨¤ un nombre aussi important de personnes incrimin¨¦es, le syst¨¨me judiciaire se mit ¨¤ fonctionner sur trois niveaux :

Le tribunal p¨¦nal international pour le Rwanda

Le a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ par le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations unies le 8 novembre 1994 et officiellement ferm¨¦ le 31 d¨¦cembre 2015. Son mandat est de poursuivre en justice les personnes gravement responsables du g¨¦nocide ainsi que de violations s¨¦rieuses des lois humanitaires internationales, commises au Rwanda du 1er janvier au 31 d¨¦cembre 1994.

Le premier proc¨¨s a commenc¨¦ en janvier 1997 et, en d¨¦cembre 2012, le tribunal avait termin¨¦ ses travaux concernant la phase de premi¨¨re instance de son mandat. Au cours de ses deux ded¨¦cennies de travail ¨¤ Arusha, en Tanzanie, le TPIR a condamn¨¦ 61 personnes ¨¤ des peines de prison ¨¤ vie pour leur r?le dans les massacres. Quatorze accus¨¦s ont ¨¦t¨¦ acquitt¨¦s et 10 autres r¨¦f¨¦r¨¦s ¨¤ des juridictions nationales. Le TPIR a tenu 5.800 jours de travaux, mis en accusation 93 personnes, publi¨¦ 55 premi¨¨res instances et 45 appels en jugement, et entendu ? les r¨¦cits puissants de plus de 3000 t¨¦moins qui ont courageusement racont¨¦ certains des ¨¦v¨¦nements les plus traumatisants imaginables lors des proc¨¨s du TPIR ?, a dit le juge Vagn Joensen, Pr¨¦sident du TPIR, au Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies en d¨¦cembre ¨¤ 2015.

Le M¨¦canisme international appel¨¦ ¨¤ exercer les fonctions r¨¦siduelles des tribunaux p¨¦naux (IMCT), mis en place par le Conseil de s¨¦curit¨¦ en d¨¦cembre 2010, prendra le relais et terminera les t?ches restantes du TPIR - et du Tribunal p¨¦nal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Le m¨¦canisme joue un r?le essentiel pour garantir que la fermeture du TPIR ne laisse la porte ouverte ¨¤ l'impunit¨¦ pour les fugitifs restants. La branche TPIR du M¨¦canisme a commenc¨¦ de fonctionner le 1er juillet 2012.

Le tribunal a ¨¦mis plusieurs jugements rep¨¨res, en particulier :

  • L'ancien maire Jean-Paul Akayesu a ¨¦t¨¦ inculp¨¦ en 1998 pour neuf cas de g¨¦nocide et de crimes contre l'humanit¨¦, une premi¨¨re pour un tribunal international sur le g¨¦nocide. Le jugement a ¨¦t¨¦ aussi le premier a retenir que le viol et les attaques sexuelles constituaient des actes de g¨¦nocide-du fait qu'ils ¨¦taient commis avec l'intention de d¨¦truire enti¨¨rement ou en partie un groupe cibl¨¦.
  • La condamnation en 1998 du premier ministre de l¡¯¨¦poque du g¨¦nocide, Jean Kambanda, ¨¤ la prison ¨¤ perp¨¦tuit¨¦, est la premi¨¨re fois qu'un chef de gouvernement a ¨¦t¨¦ condamn¨¦ pour le crime de g¨¦nocide.
  • Le ? Cas des m¨¦dias ? jug¨¦ par le Tribunal en 2003 est la premi¨¨re condamnation depuis celle de Julius Streicher ¨¤ Nuremberg apr¨¨s la deuxi¨¨me guerre mondiale ¨¤ faire l'examen du r?le des m¨¦dias dans le contexte de la justice criminelle internationale.

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Les tribunaux nationaux

Les tribunaux nationaux du Rwanda poursuivent en justice ceux qui sont accus¨¦s d'avoir planifi¨¦ le g¨¦nocide ou d'avoir commis des atrocit¨¦s, en particulier des viols. Les tribunaux nationaux ont jug¨¦ environ 10 000 suspects de g¨¦nocide jusqu'¨¤ la mi-2006.En 2007, le gouvernement rwandais abolit la peine de mort qui avait ¨¦t¨¦ appliqu¨¦e pour la derni¨¨re fois en 1998, o¨´ 22 individus avaient ¨¦t¨¦ ex¨¦cut¨¦s apr¨¨s avoir ¨¦t¨¦ condamn¨¦s pour des crimes relatifs au g¨¦nocide. Cette ¨¦volution ¨¦limina un obstacle majeur au transfert de cas de g¨¦nocide du tribunal international aux tribunaux nationaux, avec la fermeture des travaux du premier.

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Les juridictions populaires, dites Gacaca

Pour faire face a l'¨¦vidence qu'il y avait encore des milliers de pr¨¦venus en attente de proc¨¨s dans les tribunaux nationaux et pour apporter justice et °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô jusqu'au niveau communautaire, le gouvernement rwandais a r¨¦tabli en 2005 les juridictions populaires traditionnelles dites ? Gacaca ? (prononcer GATCHATCHA).

Dans les juridictions Gacaca, les juges ¨¦taient ¨¦lus au niveau local par la communaut¨¦ pour juger les suspects de tous les crimes de g¨¦nocide ¨¤ l'exception de sa planification. Les juridictions infligeaint des peines plus l¨¦g¨¨res si l¡¯individu ¨¦tait repentant et voulait se r¨¦concilier avec la communaut¨¦. Souvent, des prisonniers ayant avou¨¦ rentraient chez eux sans ¨ºtre punis ou recevaient l'ordre d'ex¨¦cuter des t?ches communautaires. Plus de 12 000 tribunaux communautaires ont effectu¨¦ plus de 1,2 millions de jugements ¨¤ travers le pays.

Les jugements Gacaca servaient ¨¦galement ¨¤ encourager la °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô en permettant aux victimes d'apprendre ¨¤ v¨¦rit¨¦ sur la mort de leurs proches. Ils donnaient aussi aux coupables l'occasion d'avouer leurs crimes, de d¨¦clarer leurs remords et de demander pardon devant la communaut¨¦. Les tribunaux Gacaca ont officiellement achev¨¦ leur mandat le 4 mai 2012.

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(00:04:05)

20 ans face au d¨¦fi de l¡¯impunit¨¦ — Tribunal p¨¦nal international pour le Rwanda

Imm¨¦diatement apr¨¨s le g¨¦nocide perp¨¦tr¨¦ au Rwanda et au cours des vingt ann¨¦es qui ont suivi, le TPIR a ¨¦t¨¦ ¨¤ l¡¯avant-garde de la lutte mondiale contre l¡¯impunit¨¦, en poursuivant les principaux responsables des crimes les plus graves commis en 1994.

(00:45:41)

Conf¨¦rence de presse (an anglais) — Tribunal p¨¦nal international pour le Rwanda, 20 ans apr¨¨s

M. Bongani Majola, Sous-Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral et greffier du tribunal p¨¦nal international pour le Rwanda et Dr. Ousman Njikam, Juriste dans le cabinet du greffier.

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Unit¨¦ et °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô au Rwanda

Le processus de °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô au Rwanda met l¡¯emphase sur la r¨¦habilitation de l'identit¨¦ rwandaise tout en r¨¦tablissant l'¨¦quilibre de la justice dans un climat de v¨¦rit¨¦, de paix et de s¨¦curit¨¦. La constitution d¨¦clare maintenant par exemple que tous les Rwandais ont des droits ¨¦gaux. Des lois ont ¨¦t¨¦ vot¨¦es pour lutter contre les discriminations et leurs id¨¦ologies g¨¦nocidaires.

Les efforts de °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô au Rwanda reposent avant tout sur la Commission nationale pour l'unit¨¦ et la °ù¨¦³¦´Ç²Ô³¦¾±±ô¾±²¹³Ù¾±´Ç²Ô ¨¦tablie en 1999. Elle utilise les approches suivantes :

  • Ingando : Un programme d'¨¦ducation pour la paix. De 1999 ¨¤ 2009, plus de 90 000 Rwandais ont particip¨¦ ¨¤ ces programmes ¨¦ducationnels qui ont pour but d¡¯¨¦clairer l'histoire du Rwanda, de comprendre les origines des divisions parmi la population, d'encourager le patriotisme et de combattre l'id¨¦ologie g¨¦nocidaire.
  • Itorero: Formation de dirigeants communautaires, de dirigeants de partis politiques, de jeunes et de femmes dans l'assistance aux personnes traumatis¨¦es, dans les arbitrages de conflits et les syst¨¨mes d'alarme rapide.
  • ³§¨¦³¾¾±²Ô²¹¾±°ù±ð²õ : Formation de dirigeants communautaires, de dirigeants de partis politiques, de jeunes et de femmes dans l'assistance aux personnes traumatis¨¦es, dans les arbitrages de conflits et les syst¨¨mes d'alarme rapide.
  • R¨¦unions nationales au sommet: Depuis 2000, plusieurs r¨¦unions au sommet nationales ont ¨¦t¨¦ organis¨¦es sur des sujets relatifs ¨¤ la justice, la bonne gouvernance, les droits de l'homme, la s¨¦curit¨¦ nationale et l'histoire du Rwanda.
  • Recherche : La Commission a publi¨¦ un certain nombre d'¨¦tudes sur les causes des conflits au Rwanda et sur la mani¨¨re de les r¨¦duire et r¨¦soudre.

