51吃瓜

Des employ茅s d'une entreprise chinoise 脿 Kampala en Ouganda.

Photo: Panos / Sven Torfinn

S ur la sc猫ne internationale, il faut d茅sormais compter avec la Chine, le Br茅sil et d'autres 茅conomies dites "茅mergentes". De fait, les pays africains ont enregistr茅 une croissance importante de leurs 茅changes commerciaux, des investissements 茅trangers directs et de l'aide publique au d茅veloppement en provenance de ces nouveaux partenaires. D'entre tous, la Chine est le partenaire le plus important, suivi par l'Inde, le Br茅sil, la Malaisie et la Turquie notamment. Avec ces rapports nouveaux le continent att茅nue sa d茅pendance envers ses partenaires traditionnels et s'ouvre des horizons politiques inexplor茅s.

L'茅volution a 茅t茅 rapide. Alors qu'en 1990 les 茅changes commerciaux entre l'Afrique et les 茅conomies 茅mergentes ne repr茅sentaient que 8,8 milliards de dollars, en 2007 ils se chiffraient 脿 148 milliards. Entre 2003 et 2009, la Chine a annul茅 2,57 milliards de dollars de dette que lui devaient 31 pays d'Afrique.

Cependant, "s'il est vrai que certaines 茅conomies 茅mergentes ont une strat茅gie 脿 l'茅gard de l'Afrique, l'Afrique n'a pas de strat茅gie 脿 l'茅gard des 茅conomies 茅mergentes" constate un rapport r茅cent du Bureau du Conseiller sp茅cial pour l'Afrique de l'ONU. Il faut que les pays africains adoptent une strat茅gie coordonn茅e et coh茅rente et qu'ils ma卯trisent davantage leurs interactions avec les 茅conomies 茅mergentes, pr茅conise le .

Jusqu'ici, les effets de ces interactions sont mitig茅s. Les consommateurs africains b茅n茅ficient de l'afflux de biens de consommation 脿 bas prix. Les m茅dicaments g茅n茅riques et les moustiquaires impr茅gn茅es ont permis de lutter contre le paludisme notamment. De nouvelles routes et des centres de conf茅rences sont construits.

Cependant, les entreprises locales sont victimes de la concurrence des 茅conomies 茅mergentes. Dans les grands projets d'infrastructure par exemple, la concurrence chinoise a 茅vinc茅 les compagnies sud-africaines.

Pour l'heure, les mati猫res premi猫res repr茅sentent le gros des exportations africaines vers les march茅s 茅mergents. La part du p茅trole dans les importations chinoises en provenance de l'Afrique est pass茅e de 22 % en 1995 脿 78 % en 2006.

Le d茅fi principal 脿 relever pour l'Afrique est de b茅n茅ficier des nouvelles opportunit茅s tout en limitant leurs impacts n茅gatifs. Le rapport invite les pays d'Afrique 脿 prendre des mesures concert茅es afin que la coop茅ration avec leurs nouveaux partenaires ait pour corollaire une diversification des march茅s et un d茅veloppement industriel de l'Afrique, et qu'elle soutienne parall猫lement l'int茅gration du continent au sein de l'茅conomie mondiale.

Le rapport encourage les pays africains 脿 adopter une strat茅gie qui lierait leurs 茅changes avec les 茅conomies 茅mergentes 脿 leur d茅veloppement et 脿 leurs besoins en mati猫re d'infrastructures notamment.

Dans leur qu锚te d'investissements 茅trangers directs, les pays africains doivent diriger ces flux vers les secteurs pouvant stimuler l'investissement local, cr茅er des emplois, acc茅l茅rer l'int茅gration 茅conomique r茅gionale et promouvoir les capacit茅s productives.

De leur c么t茅, les 茅conomies 茅mergentes doivent comprendre que leur acc猫s 脿 long terme aux ressources naturelles de l'Afrique d茅pend du d茅veloppement d'une relation mutuellement b茅n茅fique. En derni猫re analyse, la coop茅ration Sud-Sud doit 锚tre per莽ue comme "un moyen d'assurer une meilleure qualit茅 de vie aux populations pauvres de la plan猫te", souligne Cheick Sidi Diarra, Conseiller sp茅cial des Nations Unies pour l'Afrique.