28 mars 2019 ¨C Les monuments et m¨¦moriaux jouent un r?le crucial dans la pr¨¦servation et la gestion de la m¨¦moire, ainsi que dans l¡¯¨¦ducation du public sur l¡¯histoire et les r¨¦percussions culturelles de la traite transatlantique des esclaves. C¡¯¨¦tait le th¨¨me de la r¨¦union d¡¯information pour les organisations non gouvernementales (ONG), organis¨¦e par le D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies sous le titre ? Le r?le des m¨¦moriaux dans la pr¨¦servation de l¡¯histoire ?.
Organis¨¦e par le programme ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ? du groupe Action ¨¦ducative en partenariat avec les groupes Relations avec les organisations non gouvernementales et Sensibilisation et projets sp¨¦ciaux, la manifestation a eu lieu dans la salle du Conseil ¨¦conomique et social au Si¨¨ge de l¡¯Organisation Nations Unies ¨¤ New York, et ¨¦tait anim¨¦e par Sherrill D. Wilson, professeure d¡¯anthropologie urbaine et Directrice-fondatrice du Bureau de l¡¯¨¦ducation publique et de l¡¯interpr¨¦tation pour le Monument national African Burial Ground ¨¤ New York.
Parmi les intervenants figuraient : Marie-Paule Roudil, Directrice du Bureau de liaison de l¡¯Organisation des Nations Unies pour l¡¯¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) ¨¤ New York et Repr¨¦sentante de l¡¯UNESCO aupr¨¨s des Nations Unies ; Rodney Leon, concepteur de l¡¯Arche du retour, le M¨¦morial permanent en hommage aux victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves aux Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies ; Jacques Martial, Pr¨¦sident du M¨¦morial ACTe en Guadeloupe ; Malick Kane, Administrateur culturel ¨¤ la Fondation mondiale pour le M¨¦morial et la sauvegarde de Gor¨¦e au S¨¦n¨¦gal ; et Noah J. Brown, un artiste, designer et conservateur de Toronto ?g¨¦ de dix-neuf ans.
Dans son allocution d¡¯ouverture, M{s+}me{e+} Wilson a d¨¦clar¨¦ : ? La valeur des monuments consistent en ce qu¡¯ils parlent au nom des anc¨ºtres africains du pass¨¦. Ils nous parlent dans le pr¨¦sent. Et ils parleront ¨¤ nos descendants dans le futur, aux enfants de nos enfants. ? Appelant les communaut¨¦s noires ¨¤ r¨¦¨¦crire leur histoire dans une perspective d¡¯inclusion plut?t que d¡¯exclusion, elle a d¨¦clar¨¦ : ? Le plus grand d¨¦fi auquel nous sommes confront¨¦s aujourd¡¯hui est le devoir de lutter pour cr¨¦er de nouveaux monuments, une signalisation publique, des rep¨¨res historiques. ?
M{s+}me{e+} Roudil a expliqu¨¦ comment, depuis sa cr¨¦ation, l¡¯UNESCO n¡¯a cess¨¦ d¡¯?uvrer pour sensibiliser ¨¤ la traite transatlantique des esclaves, notamment par l¡¯interm¨¦diaire de son projet ? Le Route de l¡¯esclave ?. Elle a ¨¦galement mentionn¨¦ que l¡¯UNESCO publiait un livre intitul¨¦ H¨¦ritages de l¡¯esclavage : un guide pour les gestionnaires de sites et itin¨¦raires de m¨¦moire, qui fournit une analyse comparative des exp¨¦riences en mati¨¨re de pr¨¦servation et de promotion des sites de m¨¦moire dans le monde et propose des conseils pratiques pour leur gestion et leur d¨¦veloppement.