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Nous avons renforc¨¦ nos capacit¨¦s en mati¨¨re de m¨¦diation et de diplomatie pr¨¦ventive. Nous avons aussi entrepris de nouveaux efforts pour prot¨¦ger les civils sur le terrain

— L'ancien Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Ban Ki-moon
¨¤ l'occasion du lancement de Kwibuka 20,
20¨¨me comm¨¦moration du g¨¦nocide du Rwanda

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Comprendre le g¨¦nocide

La n¨¦cessit¨¦ de pr¨¦venir le g¨¦nocide et de punir ceux qui en so nt responsables a pr¨¦occup¨¦ la communaut¨¦ internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, dur ant laquelle plus de six millions de personnes ont ¨¦t¨¦ syst¨¦matiquement assassin¨¦es par le r¨¦gime nazi en rais on de leur origine ethnique, de leur sexualit¨¦ ou d¡¯autres traits sp¨¦cifiques.

Qu¡¯est ce que le g¨¦nocide ?

La   (? Convention sur le g¨¦nocide ?) d¨¦finit le g¨¦nocide comme l¡¯un quelconque des actes ci©\apr¨¨s, commis dans l¡¯intention de d¨¦truire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux :

  • meurtre de membres du groupe;
  • atteinte grave ¨¤ l¡¯int¨¦grit¨¦ physique ou mentale de membres du groupe;
  • soumission intentionnelle du groupe ¨¤ des conditions d¡¯existenc e devant entra?ner sa destruction physique totale ou partielle;
  • mesures visant ¨¤ entraver les na issances au sein du groupe;
  • transfert forc¨¦ d¡¯enfants du groupe ¨¤ un autre groupe.

La Convention confirme que le g¨¦ nocide, qu¡¯il soit commis en te mps de paix ou de guerre, est un crime relevant du droit international que les parties ¨¤ la Convention s¡¯engage nt ? ¨¤ pr¨¦venir et ¨¤ r¨¦primer. ? La responsabilit¨¦ premi¨¨re de pr¨¦venir et d¡¯arr¨ºter un g¨¦nocide rel¨¨ve de l¡¯Etat sur le territoire duquel ce crime est commis.

Le cas du Rwanda

En 1994, sous les yeux de la communaut¨¦ internationale, plus de 800 000 Rwandais, appartenant en majorit¨¦ ¨¤ l¡¯ethnie Tutsi, ont ¨¦t¨¦ massacr¨¦s par des milices Hutu et des f orces gouvernementales en l¡¯espace de 100 jours seulement. Les massacres ont commenc¨¦ le lendemain du jour o¨´ u n avion transportant les pr¨¦sidents du Rwanda et du Burundi a ¨¦t¨¦ abattu alors qu¡¯il se pr¨¦parait ¨¤ at terrir ¨¤ Kigali, capitale du Rwanda. Les pr¨¦sidents revenaient de n¨¦gociations de paix visant ¨¤ consolid er un accord de paix fragile et ¨¤ mettre fin au conflit entre le gouvernement do min¨¦ par l¡¯ethnie Hutu et l¡¯arm ¨¦e rebelle, compos¨¦e surtout de Tutsis. L¡¯attentat contre l¡¯avion a ranim¨¦ le conflit. Les forces gouve rnementales en retraite se sont associ¨¦es aux milices Hutu pour inciter les civils ¨¤ tuer les Tutsis.

Ils ont soutenu que les civils aidaient les rebelles Tutsi et utilis¨¦ ce pr¨¦texte pour justifi er le ciblage massif d¡¯innocents. Une force peu nombreuse de maintien de la paix, qui avait ¨¦t¨¦ envoy¨¦e par les Na tions Unies pour contr?ler l¡¯ap plication de l¡¯accord de paix, n¡¯a pas ¨¦t¨¦ autoris¨¦e ¨¤ intervenir. L¡¯avertissement qu¡¯un g¨¦nocide ¨¦tait planifi¨¦ n¡¯a pas ¨¦t¨¦ suivi d¡¯effet.

Aujourd¡¯hui, les effets du g¨¦nocide commis au Rwanda se font en core sentir de nombreuses mani¨¨res tant ¨¤ l¡¯int¨¦rieur du pays que dans les ?tats voisins, notamment dans l¡¯est de la R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo, o¨´ de vastes secteurs de la province du Sud©\Kivu sont encore co ntr?l¨¦s par les milices Hutu venues du Rwanda et leurs alli¨¦s locaux. De m¨ºme que d¡¯autres combattants dans l a guerre du Congo, ils continuent ¨¤ commettre de graves violations des droits de l¡¯homme, notamment des enl¨¨v ements, des massacres et des viols. La violence sexuelle, surtout contre les femmes et les enfants, est g¨¦n¨¦ralis¨¦e.

Pr¨¦venir le g¨¦nocide

Le g¨¦nocide n¡¯est pas quelque chose qui arrive du jour au lende main ou sans signes pr¨¦curseurs. Un g¨¦nocide suppose de l¡¯organisation et constitue en fait une strat¨¦gie d¨¦ lib¨¦r¨¦e, qui a ¨¦t¨¦ le plus souvent mise en ?uvre par des gouvernements ou par des groupes contr?lant l¡¯appareil ¨¦tatique. Il est important de comprendre comment un g¨¦nocide survient et d¡¯apprendre ¨¤ reconna?tre les signes qui pourraient conduire ¨¤ un g¨¦nocide afin de garantir que de telles horreurs ne se reproduiront plus.

Le 7 avril 2004, dixi¨¨me anniversaire du g¨¦nocide rwandais, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU Kofi Annan a dessin¨¦ un plan d¡¯action en cinq points pour pr¨¦venir le g¨¦nocide :

  1. Pr¨¦venir les conflits arm¨¦s, contexte habituel du g¨¦nocide;
  2. Prot¨¦ger les civils en temps de conflit arm¨¦, notamment ¨¤ l¡¯aide des soldats de la paix des Nations Unies;
  3. Mettre fin a l¡¯impunit¨¦ au moyen de poursuites judiciaires devant des tribunaux nationaux et internationaux;
  4. R¨¦unir des informations et ¨¦difier un syst¨¨me d¡¯alerte pr¨¦coce; et
  5. Agir rapidement, y compris par le recours ¨¤ la force militaire.

1. Pr¨¦venir les conflits arm¨¦s

Comme le g¨¦nocide survient le plus souvent durant une guerre, l ¡¯un des meilleurs moyens de r¨¦duire les risques de g¨¦nocide est de s¡¯attaquer aux causes profondes de l a violence et du conflit: haine, intol¨¦rance, racisme, discrimination, tyrannie, et propos d¨¦shumanisants qui d¨¦nient ¨¤ des groupes entiers leur dignit¨¦ et leurs droits. Une strat¨¦gie capi tale de pr¨¦vention consiste ¨¤ r em¨¦dier aux in¨¦galit¨¦s dans l¡¯acc¨¨s aux ressources. La responsabilit¨¦ premi¨¨re de la pr¨¦vention du conflit incombe aux gouvernements nationaux. Les Nations Unies appuient les efforts des pays, en agissant notamment sur les plans politique, diplomatique, humanitaire, institutionnel et sur celui des droits de l¡¯homme. Le d¨¦veloppe ment ¨¦conomique et social et l¡¯all¨¨gement de la pauvret¨¦ apportent aussi une contribution substantielle ¨¤ la pr ¨¦vention des conflits.

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2. Prot¨¦ger les civils, notamment ¨¤ l¡¯aide des soldats de la paix des Nations Unies

Quand les efforts faits pour pr¨¦venir un conflit ¨¦chouent, l¡¯un e des plus hautes priorit¨¦s doit ¨ºtre de prot¨¦ger les civils. Partout o¨´ les civils sont d¨¦lib¨¦r¨¦ment cibl¨¦s parce qu¡¯ils appartiennent ¨¤ une certaine communaut¨¦, un risque de g¨¦nocide existe. Au cours de la derni¨¨re d¨¦cennie, le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies a fr¨¦quemment ¨¦largi le mandat des soldats de la paix des Nations Unies pour leur permettre d¡¯assurer la protection physique des civils menac¨¦s par la violence. Aujourd¡¯hui, les missions de maintien de la paix des Nations Unies aident r¨¦guli¨¨rement les autorit¨¦s nationales ¨¤ prendre des dispositions efficaces pour enqu¨ºter sur les graves violations de la loi et poursuivre leurs auteurs; d¨¦sarmer et d¨¦mobiliser les combattants et faciliter leur r¨¦insertion dans la communaut¨¦; imposer l¡¯application de mesures sp¨¦ciales pour prot¨¦ger les femmes et les filles de la violence sexuelle; et d¨¦noncer tout ? m¨¦dia de la haine ? incitant au g¨¦nocide, ¨¤ des c rimes contre l¡¯humanit¨¦ ou ¨¤ d¡¯autres violations du droit humanitaire international.

