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Le Pr茅sident nig茅rian Olusegun Obasanjo aux c么t茅s du Pr茅sident chinois Hu Jintao lors de l鈥檕uverture du sommet Chine-Afrique 脿 Beijing.

Photo: AP / Elizabeth Dalziel

Comme d鈥檃utres dirigeants africains, le Premier Ministre 茅thiopien Meles Zenawi est rentr茅 d鈥檜n sommet de trois jours organis茅 脿 Beijing en complimentant ses h么tes et apr猫s avoir conclu une s茅rie d鈥檃ccords 茅conomiques. Un plus grand nombre de produits agricoles 茅thiopiens allait 锚tre admis en Chine en franchise de droits, a-t-il annonc茅, et la Chine s鈥櫭﹖ait engag茅e 脿 affecter environ 500 millions de dollars 脿 divers projets de d茅veloppement men茅s en Ethiopie. 鈥淟a Chine est une source d鈥檌nspiration pour nous tous鈥�, a-t-il ajout茅. 鈥淓lle montre 脿 l鈥橝frique qu鈥檌l est v茅ritablement possible de passer 脿 la vitesse sup茅rieure en mati猫re de d茅veloppement 茅conomique."

Cinquante ans apr猫s l鈥檌nstauration des premi猫res relations diplomatiques entre la Chine et un pays africain, le troisi猫me sommet du Forum de coop茅ration Chine-Afrique a eu lieu du 3 au 5 novembre et a r茅uni un nombre sans pr茅c茅dent de dirigeants chinois et africains. Les 48 pays africains entretenant des relations diplomatiques avec la Chine y ont particip茅, la plupart de leurs d茅l茅gations ayant 脿 leur t锚te un pr茅sident ou un premier ministre. En outre, un salon commercial de deux jours organis茅 脿 la suite du sommet a attir茅 des centaines d鈥檋ommes et de femmes d鈥檃ffaires africains, int茅ress茅s par les nouveaux d茅bouch茅s qu鈥檕ffre le pays le plus peupl茅 de la plan猫te, dont l鈥櫭ヽonomie conna卯t une croissance des plus rapides.

Partenariat 鈥榙鈥檜n nouveau type鈥�

Au terme de plusieurs ann茅es de croissance des 茅changes entre la Chine et l鈥橝frique, le sommet a permis d鈥檃dopter un plan d鈥檃ction triennal visant 脿 d茅finir un 鈥渘ouveau type de partenariat strat茅gique鈥�. Ce partenariat aurait pour fondement une coop茅ration pratique, l鈥櫭ゞalit茅 et des avantages mutuels. Par ce plan, la Chine s鈥檈st engag茅e 脿 :

• Doubler d鈥檌ci 脿 2009 l鈥檃ide 脿 l鈥橝frique (pour la porter 脿 un milliard de dollars environ)
• Cr茅er un fonds de d茅veloppement Chine-Afrique dot茅 de 5 milliards de dollars pour encourager les entreprises chinoises 脿 investir en Afrique
• Accorder aux pays africains 3 milliards de dollars de pr锚ts pr茅f茅rentiels et 2 milliards de cr茅dits acheteurs, 脿 des taux pr茅f茅rentiels
• Annuler toutes les dettes provenant des pr锚ts gouvernementaux chinois sans int茅r锚t qui sont parvenus 脿 maturit茅 脿 la fin de l鈥檃nn茅e 2005, pour les 31 pays tr猫s endett茅s et moins avanc茅s (PMA) de l鈥橝frique qui entretiennent des relations avec la Chine (montant estim茅 脿 environ 1,4 milliard de dollars)
• Continuer 脿 ouvrir les march茅s chinois aux exportations des pays africains les moins avanc茅s en portant de 190 脿 440 le nombre de produits entrant en franchise de droits
• Former 15 000 cadres africains, doubler le nombre de bourses accord茅es par le Gouvernement chinois 脿 des Africains (en le portant 脿 4 000 par an) et d茅p锚cher 100 experts agricoles et 300 jeunes volontaires
• Faire construire 30 h么pitaux, 30 centres de traitement du paludisme et 100 茅coles rurales

La Chine s鈥檈st 茅galement engag茅e 脿 apporter son soutien 脿 l鈥橴nion africaine (UA), organisation r茅gionale du continent, notamment en faisant construire un nouveau centre des congr猫s au si猫ge de l鈥橴A 脿 Addis-Abeba. Elle a 茅galement r茅affirm茅 son engagement en faveur du Nouveau Partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique (NEPAD), le plan de d茅veloppement de l鈥橴A.

Le Forum de coop茅ration Chine-Afrique, dont le prochain sommet aura lieu en 脡gypte en 2009, joue un grand r么le dans le dialogue men茅 au nom de l鈥橝frique, a d茅clar茅 le Secr茅taire g茅n茅ral adjoint de l鈥橭NU et Conseiller sp茅cial pour l鈥橝frique, Legwaila Joseph Legwaila, qui a repr茅sent茅 l鈥橭NU au sommet. Ce forum, a-t-il dit, met en valeur l鈥檃ction men茅e par l鈥橭NU en vue de faire valoir les int茅r锚ts de l鈥橝frique aupr猫s des pays d茅velopp茅s, notamment en mati猫re d鈥檃ide, d鈥檃ll猫gement de la dette, d鈥檃cc猫s aux march茅s et de soutien aux programmes africains de lutte contre la pauvret茅.

Sans conditions

En se rendant dans plusieurs pays africains en 2006, le Pr茅sident chinois Hu Jintao a r茅affirm茅 la 鈥減olitique de non-ing茅rence dans les affaires int茅rieures d鈥檃utres pays鈥� adopt茅e depuis longtemps par son Gouvernement. Tous les gouvernements africains entretenant des relations diplomatiques avec la Chine ont donc 茅t茅 invit茅s au sommet de Beijing, ind茅pendamment de leur bilan en mati猫re de d茅mocratie ou de respect des droits de l鈥檋omme. Cette strat茅gie a suscit茅 certaines critiques, de la part notamment des associations de d茅fense des droits de l鈥檋omme et d鈥檕rganismes donateurs.

鈥淭ant que la Chine est aussi d茅sireuse d鈥檌nvestir en Afrique, nous devons ne pas rater cette occasion.鈥�

鈥� Macharia Gaitho, directeur de la r茅daction de The Nation (Kenya)

Certains commentateurs africains ont soulign茅 les carences de la participation 茅conomique de la Chine en Afrique, notamment le peu d鈥檌mportance qu鈥檃ccordent certaines entreprises chinoises aux normes relatives au respect de l鈥檈nvironnement et 脿 la s茅curit茅, leur tendance 脿 faire venir de la main-d鈥檕euvre chinoise au lieu d鈥檈ngager des Africains et la rude concurrence que les produits chinois import茅s en grande quantit茅 et 脿 bas prix font subir aux industries manufacturi猫res africaines.

Tout en reconnaissant ces lacunes, d鈥檃utres Africains se sont f茅licit茅s de la possibilit茅 de diversifier les partenariats ext茅rieurs du continent.

Au cours du sommet, les autorit茅s chinoises ont fait part de leur volont茅 d鈥檃ttacher plus d鈥檌mportance 脿 la lutte contre la corruption et 脿 la protection de l鈥檈nvironnement en Afrique. Le Premier Ministre Wen Jiabao a d茅clar茅 que les projets mis en oeuvre par des entreprises chinoises se r茅aliseraient de mani猫re 鈥渙uverte, 茅quitable, juste et transparente鈥�

鈥楲es yeux grand ouverts鈥�

Les investissements chinois en Afrique ont connu une croissance spectaculaire depuis le d茅but des ann茅es 1990. Aujourd鈥檋ui, on estime que le montant total des investissements d茅tenus par environ 700 entreprises chinoises en Afrique s鈥櫭﹍猫ve 脿 6,3 milliards de dollars. Le sommet de Beijing a permis de conclure une dizaine de nouveaux grands accords d鈥檌nvestissements, d鈥檜n montant total de 1,9 milliard de dollars. Ces accords visent entre autres 脿 construire des autoroutes au Nig茅ria, un r茅seau t茅l茅phonique dans le Ghana rural et une fonderie en Egypte.

鈥淭ant que la Chine est aussi d茅sireuse d鈥檌nvestir en Afrique, nous devons ne pas rater cette occasion鈥�, estime M. Macharia Gaitho, directeur de la r茅daction du quotidien kenyan Nation.

Des 茅changes 鈥榩lus 茅quilibr茅s鈥�

Les 茅changes commerciaux entre la Chine et l鈥橝frique se d茅veloppent 茅galement rapidement. Estim茅s 脿 seulement environ 3 milliards de dollars en 1995, le montant total des 茅changes a atteint 40 milliards de dollars en 2005. Le Premier Ministre Wen a fait savoir au cours du sommet que la Chine esp茅rait porter ce montant 脿 100 milliards de dollars d鈥檌ci 脿 2010.

Pour l鈥檌nstant, ces 茅changes sont de la m锚me nature que ceux que l鈥橝frique entretient avec ses partenaires commerciaux habituels, d鈥檃pr猫s l鈥櫭﹖ude intitul茅e L鈥檈ssor de la Chine et de l鈥橧nde : quels enjeux pour l鈥橝frique ? L鈥橝frique exporte essentiellement du p茅trole et d鈥檃utres mati猫res brutes en Chine, tout en important de Chine des biens manufactur茅s. Les textiles et v锚tements chinois bon march茅 ont envahi de nombreux march茅s africains, compromettant s茅rieusement la survie des manufactures africaines.

Un chroniqueur du journal nig茅rian Daily Trust, M. Charles Onunaiju, a remarqu茅 que si l鈥檕n ne prenait pas de mesures pour modifier la structure de ces 茅changes, 鈥渃es relations ressembleront 脿 l鈥檃venir aux relations de l鈥橝frique avec l鈥橢urope ou l鈥橝m茅rique, qui sont d茅s茅quilibr茅es, d茅pendantes et m锚me pr茅judiciables 脿 l鈥橝frique鈥�.

Les dirigeants chinois r茅pondent 脿 ces critiques. Le plan d鈥檃ction pr茅voit une croissance 鈥減lus 茅quilibr茅e鈥� du commerce entre la Chine et l鈥橝frique. La d茅cision de largement doubler le nombre de produits africains autoris茅s 脿 entrer en Chine en franchise de droits a 茅t茅 une mesure concr猫te prise dans ce sens, tout comme l鈥檈ngagement pris par la Chine en 2006 de plafonner volontairement les exportations de v锚tements en Afrique du Sud.

Quelles que soient les questions que les Africains se posent encore sur les relations 茅conomiques de la Chine et du continent, a d茅clar茅 M. Legwaila, le nombre important de participants africains au sommet de Beijing 鈥減rouve que la Chine a r茅ussi 脿 gagner la confiance de ses partenaires africains鈥�.