Dans son expos¨¦, M. Leon a d¨¦clar¨¦ que les m¨¦moriaux ¨¦taient des espaces sacr¨¦s con?us pour transporter psychologiquement et spirituellement les visiteurs vers un lieu o¨´ la reconnaissance, l¡¯¨¦ducation, la r¨¦flexion et la gu¨¦rison pouvaient avoir lieu. Expliquant comment il avait con?u l¡¯Arche du retour, il a indiqu¨¦ que sa forme ext¨¦rieure ¨¦tait cens¨¦e ressembler ¨¤ un navire, en hommage aux millions d¡¯Africains transport¨¦s sur des navires n¨¦griers. Des cartes repr¨¦sentant le commerce triangulaire des esclaves ont influenc¨¦ son utilisation du triangle comme ¨¦l¨¦ment principal dans la conception de la forme du M¨¦morial. Le M¨¦morial a ¨¦galement ¨¦t¨¦ organis¨¦ de mani¨¨re ¨¤ ce que les visiteurs puissent le traverser et faire l¡¯exp¨¦rience intime des trois ¨¦l¨¦ments principaux de l¡¯espace int¨¦rieur, ¨¤ savoir ? Reconna?tre la trag¨¦die ?, ? Prendre conscience de l¡¯h¨¦ritage ? et ? Ne pas oublier ?.
M. Martial a partag¨¦ avec l¡¯auditoire des dates historiques importantes li¨¦es ¨¤ l¡¯esclavage en Guadeloupe. Il a ¨¦galement not¨¦ qu¡¯en 2001, le Parlement fran?ais avait vot¨¦ ¨¤ l¡¯unanimit¨¦ pour d¨¦clarer l¡¯esclavage et la traite des esclaves comme un crime contre l¡¯humanit¨¦. Expliquant le design unique du M¨¦morial ACTe, ¨¦voquant des racines d¡¯argent sur une bo?te noire, il a d¨¦clar¨¦ qu¡¯il mettait en lumi¨¨re l¡¯histoire et la m¨¦moire des Africains r¨¦duits en esclavage. Mais il rend ¨¦galement hommage aux serviteurs sous contrat qui avaient ¨¦t¨¦ amen¨¦s en Guadeloupe depuis l¡¯Inde. Le M¨¦morial comporte une exposition permanente pr¨¦sentant des objets du patrimoine, de l¡¯art et des nouvelles technologies. Il s¡¯attache ¨¦galement aux nouvelles formes d¡¯esclavage qui subsistent encore aujourd¡¯hui dans le monde.
M. Kane a montr¨¦ une vid¨¦o soulignant le soutien international au projet de M¨¦morial de l¡¯?le de Gor¨¦e au S¨¦n¨¦gal, qui n¡¯a pas encore ¨¦t¨¦ construit. Il a d¨¦clar¨¦ que le M¨¦morial refl¨¨terait un message d¡¯estime et de confiance en soi pour les victimes de la traite transatlantique des esclaves et leurs familles. Sa valeur fondamentale avait ¨¦t¨¦ d¨¦crite par Joseph Ki-Zerbo, du Burkina Faso, qui avait dit : ? L¡¯Afrique [...] a ¨¦t¨¦ d¨¦chir¨¦e et dispers¨¦e sur la terre. Il est de notre responsabilit¨¦ de la reconstituer. ? Le M¨¦morial sera con?u pour mettre en valeur les villages divis¨¦s qui ont ¨¦t¨¦ s¨¦par¨¦s pendant la traite transatlantique des esclaves. Il relatera un r¨¦cit africain qui devra ¨ºtre ¨¦crit et enseign¨¦ dans l¡¯ensemble du continent par des compatriotes africains.
?tant donn¨¦ l¡¯importance des jeunes dans la conversation, M. Brown a ¨¦t¨¦ d¨¦sign¨¦ comme leur repr¨¦sentant pour la manifestation. Pr¨¦sentant son propre travail, qui explore diff¨¦rentes formes d¡¯expression du genre et de l¡¯identit¨¦ raciale, il a d¨¦clar¨¦ que les jeunes d¡¯aujourd¡¯hui n¡¯avaient pas conscience de leur identit¨¦ ancestrale et de leurs liens historiques en raison de la grande perte d¡¯informations qui s¡¯est produite ¨¤ la suite de la traite transatlantique des esclaves. Il a ¨¦galement pr¨¦sent¨¦ les ?uvres d¡¯autres artistes de couleur n¨¦s apr¨¨s 1991. Ces artistes sont li¨¦s ¨¤ la diaspora africaine et travaillent ¨¤ d¨¦manteler les concepts syst¨¦matiquement oppressifs qui pr¨¦valent dans la soci¨¦t¨¦. Noah a conclu en disant : ? La connaissance est le pouvoir [...]. Si les jeunes artistes de couleur continuent ¨¤ exposer leurs ?uvres au public, nous, en tant que soci¨¦t¨¦, pouvons ¨¦couter et apprendre de leurs histoires pour devenir une race humaine tol¨¦rante. ?