3. Mettre fin ¨¤ l¡¯impunit¨¦ au moyen de poursuites judiciaires

Pour d¨¦tourner de commettre des crimes de g¨¦nocide, il est n¨¦cessaire de d¨¦f¨¦rer ¨¤ la justice les responsables de tels crimes. Combattre l¡¯impunit¨¦ et donner lieu de croire raisonnablement que les auteurs d¡¯un g¨¦nocide et des crimes qui y sont associ¨¦s seront appel¨¦s ¨¤ rendre compte de leurs actes peut contribuer efficacement ¨¤ instaurer la pr¨¦vention.

Aujourd¡¯hui, si un ?tat ne veut pas ou ne peut pas exercer sa juridiction ¨¤ l¡¯encontre des auteurs pr¨¦sum¨¦s d¡¯un g¨¦nocide, la est habilit¨¦e, suivant les param¨¨tres de son Statut, ¨¤ ouvrir une enqu¨ºte et poursuivre les principaux responsables. La CPI est un tribunal permanent, distinct du syst¨¨me des Nations Unies, qui si¨¨ge ¨¤ La Haye (Pays©\Bas) pour y juger les individus coupables de g¨¦nocide, de crimes contre l¡¯humanit¨¦ et de crimes de guerre. Elle a vu le jour le 1 er juillet 2002, date o¨´ le Statut de Rome, trait¨¦ qui en portait cr¨¦ation, est entr¨¦ en vigueur. Jusqu¡¯¨¤ ce jour, 21 affaires dans 8 situations (pays) ont ¨¦t¨¦ port¨¦es devant la CPI, dont quatre ont atteint le stade du proc¨¨s. En mars 2012, la Cour a rendu son premier verdict, pronon?ant un jugement dans le proc¨¨s pour crimes de guerre de Thomas Lubanga Dyilo, chef de milice accus¨¦ de participer au recrutement d¡¯enfants soldats en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo.

Avant la cr¨¦ation de la CPI, des tribunaux sp¨¦ciaux ont ¨¦t¨¦ institu¨¦s afin de poursuivre les responsables de g¨¦nocide, crimes de guerre et cri mes contre l¡¯humanit¨¦ dans l¡¯ex©\Yougoslavie et au Rwanda :

  • Le , qui si¨¨ge ¨¤ La Haye (Pays©\Bas), a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ en 1993 par le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies. Il a mis en accusation 161 personnes pour de graves violations du droit humanitaire international commises sur le territoire de l¡¯ex©\Yougoslavie. Les poursuites p¨¦nales ont ¨¦t¨¦ achev¨¦es contre 141, tandis qu¡¯elles sont encore en cours pour 20. Les proc¨¨s les plus en vue sont actuellement ceux qui visent l¡¯ancien dirigeant des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, commenc¨¦ en octobre 2009, et l¡¯ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, qui a d¨¦but¨¦ en mai 2012. L¡¯un et l¡¯autre sont accus¨¦s d¡¯avoir commis un g¨¦nocide et d¡¯autres crimes contre les Musulmans bosniaques, les Croates bosniaques et d¡¯autres civils non serbes entre 1992 et 1995.
  • Le Tribunal p¨¦nal international pour le Rwanda (ICTR), qui si¨¨ge ¨¤ Arusha (Tanzanie), est entr¨¦ en activit¨¦ en 1995, apr¨¨s une r¨¦solution du Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nation s Unies dat¨¦e de novembre 1994. Le TPIR a ¨¦mis un total de 92 actes d'accusation, dont 2 ont ¨¦t¨¦ retir¨¦s, et 10 ont ¨¦t¨¦ renvoy¨¦s devant des juridictions nationales, y compris 2 en France et 8 au Rwanda. Deux accus¨¦s sont morts avant la fin de leurs cas. En Mars 2014, sur les 63 cas trait¨¦s, 14 accus¨¦s ont ¨¦t¨¦ acquitt¨¦s, et 49 ont ¨¦t¨¦ reconnus coupables et condamn¨¦s. Six des accus¨¦s dont les cas ont ¨¦t¨¦ transf¨¦r¨¦s au Rwanda sont toujours en libert¨¦, et les cas de trois autres fugitifs seront entendus par le M¨¦canisme international appel¨¦ ¨¤ exercer les fonctions r¨¦siduelles des tribunaux p¨¦naux (MICT) s¡¯ils sont arr¨ºt¨¦s. Parmi les accus¨¦s figurent les propri¨¦taires d¡¯organisations m¨¦diatiques qui ont pr¨ºch¨¦ la haine, aussi bien que d¡¯anciens dirigeants militaires et gouvernementaux, notamment l¡¯ancien Premier Ministre Jean Kambanda ¨C condamn¨¦ ¨¤ la prison ¨¤ vie pour le crime de g¨¦nocide ¨C et l¡¯ancien maire Jean©\Paul Akayesu, dont le verdict, rendu en 1998, a ¨¦t¨¦ le premier ¨¤ pr¨¦ciser que le viol peut constituer une forme de g¨¦nocide s¡¯il est commis avec l¡¯intention de d¨¦truire un groupe particulier.

Le TPIY et le TPIR devraient tous les deux achever leurs travaux d'ici la fin de l'ann¨¦e 2014. Apr¨¨s cela, le M¨¦canisme international appel¨¦ ¨¤ exercer les fonctions r¨¦siduelles des tribunaux p¨¦naux (MICT), mis en place par le Conseil de s¨¦curit¨¦ en D¨¦cembre 2010, prendra le relais et terminera les t?ches restantes des tribunaux.

En outre, un tribunal sp¨¦cial a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ en 2003 pour juger les personnes accus¨¦es de g¨¦nocide, de crimes de guerre et de crimes contre l¡¯humanit¨¦ durant le r¨¦gime des Khmer rouges au Cambodge, entre 1975 et 1979. Les ¨C cr¨¦¨¦es ¨¤ la suite d¡¯un accord entre l¡¯ONU et le Gouvernement cambodgien ¨C ont en f¨¦vrier 2012 condamn¨¦ Kaing Guek Eav, connu sous le nom de Duch, ancien chef d¡¯un camp de d¨¦tention tristement c¨¦l¨¨bre, ¨¤ la prison ¨¤ vie, peine maximale pr¨¦vue par le droit cambodgien, pour crimes contre l¡¯humanit¨¦ et graves viola tions des Conventions de Gen¨¨ve de 1949. Les ECCC ont jusqu¡¯¨¤ pr¨¦sent d¨¦tenu et inculp¨¦ quatre autres anciens responsables gouvernementaux.

Le   et le - m¨¦canismes judiciaires fond¨¦s sur des accords entre l'ONU et les gouvernements de la Sierra Leone et du Liban - n'ont pas comp¨¦tence sur les affaires de g¨¦nocide.

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4. ?difier des syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce

Les trag¨¦dies du Rwanda et des Balkans, dans les ann¨¦es 1990, ont d¨¦montr¨¦ de la pire mani¨¨re possible que la communaut¨¦ internationale devait faire davantage pour pr¨¦venir le g¨¦nocide. C¡¯est pourquoi le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a nomm¨¦, en 2004, Juan Mendez Conseiller sp¨¦cial pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide, auquel Francis Deng a succ¨¦d¨¦ en 2007, et, en 2012, Adama Dieng.

Le Conseiller sp¨¦cial rassemble des informations sur les situations o¨´ risquent de survenir un g¨¦nocide, des crimes de guerre, un nettoyage ethnique et des crimes contre l¡¯humanit¨¦. En raison du caract¨¨re d¨¦licat du mandat qui lui est d¨¦livr¨¦, son activit¨¦ ¨¦chappe en grande partie au regard du public. Cependant, quand le Conseiller sp¨¦cial estime que s'il fait conna?tre publiquement ses pr¨¦occupations le risque de g¨¦nocide et des crimes qui y sont associ¨¦s sera r¨¦duit dans une situation donn¨¦e, ou que la cause de la paix et de la stabilit¨¦ en b¨¦n¨¦fi ciera, il prononce des d¨¦clarations publiques, comme dans le cas de la Syrie et du Myanmar. Le Conseiller sp¨¦cial est aussi charg¨¦ de porter des situa tions ¨¤ l¡¯attention du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral et, par son entremise, du Conseil de s¨¦curit¨¦, et de faire des recommandations sur les mesures ¨¤ prendre pour pr¨¦venir ou arr¨ºter un g¨¦nocide.

