Le secteur agricole de l'Afrique de l'Ouest repr茅sente 35 % du produit int茅rieur brut (PIB) de la r茅gion et est l'une des principales sources d'emploi pour des millions de personnes - jusqu'脿 80 % de la population dans les zones rurales. Cependant, le changement climatique et ses effets, tels que l'impr茅visibilit茅 et l'instabilit茅 des r茅gimes de pr茅cipitations, ont affect茅 ce secteur, mena莽ant les moyens de subsistance des communaut茅s et for莽ant de nombreuses personnes 脿 migrer 脿 la recherche de revenus compl茅mentaires ou de meilleures opportunit茅s.
En outre, les facteurs de tension li茅s 脿 la sant茅 tels que la COVID-19 ont un impact 茅lev茅 sur le secteur agricole, en exposant la vuln茅rabilit茅 des syst猫mes alimentaires et de distribution 脿 la d茅stabilisation des cha卯nes d'approvisionnement et 脿 la perturbation du commerce transfrontalier.
脌 l'occasion de la Journ茅e mondiale de l'environnement (5/06), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Afrique occidentale et centrale rappelle aux gouvernements et aux autorit茅s locales que si elles sont pr茅serv茅es et g茅r茅es de mani猫re durable, les terres agricoles peuvent offrir des possibilit茅s d'emploi aux jeunes et aux migrants et contribuer 脿 garantir la production alimentaire et 脿 renforcer la biodiversit茅.
Cependant, l'agriculture est aujourd'hui menac茅e par l'urbanisation, de nouveaux b芒timents s'appropriant les terres exploitables. 脌 Rufisque, dans la banlieue de Dakar, la capitale du S茅n茅gal, les communaut茅s et les autorit茅s s'unissent pour pr茅server cette terre qui les nourrit, qui les prot猫ge des inondations et qui est aussi le poumon vert de leur ville. Dans cette ville, un m茅nage sur cinq vit gr芒ce 脿 l'agriculture et des centaines de travailleurs migrants viennent des pays voisins, le Burkina Faso, le Mali et la Gambie. 听
Dans le minuscule village de Medina Touat, situ茅 dans la r茅gion rurale de Casamance, au sud du S茅n茅gal, la d茅gradation des sols a contraint de nombreuses personnes 脿 abandonner leurs activit茅s agricoles. L'augmentation du ph茅nom猫ne entra卯ne un taux de ch么mage 茅lev茅 et de plus en plus de d茅parts de jeunes 脿 la recherche de p芒turages plus verts en Europe, ce qui fait de la Casamance la r茅gion s茅n茅galaise o霉 le taux de d茅part des migrants est le plus 茅lev茅. Sur les pr猫s de 4 000 migrants que l'OIM a aid茅s au retour volontaire au S茅n茅gal, 1 500 sont originaires de la r茅gion de Kolda, en Casamance.
Pour leur offrir une solution locale et durable 脿 leur retour, l'OIM a lanc茅 un projet pilote dans le village de Medina Touat, intitul茅 "Int茅gration des dimensions environnementales dans l'aide 脿 la r茅int茅gration pour r茅duire les effets du changement climatique sur la migration en Afrique de l'Ouest". Financ茅 par la France, son objectif est d'att茅nuer l'impact du changement climatique sur les migrations et de renforcer la r茅silience des populations 脿 ce ph茅nom猫ne en r茅duisant la pression sur la nature. Trente-quatre rapatri茅s sont impliqu茅s dans ce projet horticole avec d'autres membres de la communaut茅 et, 脿 terme, 10 hectares de terres seront cultiv茅s pour nourrir l'ensemble de la population locale.
"Plus que jamais, cela met en 茅vidence la n茅cessit茅 de pratiques agricoles locales et r茅sistantes, comme l'agro茅cologie*. Ces pratiques peuvent servir de filet de s茅curit茅 en termes de s茅curit茅 alimentaire, de conditions de vie des communaut茅s et de r茅silience globale au changement climatique", d茅clare Hind Aissaoui, sp茅cialiste r茅gional de l'OIM pour les migrations, l'environnement et le changement climatique.
Sur le continent africain, on estime 脿 18 millions le nombre de travailleurs migrants, dont 80 % ont 茅t茅 attir茅s par des secteurs d茅pendant des ressources naturelles comme l'agriculture, l'exploitation mini猫re et la p锚che. Au S茅n茅gal, pr猫s de 60 % de la main-d'艙uvre saisonni猫re, principalement des jeunes, est originaire des pays voisins. Ainsi, l'agriculture joue un r么le cl茅 dans la cr茅ation d'emplois, en particulier chez les jeunes, et favorise la migration interr茅gionale.
