Cette année, les électeurs africains choisiront leurs dirigeants lors d’élections présidentielles, législatives ou locales. Les premiers à se rendre aux urnes, en janvier, seront les Comoriens. Les Ghanéens fermeront la marche en décembre.
Les Comoriens, qui ont déjà élu leur président en 2019, désigneront leur nouvelle assemblée nationale de 33 membres. Les Ghanéens choisiront leurs députés et leur président le 7 décembre.
Au Tchad et sur l’île Maurice, les commissions électorales n’ont pas encore fixé les dates exactes des scrutins. Sauf imprévu, ceux-ci devraient se dérouler conformément à la loi. Aux Seychelles, la commission électorale décidera en août de la date de l’élection présidentielle de 2020.
Ces élections devraient dans leur ensemble être libres et pacifiques. Mais pour plusieurs raisons, certains pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’ɳٳ󾱴DZ辱±ð, la ³Ò³Ü¾±²Ôé±ð, le Mali ou la Somalie, devront être surveillés de près .
En ɳٳ󾱴DZ辱±ð, les élections au Conseil des représentants du peuple et aux conseils régionaux se tiendront dans un contexte politique renouvelé inauguré par les réformes du jeune Premier ministre Abiy Ahmed. Les observateurs ont hâte de voir dans quelle mesure les changements initiés par M. Abiy, lauréat du prix Nobel de la paix 2019 pour avoir mis fin à un conflit de deux décennies avec l’Érythrée voisine, se concrétiseront, et de quel soutien il bénéficie à l’intérieur du pays depuis l’annonce de son prix.
La Somalie organisera ses premières élections en 50 ans – le dernier scrutin au suffrage universel remonte à 1969. Les citoyens éliront leur président et leurs représentants par scrutin direct. Lors des élections présidentielles de 2009, 2012 et 2017, des milliers de délégués représentant les différents clans du pays avaient voté pour des parlementaires qui à leur tour avaient élu le président. Si la sécurité reste une préoccupation dans tout le pays, les préparatifs des élections sont en cours, notamment l’élaborationÌý de lois électorales
Comores – Assemblée de l’Union (janvier 2020)
Cameroun – Assemblée nationale, Sénat et élections locales (février 2020)
Togo – Présidence (février 2020)
ɲµ²â±è³Ù±ð – Chambre des représentants (avril – mai 2020)
Mali – Assemblée nationale (mai 2020)
ɳٳ󾱴DZ辱±ð – Conseil des représentants des peuples et conseils régionaux (mai 2020)
Burundi – Présidence (20 mai 2020) ; Assemblée nationale, élections locales (juin 2020)
Côte d’Ivoire – Présidence (octobre 2020)
³Ò³Ü¾±²Ôé±ð – Présidence, Assemblée nationale (octobre 2020)
Tanzanie – Présidence, Assemblée nationale (octobre 2020)
Somalie –Ìý Chambre du peuple (octobre 2020)
Seychelles – Présidence (octobre – décembre 2020)
Burkina Faso – Présidence, Assemblée nationale (novembre 2020)
Ghana – Présidence, Assemblée nationale (décembre 2020)
Tchad – élections législatives et locales
Île Maurice – élections municipales
Namibie – Conseils régionaux, élections locales (novembre 2020), Conseil national
Gabon – Sénat (fin 2020 ou début 2021)
Les Togolais se rendront aux urnes en février pour élire un président avec la possibilité d’un second tour si aucun candidat n’obtient plus de 50% des suffrages. Ce sera le premier scrutin dans ce pays depuis le rétablissement de limites fixées au mandat présidentiel en 2019.
Depuis la transition du Ghana vers la démocratie multipartite en 1992, les élections ont dans l’ensemble été pacifiques avec des résultats considérés comme équitables. Cette tendance devrait se poursuivre, même si le gouvernement prétend avoir déjoué une tentative de coup d’État d’un groupe de civils et de militaires anciens et actuels.
Au Burkina Faso, au Burundi et en Tanzanie, les électeurs seront appelés à choisir leurs présidents tout d’abord, puis leurs représentants et représentantes. Le président ayant décidé de prendre sa retraite, les Burundais devront se choisir un nouveau président.
Les épisodes répétés de violence parfois meurtrière dans plusieurs régions du Sahel pourraient avoir un impact sur les scrutins au Burkina Faso et au Mali. Ces derniers mois, le terrorisme a de plus en plus visé les populations civiles et les forces de sécurité, notamment les soldats de maintien de la paix au Mali. L’organisation d’élections nationales sera donc un défi.
La situation reste aussi compliquée en Côte d’Ivoire. Si le pays s’est stabilisé depuis l’élection présidentielle très contestée de 2010 qui a mis fin à une décennie de conflit armé, et si les Ivoiriens ont déjà les yeux tournés vers les élections d’octobre, la coalition politique au pouvoir s’est peu à peu fracturée, faisant ressurgir les vieilles lignes de fracture politique.
En octobre, les ³Ò³Ü¾±²Ôé±ðns devraient eux aussi choisir leur nouvelle assemblée et un président. En début d’année, les élections législatives ont dû être reportées suite aux tensions politiques nées d’un projet de référendum sur la levée des limites constitutionnelles imposées aux mandats électifs. D’importantes manifestations contre ce projet se sont tenues dans tout le pays, notamment à Conakry, la capitale. Une tension qui pourrait là aussi peser sur les prochains scrutins.