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5. Agir rapidement, y compris par le recours ¨¤ la force militaire

Il appartient au Conseil de s¨¦curit¨¦ de d¨¦cider, conform¨¦ment ¨¤ la Charte des Nations Unies, du lieu et du moment o¨´, ainsi que de la mani¨¨re dont une intervention militaire s¡¯impose ¨¤ l¡¯int¨¦rieur d¡¯un pays pour pr¨¦venir un g¨¦nocide ou d¡¯autres atrocit¨¦s de masse ou pour y r¨¦pondre.

En septembre 2005, au , tous les pays ont officiellement convenu que, si les voies pacifiques ne suffisent pas et si les autorit¨¦s nationales sont manifestement incapables de prot¨¦ger leur population d'atrocit¨¦s de masse, les ?tats doivent agir collectivement en temps voulu et de mani¨¨re r¨¦solue par l¡¯entremise du Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies et conform¨¦ment ¨¤ la Charte des Nations Unies.

  • Dans le cas de la Lybie , la communaut¨¦ internationale a agi sans tarder pour emp¨ºcher le Gouvernement de continuer ¨¤ massacrer ses propres citoyens. La du Conseil de s¨¦curit¨¦, en mars 2011, a autoris¨¦ une coalition internationale ¨¤ intervenir pour mettre fin aux massacres d'opposants au r¨¦gime de Kadhafi.
  • Dans le cas de la C?te d¡¯Ivoire, le 30 mars 2011, le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies a adopt¨¦ ¨¤ l¡¯unanimit¨¦ la , par laquelle il condamnait les violations flagrantes des droits de l¡¯homme commises par les partisans tant de l¡¯ex©\Pr¨¦sident Laurent Gbagbo que du Pr¨¦sident Ouattara ¨¤ la suite des ¨¦lections pr¨¦sidentielles de novembre 2011 et autorisant une op¨¦ration militaire des Nations Unies pour emp¨ºcher l¡¯usage d¡¯armes lourdes contre les civils.
  • Pour le Soudan du Sud, le Conseil de s¨¦curit¨¦, par sa , adopt¨¦e en juillet 2011, a cr¨¦¨¦ une mission de maintien de la paix des Nations Unies (MINUSS), charg¨¦e ¨C entre autres choses ¨C de conseiller le Gouvernement et de l¡¯aider ¨¤ s¡¯acquitter de sa responsabilit¨¦ de prot¨¦ger les civils. En f¨¦vrier 2014, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a r¨¦it¨¦r¨¦ son soutien ind¨¦fectible ¨¤ la MINUSS et sa mission vitale pour le compte de la communaut¨¦ internationale pour prot¨¦ger les civils au Soudan du Sud.
  • Dans le cas de la R¨¦publique centrafricaine, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral des Nations Unies a pr¨¦sent¨¦ en mars 2014 sa proposition pour la mise en place d'une op¨¦ration forte de pr¨¨s de 12 000 hommes. Cette op¨¦ration de maintien de la paix des Nations Unies serait charg¨¦e, en premier lieu, de la protection des civils dans le pays d¨¦chir¨¦ par la guerre.
  • Dans le cas de la Syrie, malgr¨¦ le nombre croissant de morts et de d¨¦plac¨¦s, les avertissements, et les paroles de hauts responsables de l'ONU, y compris ¨¤ plusieurs reprises du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU, et du Conseil de s¨¦curit¨¦ n'ont pas permis une union pour une ligne de conduite commune.

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Qui est responsable de prot¨¦ger les personnes des violations flagrantes des droits de l¡¯homme?

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Naissance du concept

D¨¦bat sur le droit ¨¤ l¡¯? intervention humanitaire ? (ann¨¦es 1990)

? la suite des trag¨¦dies survenues au Rwanda et dans les Balkans au cours des ann¨¦es 1990, la communaut¨¦ internationale a commenc¨¦ ¨¤ d¨¦battre s¨¦rieusement de la mani¨¨re de r¨¦agir avec efficacit¨¦ quand les droits des citoyens sont viol¨¦s de mani¨¨re flagrante et syst¨¦matique. La question fondamentale qui se posait ici ¨¦tait de savoir si les ?tats jouissent d'une souverainet¨¦ inconditionnel le sur leurs propres affaires ou si la communaut¨¦ internationale a le droit d¡¯intervenir dans un pays ¨¤ des fins humanitaires.

Dans son de 2000, Kofi Annan, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral d'alors, rappelant les ¨¦checs du Conseil de s¨¦curit¨¦ pour agir avec d¨¦cision au Rwanda et en ex-Yougoslavie, a lanc¨¦ un d¨¦fi aux ?tats Membres : ? Si l¡¯intervention humanitaire constitue en fait une attaque inacceptable sur la souverainet¨¦, comment devons©\nous r¨¦agir face ¨¤ un nouveau Rwanda, ¨¤ un nouveau Srebrenica, ¨¤ une violation flagrante et syst¨¦matique des droits de l¡¯homme qui porte atteinte ¨¤ tous les pr¨¦ceptes de notre humanit¨¦ commune? ?.

De l¡¯intervention humanitaire ¨¤ la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger (2001)

L¡¯expression ? responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ? a ¨¦t¨¦ ¨¦nonc¨¦e pour la premi¨¨re fois dans le   de la Commission internationale de l¡¯intervention et de la souverainet¨¦ (ICISS), institu¨¦e par le Gouvernement canadien en d¨¦cembre 2001. La Commission avait ¨¦t¨¦ form¨¦e en r¨¦ponse ¨¤ la question pos¨¦e par Kofi Annan de savoir quand la communaut¨¦ internationale doit intervenir ¨¤ des fins humanitaires. Le rapport de la Commission, ? La responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ?, a conclu que la souverainet¨¦ non seulement donnait ¨¤ un ?tat le droit de ? contr?ler ? ses propres affaires, mais aussi lui conf¨¦rait la ? responsabilit¨¦ ? premi¨¨re de prot¨¦ger les personnes vivant ¨¤ l¡¯int¨¦rieur de ses fronti¨¨res. Le rapport ¨¦non?ait lath¨¨se que lorsqu¡¯un ?tat se montre incapable de prot¨¦ger sa population ¨C qu¡¯il ne le puisse pas ou qu¡¯il ne le veuille pas ¨C la responsabilit¨¦ en passe ¨¤ la communaut¨¦ internationale au sens large.

Rapport du Groupe de personnalit¨¦s de haut niveau sur les menaces, les d¨¦fis et le changement (2004)

En 2004, le  , institu¨¦ par le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Kofi Annan, a ent¨¦rin¨¦ la norme nouvelle d¡¯une responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ¨C souvent appel¨¦e ? R2P ? ¨C, affirmant qu¡¯il existe une responsabilit¨¦ internationale collective, que doit exercer le Conseil de s¨¦curit¨¦ en autorisant une intervention militaire en dernier ressort, dans l¡¯¨¦ventualit¨¦ o¨´ se produiraient un g¨¦nocide ou d¡¯autres massacres ¨¤ grande ¨¦chelle, un nettoyage ethnique et de graves violations du droit humanitaire que les gouvernements souverains se sont r¨¦v¨¦l¨¦s impuissants ou non dispos¨¦s ¨¤ pr¨¦venir. Le Groupe de personnalit¨¦s a propos¨¦ des crit¨¨res de base qui l¨¦gitimeraient l¡¯autorisation du recours ¨¤ la force par le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies, notamment la gravit¨¦ de la menace, le fait qu¡¯il doit s¡¯agir d¡¯un dernier ressort, et la proportionnalit¨¦ de la r¨¦ponse.

Rapport du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral : Dans une libert¨¦ plus grande (2005)

Dans son rapport ? Dans une libert¨¦ plus grande ?, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Kofi Annan s¡¯est d¨¦clar¨¦ en complet accord avec l¡¯approche d¨¦finie par le Groupe de personnalit¨¦s de haut niveau et a sugg¨¦r¨¦ que la liste des crit¨¨res propos¨¦s ¨C notamment la gravit¨¦ de la menace, la proportionnalit¨¦ de la r¨¦ponse et les chances de succ¨¨s ¨C devrait s¡¯appliquer ¨¤ l¡¯autorisation du recours ¨¤ la force en g¨¦n¨¦ral.

Sommet mondial des Nations Unies (2005)

En septembre 2005, au Sommet mondial des Nations Unies, tous les ?tats Membres ont officiellement accept¨¦ la responsabilit¨¦ de chaque ?tat de prot¨¦ger sa population du g¨¦nocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l¡¯humanit¨¦. Au Sommet, les dirigeants mondiaux ont ¨¦galement convenu que, lorsqu¡¯un ?tat ne satisfait pas ¨¤ cette responsabilit¨¦, tous les ?tats (la ? communaut¨¦ internationale ?) sont responsables d¡¯aider ¨¤ prot¨¦ger les personnes menac¨¦es par ces crimes. Au cas o¨´ les moyens pacifiques ¨C notamment diplomatiques, humanitaires et autres ¨C seraient insuffisants et o¨´ les autorit¨¦s nationales ¨¦choueraient manifestement ¨¤ prot¨¦ger leur population, la communaut¨¦ internationale devrait agir collectivement en temps utile et de mani¨¨re r¨¦solue ¨C par l¡¯entremise du Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies et en conformit¨¦ avec la Charte des Nations Unies, au cas par cas et en coop¨¦ration avec les organisations r¨¦gionales selon qu¡¯il convient.