Apr¨¨s les expos¨¦s, l¡¯animatrice a guid¨¦ les participants lors d¡¯une session de questions et r¨¦ponses. La s¨¦ance a ¨¦t¨¦ bien accueillie par le public, qui comprenait des repr¨¦sentants d¡¯ONG, des ¨¦tudiants, des ¨¦ducateurs, des membres du personnel des Nations Unies, des diplomates et des membres du grand public. Regarder le webcast archiv¨¦
De gauche ¨¤ droite : Hawa Diallo, D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies ; Malick Kane, Fondation mondiale pour le M¨¦morial et la sauvegarde de Gor¨¦e, S¨¦n¨¦gal ; Rodney Leon, concepteur de l¡¯Arche du retour ; Marie-Paule Roudil, Repr¨¦sentante de l¡¯UNESCO aupr¨¨s des Nations Unies ; Sherrill D. Wilson ; Jacques Martial, Pr¨¦sident de M¨¦morial ACTe, Guadeloupe ; Kimberly Mann, D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies ; Noah J. Brown ; Maher Nasser, Directeur de la Division de la sensibilisation du public au D¨¦partement de la communication globale des Nations Unies. Photo : Bo Li]
Le programme des Nations Unies ? En souvenir de l¡¯esclavage ? et ses partenaires c¨¦l¨¨brent les personnes d¡¯origine africaine lors de manifestations ¨¤ Washington D.C.
L¡¯h¨¦ritage et les contributions des personnes d¡¯ascendance africaine ont ¨¦t¨¦ reconnus lors de deux manifestations organis¨¦es par le D¨¦partement de l¡¯information des Nations Unies
et ses partenaires dans la r¨¦gion de Washington, D.C. en octobre 2017.
Une discussion dirig¨¦e, intitul¨¦e ? L¡¯h¨¦ritage et les contributions des personnes d¡¯ascendance africaine ?, s¡¯est tenue le 17 octobre ¨¤ l¡¯auditorium Jack Morton du campus de l¡¯Universit¨¦ George Washington (GWU), en partenariat avec l¡¯Universit¨¦ George Washington, l¡¯Universit¨¦ Howard, l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire afro-am¨¦ricaines (ASALH) et Afrodiaspora Inc. Dans son discours d¡¯inauguration, M. Ben Vinson III, Doyen du Columbian College of Arts & Sciences de l¡¯Universit¨¦ George Washington, a d¨¦clar¨¦ qu¡¯il ¨¦tait enthousiaste et honor¨¦ que la GWU organise le premier ¨¦v¨¦nement de collaboration entre ¨¦ducateurs et ¨¦tudiants sur ce sujet dans la r¨¦gion de Washington. Il a ¨¦galement anim¨¦ la r¨¦union-d¨¦bat ¨¤ laquelle participaient Sheila Walker, anthropologue culturelle et cin¨¦aste ; Mohamed Camara, professeur et directeur du D¨¦partement d¡¯¨¦tudes africaines de l¡¯Universit¨¦ Howard ; Omyma David, interlocuteur du programme des Nations Unies ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ? ; et Sylvia Cyrus, Directrice ex¨¦cutive de l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire des Afro-Am¨¦ricains.
Avant la discussion dirig¨¦e, le public a visionn¨¦ une bande-annonce de sept minutes du nouveau film documentaire de Sheila Walker, Familiar Faces/Unxpected Places : A Global African Diaspora. En ¨¦voquant le film, M{s+}me{e+} Walker a expliqu¨¦ que ? compte tenu de la base d¨¦mographique africaine des Am¨¦riques ