Les oc茅ans rendent la vie possible. Ils produisent plus de la moiti茅 de l'oxyg猫ne de la plan猫te et capturent 50 fois plus de dioxyde de carbone que notre atmosph猫re.
S'茅tendant sur les trois quarts de la surface de la Terre, les oc茅ans transf猫rent la chaleur de l'茅quateur aux p么les, r茅gulant ainsi notre climat et nos sch茅mas m茅t茅orologiques. Les oc茅ans contribuent 茅galement 脿 un large 茅ventail de besoins et d'activit茅s humaines vitales, du transport aux loisirs en passant par la production alimentaire et le d茅veloppement de m茅dicaments.听
Ce ne sont l脿 que quelques-unes des raisons pour lesquelles la pr茅servation des oc茅ans occupe une place importante dans les plans de d茅veloppement nationaux de la plupart des pays et constitue l'un des Objectifs de d茅veloppement durable.听
Il est 茅vident que les Africains, de l'脡gypte 脿 l'Afrique du Sud et de la Guin茅e 脿 la Somalie, doivent prot茅ger nos pr茅cieuses ressources marines - nos oc茅ans et nos c么tes - dont les 茅cosyst猫mes uniques soutiennent la riche biodiversit茅 du continent, 茅quilibrent la cha卯ne alimentaire et soutiennent le d茅veloppement social et 茅conomique.听
Selon l'Union africaine, l'茅conomie bleue africaine devrait valoir 405 milliards de dollars d'ici 2030.
Le r茅chauffement climatique et ses cons茅quences climatiques menacent nos zones c么ti猫res et marines. Des 茅v茅nements extr锚mes li茅s au climat ont d茅j脿 touch茅 des millions de personnes dans le monde, an茅anti plusieurs esp猫ces vivantes diff茅rentes et d茅truit divers 茅cosyst猫mes vitaux, cr茅ant des changements sociaux et 茅conomiques omnipr茅sents dans le monde entier, qui, dans de nombreux cas, ne sont pas r茅versibles.听
D'ici 2035, les r茅gions d'Asie, du Moyen-Orient-Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne compteront plus de 5 000 habitants par km de c么te.听
L'enjeu pour les c么tes africaines
Aujourd'hui, l'Afrique doit faire face 脿 un assaut sur trois fronts contre ses oc茅ans et ses eaux c么ti猫res.听
Le premier est la croissance de la population urbaine. Parmi les 54 pays d'Afrique, 38 sont c么tiers. Ils poss猫dent des 茅cosyst猫mes vari茅s et diversifi茅s, comme des lagunes, des deltas, des montagnes, des zones humides, des mangroves, des r茅cifs coralliens et des zones de plateau.
Un grand pourcentage de la population urbaine d'Afrique, en particulier en Afrique de l'Ouest, vit dans des villes c么ti猫res.听
D'ici 2035, les r茅gions d'Asie, du Moyen-Orient-Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne compteront plus de 5 000 habitants par km de c么te.听
L'estimation de la population c么ti猫re africaine en 2020, en milliers de personnes dans un rayon de 100 km de la c么te, est d'environ 103 900 personnes (44 545 pour la r茅gion Afrique du Nord-Moyen-Orient et 59 363 pour l'Afrique subsaharienne).听听Cette estimation devrait augmenter entre 2020 et 2035 de 18% et de
42%, respectivement, selon l'ONU et les experts en d茅mographie en Afrique. Ce taux de croissance d茅mographique d茅passera de loin la moyenne mondiale qui, par exemple, n'est que de 1 % en Europe.听
La croissance rapide de la population c么ti猫re, associ茅e 脿 des ressources financi猫res et naturelles limit茅es, rendra difficile la r茅alisation du d茅veloppement durable.听
Sur cette trajectoire, d'ici 2035, environ 143 millions de personnes suppl茅mentaires vivant sur ou pr猫s des c么tes africaines contribueront 脿 la pollution marine, 脿 la surp锚che et 脿 la perte d'habitats naturels, exacerbant ainsi leur exposition aux variations climatiques fr茅quentes et violentes.
L'茅l茅vation du niveau de la mer est un autre d茅fi. Une 茅l茅vation pr茅vue d'un m猫tre du niveau de la mer cr茅era des conditions qui entra卯neront des impacts n茅gatifs importants sur le tourisme c么tier et marin r茅gional, les 茅conomies, l'茅cologie et les habitats naturels.听
Situ茅es au niveau de la mer, les grandes villes africaines comme Banjul, Abidjan, Tabaou, Grand Bassam, Sassandra, San Pedro, Lagos, Port Harcourt et Alexandrie sont particuli猫rement menac茅es.