La pratique

C¡¯est en avril 2006 que, pour la premi¨¨re fois, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a fait officiellement r¨¦f¨¦rence ¨¤ la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, dans la sur la protection des civils en p¨¦riode de conflit arm¨¦. Le Conseil de s¨¦curit¨¦ s¡¯est r¨¦f¨¦r¨¦ ¨¤ cette r¨¦solution en ao?t 2006, alors qu¡¯il adoptait la autorisant le d¨¦ploiement de forces de maintien de la paix des Nations Unies au Darfour (Soudan). R¨¦cemment, la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger a figur¨¦ en bonne place dans un certain nombre de r¨¦solutions adopt¨¦es par le Conseil de s¨¦curit¨¦.

Libye(2011)

? la suite d¡¯attaques fr¨¦quentes et syst¨¦matiques contre la population civile par le r¨¦gime au pouvoir en Jamahiriya arabe libyenne (plus bri¨¨vement: Libye), le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies a, le 26 f¨¦vrier 2011, adopt¨¦ ¨¤ l¡¯unanimit¨¦ la , en faisant r¨¦f¨¦rence explicitement ¨¤ la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. D¨¦plorant ce qu¡¯il appelait la violation flagrante et syst¨¦matique des droits de l¡¯homme dans la Libye d¨¦chir¨¦e par la lutte, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a demand¨¦ qu¡¯il soit mis fin ¨¤ la violence, rappelant la responsabilit¨¦ des autorit¨¦s libyennes de prot¨¦ger la population, et a impos¨¦ une s¨¦rie de sanctions internationales. Le Conseila ¨¦galement d¨¦cid¨¦ de renvoyer la situation ¨¤ la Cour p¨¦nale internationale.

Dans sa , adopt¨¦e le 17 mars 2011, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a demand¨¦ un cessez©\le©\feu imm¨¦diat en Libye, notamment la fin des attaques en cours contre les civils, qui pourraient selon lui constituer des crimes contre l¡¯humanit¨¦. Le Conseil a autoris¨¦ les ?tats Membres ¨¤ prendre ? toutes les mesures n¨¦cessaires¡± ? pour prot¨¦ger les civils sous la menace d¡¯une attaque dans le pays, tout en excluant l¡¯envoi d¡¯une force d¡¯occupation ¨¦trang¨¨re de quelque nature que ce soit sur une partie quelconque du territoire libyen. Quelques jours plus tard, donnant suite ¨¤ la r¨¦solution, les avions de l¡¯OTAN ont commenc¨¦ ¨¤ frapper les forces de Kadhafi.

C?te d¡¯Ivoire (2011)

R¨¦agissant ¨¤ l¡¯escalade de la violence post¨¦lectorale contre la population de la C?te d¡¯Ivoire ¨¤ la fin de 2010 et au d¨¦but de 2011, le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies a, le 30 mars 2011, adopt¨¦ ¨¤ l¡¯unanimit¨¦ la condamnant les violations flagrantes des droits de l¡¯homme commises par les partisans tant de l¡¯ex©\Pr¨¦sident Laurent Gbagbo que du Pr¨¦sident Ouattara. La r¨¦solution a fait ¨¦tat de la responsabilit¨¦ premi¨¨re de chaque ?tat de prot¨¦ger les civils, exig¨¦ le transfert imm¨¦diat du pouvoir au Pr¨¦sident Ouattara, vainqueur des ¨¦lections, et affirm¨¦ que l¡¯op¨¦ration des Nations Unies en C?te d¡¯Ivoire (UNOCI) pouvait utiliser tous les moyens n¨¦cessaires pour prot¨¦ger les vies et les biens. Dans un effort pour prot¨¦ger la population de la C?te d¡¯Ivoire de nouvelles atrocit¨¦s, l¡¯UNOCI a, le 4 avril 2011, entam¨¦ une op¨¦ration militaire et le Pr¨¦sident Gbagbo a ¨¦t¨¦ d¨¦poss¨¦d¨¦ du pouvoir le 11 avril du fait de son arrestation par les forces du Pr¨¦sident Ouattara. En Novembre 2011, le Pr¨¦sident Gbagbo a ¨¦t¨¦ transf¨¦r¨¦ ¨¤ la Cour p¨¦nale internationale pour faire face ¨¤ des accusations de crimes contre l'humanit¨¦ en tant que ? coauteur indirect ? d'assassinats, de viols, de pers¨¦cutions et autres actes inhumains. Le 26 Juillet 2012, le Conseil a adopt¨¦ la renouvelant le mandat de l'ONUCI jusqu'au 31 Juillet 2013.

Soudan du Sud (2011)

Le 8 juillet 2011, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a, par sa , institu¨¦ une mission de maintien de la paix des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), charg¨¦e ¨C entre autres choses ¨C de conseiller le Gouvernement et de l¡¯aider ¨¤ s¡¯acquitter de sa responsabilit¨¦ de prot¨¦ger les civils. Le Soudan du Sud et devenu officiellement un pays ind¨¦pendant le 9 juillet 2011, point d¡¯aboutissement d¡¯un processus rendu possible par l¡¯accord de paix de 2005 qui a mis fin ¨¤ une longue guerre civile. En D¨¦cembre 2013, les combats entre les forces pro- et anti-gouvernementales ont commenc¨¦, provoquant le d¨¦placement forc¨¦ d'environ 706 000 personnes; 77 000 d'entre eux ont cherch¨¦ refuge dans les bases de la MINUSS. En F¨¦vrier 2014, le Conseil de s¨¦curit¨¦ a r¨¦it¨¦r¨¦ son soutien ind¨¦fectible ¨¤ la MINUSS et sa mission vitale pour le compte de la communaut¨¦ internationale pour la protection des civils au Soudan du Sud, y compris les ressortissants ¨¦trangers, ainsi que pour la protection des droits de l'homme (surveillance et enqu¨ºte), et pour faciliter l'assistance aux populations dans le besoin.

Y¨¦men (2011)

Le 21 octobre 2011, la a condamn¨¦ les violations des droits de l¡¯homme commises par les autorit¨¦s y¨¦m¨¦nites et encourag¨¦ un processus politique sans exclusive de transition du pouvoir, dirig¨¦ par les Y¨¦m¨¦nites, notamment la tenue rapide d¡¯¨¦lections pr¨¦sidentielles. Cette r¨¦solution a explicitement rappel¨¦ au Gouvernement y¨¦m¨¦nite sa responsabilit¨¦ premi¨¨re de prot¨¦ger la population.

Syrie (2012)

Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Ban Ki-moon, a soulign¨¦ l'urgente n¨¦cessit¨¦ d'une solution politique pour mettre fin ¨¤ la crise en Syrie, qui au cours des trois derni¨¨res ann¨¦es, a fait plus de 100.000 victimes et caus¨¦ une grave crise humanitaire. Il a appel¨¦ la r¨¦gion et la communaut¨¦ internationale, en particulier le Conseil de s¨¦curit¨¦, ¨¤ trouver une unit¨¦ et ¨¤ soutenir pleinement les efforts du Repr¨¦sentant sp¨¦cial conjoint de l'ONU et de la Ligue des ?tats arabes, M. Lakhdar Brahimi, afin d'aider les Syriens ¨¤ atteindre une solution politique au conflit.

L¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale et le Conseil des droits de l¡¯homme ont chacun vigoureusement condamn¨¦ les violations g¨¦n¨¦ralis¨¦es et syst¨¦matiques des droits de l¡¯homme en Syrie et ont demand¨¦ au Gouvernement de cesser imm¨¦diatement toute violence et de prot¨¦ger son peuple. Le a recommand¨¦ de renvoyer la situation en Syrie ¨¤ la et exhort¨¦ le Conseil de s¨¦curit¨¦ ¨¤ assumer sa responsabilit¨¦ de prot¨¦ger la population syrienne. Les Conseillers sp¨¦ciaux pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide et pour la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger ont appel¨¦ ¨¤ prendre en consid¨¦ration l¡¯¨¦ventail complet des outils r¨¦gionaux et mondiaux pr¨¦vus par la Charte des Nations Unies ¨C dont certains n¡¯exigent pas l¡¯autorisation du Conseil de s¨¦curit¨¦ ¨C pour rem¨¦dier ¨¤ la situation.

? Le gouvernement syrien n'assure manifestement pas la protection de ses populations ? a d¨¦clarer le Conseiller sp¨¦cial du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral sur la pr¨¦vention du g¨¦nocide, M. Adama Dieng, dans un communiqu¨¦ en D¨¦cembre 2012. M. Dieng a ajout¨¦ : ? La communaut¨¦ internationale doit agir pour mettre en pratique l'engagement pris par les chefs d'?tat et de gouvernement lors du Sommet mondial de 2005 de prot¨¦ger les populations du g¨¦nocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanit¨¦, y compris leur incitation ?.

R¨¦publique centrafricaine (2013)

Le conflit en R¨¦publique centrafricaine (RCA) a ¨¦clat¨¦ quand les rebelles ont lanc¨¦ des attaques S¨¦l¨¦ka en d¨¦cembre 2012, et a pris une tournure de plus en plus sectaires lorsque les milices, principalement chr¨¦tiennes, ont pris les armes. Le 10 octobre 2013, dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a soulign¨¦ ? qu¡¯il incombe au premier chef aux autorit¨¦s centrafricaines de prot¨¦ger la population et de garantir la s¨¦curit¨¦ et l¡¯unit¨¦ du territoire ?, et a insist¨¦ ? sur le fait qu¡¯elles sont tenues de faire respecter le droit international humanitaire, le droit international des droits de l¡¯homme et le droit international des r¨¦fugi¨¦s ?. En mars 2014, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l'ONU a pr¨¦sent¨¦ sa proposition pour la mise en place d'une op¨¦ration de maintien de la paix des Nations Unies forte de pr¨¨s de 12.000 hommes en RCA.

Rapports du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

Mettre en ?uvre la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger (2009)

Fond¨¦ sur le , un (2009) a dessin¨¦ une strat¨¦gie con?ue autour des trois piliers de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger:

  • L¡¯?tat porte la responsabilit¨¦ premi¨¨re de prot¨¦ger les populations du g¨¦nocide, des crimes de guerre, des crimes contre l¡¯humanit¨¦ et du nettoyage ethnique, ainsi que de l¡¯incitation ¨¤ ces crimes;
  • La communaut¨¦ internationale a la responsabilit¨¦ d¡¯encourager et d'aider les ?tats ¨¤ s¡¯acquitter de cette responsabilit¨¦;
  • La communaut¨¦ internationale a la responsabilit¨¦ d¡¯utiliser les moyens diplomatiques, humanitaires et autres appropri¨¦s pour prot¨¦ger la population de ces crimes. Si un ?tat ¨¦choue manifestement ¨¤ prot¨¦ger sa population, la communaut¨¦ internationale doit ¨ºtre pr¨ºte ¨¤ prendre des mesures collectives pour prot¨¦ger cette population, conform¨¦ment ¨¤ la Charte des Nations Unies.

Alerte pr¨¦coce, ¨¦valuation et responsabilit¨¦ de prot¨¦ger (2010)

Dans son , le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a identifi¨¦ des lacunes et propos¨¦ des moyens d¡¯am¨¦liorer la capacit¨¦ des Nations Unies de mettre ¨¤ profit plus efficacement les alertes pr¨¦coces, notamment les informations provenant des op¨¦rations sur le terrain, et propos¨¦ aussi des am¨¦liorations ¨¤ une intervention rapide, souple et ¨¦quilibr¨¦e lorsqu¡¯il existe un risque de g¨¦nocide, de crimes contre l¡¯humanit¨¦, de crimes de guerre et de nettoyage ethnique.

Le r?le des arrangements r¨¦gionaux et sous r¨¦gionaux (2011)

Ce rapport a fait ressortir la afin d¡¯aider ¨¤ mettre en ?uvre la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. Le rapport a identifi¨¦ des lacunes et propos¨¦ des moyens pour les Nations Unies de renforcer leur coop¨¦ration et de tirer parti de l¡¯information ¨¦manant des arrangements r¨¦gionaux et sous©\r¨¦gionaux, cela afin d¡¯identifier les signes de danger et d¡¯entreprendre ou appuyer une action pr¨¦ventive en temps utile et efficace aux niveaux sous©\r¨¦gional, r¨¦gional ou mondial. Tout en soulignant que le principe de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger est universel et que chaque r¨¦gion doit aller de l¡¯avant, le rapport reconnaissait que chaque r¨¦gion op¨¦rationnalisera le principe ¨¤ son rythme et ¨¤ sa mani¨¨re propres.

La responsabilit¨¦ de prot¨¦ger : une r¨¦ponse rapide et d¨¦cisive (2012)

Le quatri¨¨me rapport que le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a pr¨¦sent¨¦ en septembre 2012 sur la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger a examin¨¦ l'id¨¦e d'une ? r¨¦ponse rapide et d¨¦cisive ? lorsqu'un ?tat ne r¨¦ussit pas ¨¤ prot¨¦ger ses citoyens, y compris la gamme des outils et des partenaires disponibles, ainsi que le lien ¨¦troit entre la pr¨¦vention et la r¨¦ponse.

Responsabilit¨¦ de l'Etat et pr¨¦vention (2013)

Le sur la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, publi¨¦ en juillet 2013, met l'accent sur la pr¨¦vention. Le rapport vise ¨¤ fournir une analyse et des strat¨¦gies qui peuvent aider les ?tats ¨¤ s'acquitter de leurs responsabilit¨¦s de prot¨¦ger les populations du g¨¦nocide, des crimes de guerre, crimes contre l'humanit¨¦ et le nettoyage ethnique.

Les Conseillers sp¨¦ciaux du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

En 2004, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU a nomm¨¦ le premier Conseiller sp¨¦cial pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide, Juan M¨¦ndez, auquel a succ¨¦d¨¦ Francis Deng en 2007 et Adama Dieng en 2012. Le Conseiller sp¨¦cial est charg¨¦ de collecter des informations sur les violations massives et graves des droits de l¡¯homme et du droit humanitaire international; de faire fonction de m¨¦canisme d¡¯alerte pr¨¦coce aupr¨¨s du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral et, par son entremise, aupr¨¨s du Conseil de s¨¦curit¨¦; d'adresser des recommandations au Conseil de s¨¦curit¨¦ par l¡¯entremise du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral sur les mesures ¨¤ prendre pour pr¨¦venir ou arr¨ºter un g¨¦nocide; et d¡¯assurer la liaison avec le syst¨¨me des Nations Unies concernant les activit¨¦s de pr¨¦vention du g¨¦nocide.

En 2008, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a nomm¨¦ Edward Luck son Conseiller sp¨¦cial pour la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger. M. Luck a ¨¦t¨¦ remplac¨¦ en juin 2013 par Mme Jennifer Welsh. Le Conseiller sp¨¦cial est charg¨¦ de d¨¦velopper et d¡¯affiner le concept aussi bien que de poursuivre le dialogue politique avec les ?tats Membres et d¡¯autres parties int¨¦ress¨¦es sur de nouvelles mesures tendant ¨¤ mettre en ?uvre la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger.

Le Bureau commun de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger est charg¨¦ de pr¨¦server et d¡¯¨¦largir les arrangements existants, notamment concernant le renforcement des capacit¨¦s ainsi que le rassemblement et l¡¯analyse de l¡¯information ¨¤ partir du terrain, tout en y ajoutant par sa propre action sous la forme de nouveaux arrangements concernant le plaidoyer, l¡¯¨¦valuation transversale, les politiques communes et la somme des enseignements tir¨¦s sur la mani¨¨re d¡¯anticiper et pr¨¦voir les crises li¨¦es ¨¤ la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, et d'y r¨¦pondre.

Derni¨¨re mise ¨¤ jour : mars 2014

La violence sexuelle dans les conflits doit ¨ºtre trait¨¦e comme un crime de guerre : cela ne peut plus ¨ºtre consid¨¦r¨¦ comme un dommage collat¨¦ral malheureux de la guerre.

Mme Zainab Hawa Bangura, Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral charg¨¦e de la question des violences sexuelles commises en p¨¦riode de conflit

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Les victimes des conflits arm¨¦s contemporains sont beaucoup plus souvent des civils que des soldats. Selon la  EN, les civils, surtout les femmes et les enfants, repr¨¦sentent la tr¨¨s grande majorit¨¦ des victimes dans les guerres d¡¯aujourd¡¯hui. Les femmes, en particulier, peuvent affronter des formes destructives de violence sexuelle, qui sont parfois exploit¨¦es syst¨¦matiquement pour atteindre des objectifs militaires ou politiques.

Le viol commis en temps de guerre a souvent pour but de terroriser la population, de briser les familles, de d¨¦truire les communaut¨¦s et, dans certains cas, de changer la composition ethnique de la g¨¦n¨¦ration suivante. Parfois, il sert aussi ¨¤ transmettre d¨¦lib¨¦r¨¦ment aux femmes le VIH ou ¨¤ rendre les femmes de la communaut¨¦ vis¨¦e incapables de porter des enfants.

Au Rwanda, en 1994, de 100 000 ¨¤ 250 000 femmes ont ¨¦t¨¦ viol¨¦es durant les trois mois du g¨¦nocide.

Les institutions des Nations Unies ¨¦valuent ¨¤ plus de 60 000 le nombre de femmes qui ont ¨¦t¨¦ viol¨¦es durant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), plus de 40 000 au Lib¨¦ria (1989-2003), jusqu'¨¤ 60 000 dans l¡¯ex-Yougoslavie (1992-1995) et 200 000 au moins en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo depuis 1998.