Les pays ayant des c么tes lagunaires de faible altitude en Afrique du Nord, de l'Ouest et centrale - dont l'脡gypte, le S茅n茅gal, la Gambie, la Sierra Leone, le Nig茅ria, le Cameroun, le Gabon et l'Angola - seront tr猫s expos茅s 脿 l'茅rosion avec l'augmentation du niveau de la mer.听
Les raz-de-mar茅e, les inondations et les temp锚tes extr锚mes secouent aujourd'hui la c么te ouest de l'Afrique. Alors que les zones c么ti猫res de l'est connaissent des conditions plus calmes tout au long de l'ann茅e, l'茅l茅vation du niveau de la mer et les variations climatiques mettent en p茅ril les r茅cifs coralliens et les patchs, et les intrusions de sel marin sur les terres agricoles r茅duisent la qualit茅 et la quantit茅 des rendements.听
Un troisi猫me danger pour nos environnements c么tiers inqui猫te les responsables de la sant茅 publique et les scientifiques : les dangers biog茅ographiques. La croissance des populations urbaines denses et le d茅veloppement industriel foisonnant cr茅ent des conditions propices aux 茅pid茅mies de sant茅 publique d'origine hydrique, comme le chol茅ra, la typho茂de, le paludisme, etc.听
Comme le changement climatique augmente les pr茅cipitations, les raz-de-mar茅e et les temp茅ratures de la mer, les inondations et le ruissellement peuvent r茅pandre les eaux us茅es et les produits chimiques dans l'approvisionnement en eau potable et faire d茅border les syst猫mes de gestion des d茅chets. 听
Plus vite nous agirons pour att茅nuer les effets du changement climatique, en passant 脿 une 茅nergie propre et renouvelable, mieux nous nous porterons tous.听
Maitriser nos littoraux
Plus vite nous agirons pour att茅nuer les effets du changement climatique, en passant 脿 une 茅nergie propre et renouvelable, mieux nous nous porterons tous.听
Une bonne premi猫re 茅tape serait de combler les lacunes en mati猫re de recherche et de donn茅es entre le nord et le sud. Cela permettrait 茅galement d'茅largir la repr茅sentation de l'Afrique et des chercheurs africains dans le milieu universitaire et dans le processus d茅cisionnel mondial.听
L'autorit茅 en mati猫re de gestion de l'environnement c么tier a traditionnellement r茅sid茅 entre les mains de quelques individus ou institutions, avec une volont茅 ou une capacit茅 politique insuffisante pour convertir les recherches en politiques et en plans. Cependant, l'ampleur des menaces actuelles exige une collaboration intra-gouvernementale et r茅gionale. Sans elle, la politique c么ti猫re d'un pays peut avoir des cons茅quences inattendues pour ses voisins.听
Les plans 脿 tous les niveaux doivent pr茅senter une gamme d'options d'adaptation et de voies alternatives et/ou de transformation. Tout retard, quel qu'il soit, pourrait signifier un avenir sombre pour les Africains qui vivent sur nos c么tes et d茅pendent de l'oc茅an pour leurs moyens de subsistance.听
Pour prot茅ger les gens des infections li茅es 脿 l'eau, nous devons fournir un acc猫s aux soins et 脿 la gestion des maladies ; d茅velopper et investir dans des syst猫mes d'alerte pr茅coce pour surveiller les changements de conditions climatiques ; am茅liorer les syst猫mes de captage, de stockage, de traitement et de distribution de l'eau ; et durcir les infrastructures essentielles contre les inondations, les temp锚tes et la mont茅e du niveau de la mer.听
Bien s没r, nous ne pouvons pas y arriver seuls. Les pays doivent s'engager 脿 maintenir les temp茅ratures mondiales 脿 environ +1,5掳C.听
Nous devons r茅duire les 茅missions de gaz 脿 effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles, de 50 % d'ici 2030 et atteindre un niveau net z茅ro d'ici 2050.听
Pour chaque augmentation de 1掳C de la temp茅rature mondiale, la glace aux p么les et en haute altitude diminuera, les zones d茅sertiques s'茅tendront, le niveau des mers augmentera et les 茅v茅nements m茅t茅orologiques extr锚mes deviendront la "nouvelle normalit茅".听
Si les temp茅ratures augmentent de 2掳C, pratiquement tous les glaciers de la Terre fondront. Avec une augmentation de 7掳C, la plupart de la race humaine dispara卯trait.
L'Afrique doit travailler ensemble pour sauvegarder nos 茅cosyst猫mes marins et nos ressources bleues.听
N'h茅sitons pas 脿 tirer parti de l'exp茅rience, du partage des connaissances et de l'expertise de classe mondiale qu'offrent des forums tels que l'Accord de Paris (un accord au sein de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques - CCNUCC - traitant de l'att茅nuation des 茅missions de gaz 脿 effet de serre), la Conf茅rence des Nations Unies sur les changements climatiques, le Protocole de Kyoto (un trait茅 qui engage les 脡tats parties 脿 r茅duire les 茅missions de gaz 脿 effet de serre, sur la base du consensus scientifique), le Forum du MIT sur les changements mondiaux, la prochaine COP 27 脿 Sharm El-Sheikh, en 脡gypte, etc.
Dr. Elham Mahmoud Ali MSc, MPhil, PhD, ICT, est professeur d'oc茅anographie et de sciences environnementales 脿 l'Universit茅 de Suez et 脿 l'Autorit茅 nationale pour la t茅l茅d茅tection et les sciences spatiales (NARSS), en 脡gypte. Elle est 'Coordinating Lead author (CLA)' pour la contribution au sixi猫me rapport du GIEC - WGII 脿 Changement climatique 2022 : Impacts, adaptation et vuln茅rabilit茅.