M¨ºme apr¨¨s la fin d¡¯un conflit, les impacts de la violence sexuelle persistent, notamment les grossesses non d¨¦sir¨¦es, les infections sexuellement transmissibles et la stigmatisation. Une violence sexuelle g¨¦n¨¦ralis¨¦e peut elle-m¨ºme continuer, voire augmenter, au lendemain du conflit du fait de l¡¯ins¨¦curit¨¦ et de l¡¯impunit¨¦. Et, pour r¨¦pondre aux besoins des survivantes ¨C notamment soins m¨¦dicaux, traitement du VIH, appui psychologique, aide ¨¦conomique et recours juridique ¨C, il faut des ressources que la plupart des pays sortant d¡¯un conflit ne poss¨¨dent pas.

(00:04:06)

It happened during the 1994 genocide in Rwanda brutal and widespread sexual violence. The horrors that occurred left a devastating legacy that is still felt throughout the country. More than a decade later, the Rwanda Defense Forces (RDF) labelled this kind of violence a major threat to national security.

Reconnaissance de la violence sexuelle comme crime international

Pendant des si¨¨cles, la violence sexuelle en p¨¦riode de conflit a ¨¦t¨¦ tacitement accept¨¦e et jug¨¦e in¨¦vitable. Un rapport de l¡¯ONU (1998) EN sur la violence sexuelle et le conflit arm¨¦ note qu¡¯¨¤ travers les si¨¨cles les arm¨¦es ont vu dans le viol une part l¨¦gitime du butin de guerre.

Durant la Seconde Guerre mondiale, toutes les parties au conflit ont ¨¦t¨¦ accus¨¦es de viols massifs, et pourtant aucun des deux tribunaux cr¨¦¨¦s par les pays alli¨¦s vainqueurs afin de poursuivre les crimes de guerre ¨C ¨¤ Tokyo et ¨¤ Nuremberg ¨C n¡¯a reconnu le caract¨¨re criminel de la violence sexuelle.

Ce n¡¯est pas avant 1992, en pr¨¦sence des viols r¨¦pandus de femmes dans l¡¯ex-Yougoslavie, que la question s¡¯est impos¨¦e ¨¤ l¡¯attention du Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies. Le 18 d¨¦cembre 1992, le Conseil a d¨¦clar¨¦ que la d¨¦tention et le viol massif, organis¨¦ et syst¨¦matique de femmes, en particulier de femmes musulmanes, en Bosnie-Herz¨¦vogine constituaient un crime international qu'on ne pouvait ignorer.

Par la suite, le (ICTY, 1993) a inclus le viol parmi les crimes contre l¡¯humanit¨¦, parall¨¨lement ¨¤ d¡¯autres crimes comme la torture et l¡¯extermination, quand il est commis dans un conflit arm¨¦ et dirig¨¦ contre une population civile. En 2001, l¡¯ICTY est devenu le premier tribunal international ¨¤ trouver un accus¨¦ coupable de viol en tant que crime contre l¡¯humanit¨¦. En outre, le Tribunal a ¨¦largi la d¨¦finition de l¡¯esclavage en tant que crime contre l¡¯humanit¨¦ pour y inclure l¡¯esclavage sexuel. Auparavant, le travail forc¨¦ ¨¦tait l¡¯unique type d¡¯esclavage ¨¤ ¨ºtre consid¨¦r¨¦ comme un crime contre l¡¯humanit¨¦.

(ICTR, 1994) a ¨¦galement d¨¦clar¨¦ que le viol constituait un crime de guerre et un crime contre l¡¯humanit¨¦. En 1998, l¡¯ICTR est devenu le premier tribunal international ¨¤ trouver un accus¨¦ coupable de viol en tant que crime de g¨¦nocide (c'est-¨¤-dire utilis¨¦ pour perp¨¦trer un g¨¦nocide). Le jugement rendu contre un ancien maire, Jean-Paul Akayesu, a consid¨¦r¨¦ que le viol et l¡¯agression sexuelle constituaient des actes de g¨¦nocide dans la mesure o¨´ ils avaient ¨¦t¨¦ commis avec l¡¯intention de d¨¦truire, en tout ou en partie, le groupe ethnique Tutsi.

Le Statut de Rome de la , en vigueur depuis juillet 2002, comprend le viol, l¡¯esclavage sexuel, la prostitution forc¨¦e, la grossesse forc¨¦e, la st¨¦rilisation forc¨¦e ou toute autre forme de violence sexuelle de gravit¨¦ comparable parmi les crimes contre l¡¯humanit¨¦ quand ils sont commis de mani¨¨re g¨¦n¨¦ralis¨¦e et syst¨¦matique. Les mandats d¡¯arr¨ºt ¨¦mis par la CPI comportent plusieurs inculpations de viol con?u tant comme un crime de guerre que comme un crime contre l¡¯humanit¨¦.

Changer la loi internationale et les lois nationales constitue une ¨¦tape majeure vers la fin de la violence sexuelle et le ch?timent de ses auteurs, mais cela ne peut avoir de r¨¦sultats ¨¤ moins d¡¯un changement fondamental dans les attitudes concernant les s¨¦vices sexuels ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes.

? Actuellement, la femme qui subit un viol est la personne qui est stigmatis¨¦e et frapp¨¦e d¡¯exclusion¡±, d¨¦clare le Dr. Denis Mukwege Mukengere, directeur de l¡¯h?pital Panzi ¨¤ Bukavu, en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo. ¡°En plus des lois, il faut que la sanction sociale cesse de frapper la femme. Nous devons arriver ¨¤ un point o¨´ la victime obtient l¡¯appui de la communaut¨¦, et o¨´ l¡¯homme qui commet le viol est la personne qui est stigmatis¨¦e, exclue et p¨¦nalis¨¦e par la communaut¨¦ enti¨¨re. ?

Le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies

Le Conseil de s¨¦curit¨¦ des Nations Unies a beaucoup fait ces derni¨¨res ann¨¦es pour aider ¨¤ sensibiliser et d¨¦clencher une action contre la violence sexuelle en p¨¦riode de conflit:

  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a appel¨¦ les ?tats Membres ¨¤ accro?tre la participation des femmes ¨¤ la pr¨¦vention et ¨¤ la r¨¦solution des conflits, ainsi qu¡¯au maintien et ¨¤ la promotion de la paix et de la s¨¦curit¨¦. Il a demand¨¦ ¨¤ toutes les parties ¨¤ un conflit arm¨¦ de respecter pleinement le droit international applicable aux droits des femmes et des filles en tant que personnes civiles et d¡¯incorporer dans leur l¨¦gislation les politiques et proc¨¦dures qui prot¨¨gent les femmes des crimes sexistes tels que le viol et l¡¯agression sexuelle.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a demand¨¦ qu'il soit mis fin aux actes de violence sexuelle ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes et des filles en tant que tactique de guerre, et mis fin ¨¤ l¡¯impunit¨¦ des auteurs de ces crimes. Il a demand¨¦ au Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral et ¨¤ l¡¯ONU de fournir une protection aux femmes et aux filles dans les interventions s¨¦curitaires conduites par l¡¯ONU, notamment dans les camps de r¨¦fugi¨¦s, et d¡¯inviter les femmes ¨¤ participer ¨¤ tous les aspects du processus de paix.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a expos¨¦ en d¨¦tail les mesures propres ¨¤ prot¨¦ger davantage les femmes et les enfants de la violence sexuelle dans les situations de conflit, par exemple la demande faite au Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de nommer un repr¨¦sentant sp¨¦cial charg¨¦ de diriger et coordonner l¡¯action des Nations Unies sur la question, d¡¯envoyer une ¨¦quipe d¡¯experts sur le lieu des situations particuli¨¨rement pr¨¦occupantes, et de donner pour mandat aux soldats de la paix de prot¨¦ger les femmes et les enfants.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a r¨¦affirm¨¦ la r¨¦solution 1325, condamn¨¦ la poursuite de la violence sexuelle ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes dans les situations de conflit, et exhort¨¦ les ?tats Membres de l¡¯ONU et la soci¨¦t¨¦ civile ¨¤ prendre en consid¨¦ration la n¨¦cessit¨¦ de prot¨¦ger et d¡¯autonomiser les femmes et les filles, y compris celles qui se sont jointes ¨¤ des groupes arm¨¦s, dans la programmation d¡¯apr¨¨s-conflit.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a demand¨¦ au Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de dresser la liste des parties soup?onn¨¦es de mani¨¨re cr¨¦dible de commettre des violences sexuelles ou d¡¯en ¨ºtre responsables dans les situations inscrites ¨¤ l¡¯ordre du jour du Conseil. Il a ¨¦galement demand¨¦ que soient pris des arrangements en mati¨¨re de suivi, d¡¯analyse et d¡¯¨¦tablissement de rapport concernant express¨¦ment les violences sexuelles li¨¦es aux conflits.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ vise ¨¤ renforcer la surveillance et la pr¨¦vention de la violence sexuelle dans les conflits.
  • Dans sa , le Conseil de s¨¦curit¨¦ a r¨¦it¨¦r¨¦ l'importance de la participation des femmes dans la pr¨¦vention des conflits, la r¨¦solution et la consolidation de la paix.

La Campagne des Nations Unies

En 2007, les activit¨¦s de diverses institutions des Nations Unies visant ¨¤ lutter contre la violence sexuelle ont ¨¦t¨¦ group¨¦es dans le cadre de la  EN avec le r¨¦sultat d¡¯unir les activit¨¦s de 13 entit¨¦s des Nations Unies. Il s¡¯agit d¡¯un effort concert¨¦ du syst¨¨me des Nations Unies pour am¨¦liorer la coordination et la responsabilisation, amplifier la programmation et les activit¨¦s de plaidoyer, et appuyer les efforts nationaux visant ¨¤ pr¨¦venir la violence sexuelle et ¨¤ r¨¦pondre efficacement aux besoins des survivantes.

La Campagne des Nations Unies a, par exemple, pr¨ºt¨¦ assistance ¨¤ la conception et ¨¤ la mise en ?uvre de la , aussi bien qu¡¯au Programme commun Gouvernement-ONU sur la violence sexuelle au Lib¨¦ria.

Financ¨¦e par l¡¯Aid Agency du Gouvernement australien (AusAID), la Campagne des Nations Unies EN a aussi, de concert avec le D¨¦partement des op¨¦rations de maintien de la paix et la Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral charg¨¦e de la question des violences sexuelles commises en p¨¦riode de conflit, document¨¦ en d¨¦tail les meilleures pratiques des forces de maintien de la paix pour faire face aux violences sexuelles li¨¦es aux conflits. Depuis le lancement des patrouilles du bois de feu au Darfour jusqu¡¯¨¤ la cr¨¦ation des escortes au march¨¦, des patrouilles de nuit et des syst¨¨mes d¡¯alerte pr¨¦coce en R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo, l¡¯inventaire analytique des pratiques des forces de maintien de la paix dresse le catalogue des activit¨¦s directes et indirectes men¨¦es pour lutter contre les violences sexuelles durant une guerre et ¨¤ son lendemain.

Tous unis pour mettre fin ¨¤ la violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes

En 2008, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral Ban Ki-moon a lanc¨¦ Tous unis pour mettre fin ¨¤ la violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes ¨C campagne visant ¨¤ pr¨¦venir et ¨¦liminer la violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes et des filles partout dans le monde, en temps de guerre et en temps de paix. La campagne rassemble un grand nombre d¡¯institutions des Nations Unies et associe ses forces ¨¤ celles des individus, de la soci¨¦t¨¦ civile et des gouvernements pour mettre fin ¨¤ la violence ¨¤ l¡¯¨¦gard des femmes sous toutes ses formes.

La Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

En 2010, ¨¤ la suite de la du Conseil de s¨¦curit¨¦, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral a nomm¨¦ Margot Wallstr?m Repr¨¦sentante sp¨¦ciale du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral charg¨¦e de la question des violences sexuelles commises en p¨¦riode de conflit. Elle a ¨¦t¨¦ remplac¨¦e en septembre 2012 par Zainab Hawa Bangura. La Repr¨¦sentante sp¨¦ciale a pour t?che d¡¯assurer un leadership coh¨¦rent et strat¨¦gique et de promouvoir la coop¨¦ration et la coordination dans le cadre de la Campagne des Nations Unies.

Quand elle a assum¨¦ ses fonctions, Mme Bangura, ancienne Ministre de la sant¨¦ et de l'assainissement du Sierra Leone, a d¨¦fini cinq priorit¨¦s qui orienteraient son mandat :

  • mettre fin ¨¤ l¡¯impunit¨¦ pour les auteurs et rechercher la justice pour les victimes;
  • prot¨¦ger et autonomiser les civiles qui font face ¨¤ la violence sexuelle dans les conflits, en particulier les femmes et les fille cibl¨¦es de fa?on disproportionn¨¦e par ces crimes;
  • mobiliser les dirigeants politiques pour r¨¦soudre ce probl¨¨me;
  • Renforcer la coordination et assurer une r¨¦ponse plus coh¨¦rente du syst¨¨me des Nations Unies
  • faire davantage reconna?tre dans la violence sexuelle une tactique de guerre; et
  • insister sur l'appropriation nationale, le leadership et la responsabilit¨¦ dans la lutte pour mettre fin ¨¤ ce fl¨¦au.

Rapport annuel du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral

Le du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral sur la violence sexuelle dans les conflits a ¨¦t¨¦ pr¨¦sent¨¦ au Conseil de s¨¦curit¨¦ le 14 mars 2013. Le rapport passe en revue 22 zones de conflit, y compris le Mali pour la premi¨¨re fois, et pr¨¦sente des informations sur les parties au conflit soup?onn¨¦es de fa?on cr¨¦dible d'avoir commis ou d'¨ºtre responsables d'actes de viol et d'autres formes de violence sexuelle. Le rapport souligne aussi l'urgence de s'assurer que les consid¨¦rations de violence sexuelle soient explicitement et syst¨¦matiquement prises en compte dans les processus de paix et les accords de paix, dans toutes les r¨¦formes du secteur de la s¨¦curit¨¦, ainsi que dans tous les processus de D¨¦sarmement, D¨¦mobilisation et R¨¦int¨¦gration dans lequel l'ONU est impliqu¨¦e.

Le rapport de 2012 intitul¨¦ ?  ? a nomm¨¦ pour la premi¨¨re fois des forces militaires, milices et autres groupes arm¨¦s qui sont soup?onn¨¦s de figurer au nombre des pires auteurs de ces violences. Les groupes ¨¦num¨¦r¨¦s dans le rapport comprennent l¡¯Arm¨¦e de r¨¦sistance du Seigneur en R¨¦publique centrafricaine et au Soudan du Sud, des milices arm¨¦es et d¡¯anciens membres des forces arm¨¦es en C?te d¡¯Ivoire, ainsi que des groupes et ¨¦l¨¦ments des Forces Arm¨¦es de la R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo.

Le rapport fournit aussi des exemples de la mani¨¨re dont les violences sexuelles ont menac¨¦ la s¨¦curit¨¦ et entrav¨¦ le renforcement de la paix dans des situations d¡¯apr¨¨s-conflit, par exemple au Tchad, en R¨¦publique centrafricaine, au N¨¦pal, ¨¤ Sri Lanka, au Timor-Leste, au Lib¨¦ria, en Sierra Leone et en Bosnie-Herz¨¦govine, et de la mani¨¨re dont elles ont ¨¦t¨¦ utilis¨¦es dans le contexte d¡¯¨¦lections, de luttes politiques et de d¨¦sordres civils en ?gypte, en Guin¨¦e, au Kenya et en Syrie, parmi d¡¯autres pays.

Pour de plus amples informations, pri¨¨re de consulter les sites  EN et Tous unis pour mettre fin ¨¤ la violence ¨¤ l'¨¦gard des femmes.

Derni¨¨re mise ¨¤ jour : mars 2014

Framework of Analysis for Atrocity Crimes

A Tool for Prevention

Atrocity crimes are considered to be the most serious crimes against humankind. Their status as international crimes is based on the belief that the acts associated with them affect the core dignity of human beings.

All of us have a responsibility to ask ourselves what we can do to protect populations from the most serious international crimes: genocide, crimes against humanity and war crimes. These crimes continue to be perpetrated in many places across the world. Although calls for accountability are now the norm when such crimes are committed, impunity is all too common. We can and must do more, much earlier, to save lives and prevent societies from collapsing and descending into horrific violence.

Framework of Analysis [PDF 3.8 MB]
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When to Refer to a Situation as "Genocide"

Guidance Note

The question is sometimes asked as to whether specific events, past or present, can be referred to as ¡°genocide.¡± It is important to adhere to the correct usage of the term, for several reasons; (i) the term is frequently misused in reference to large scale, grave crimes committed against particular populations; (ii) the emotive nature of the term and political sensitivity surrounding its use; and (iii) the potential legal implications associated with a determination of genocide.

This note aims to provide guidance on the use of the term ¡°genocide,¡± based primarily on legal rather than historical or factual considerations.

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Plan of Action for Religious Leaders

Religious leaders can play a particularly important role in influencing the behaviour of those who share their beliefs. Unfortunately, religion has sometimes been misused to justify incitement to violence and discrimination, and it is vital that religious leaders from all faiths show leadership.

This Plan of Action, the result of two years of consultations with leaders from different faiths and religions around the world, includes a rich and broad range of suggestions for ways in which religious leaders and actors can prevent incitement to violence and contribute to peace and stability. All religions teach respect for life, and recognize human beings as fundamentally equal. These principles summon us to show respect for all human beings, even those with whom we might profoundly disagree or whose cultures might seem most alien to us

Plan of Action [PDF 11.2 MB]
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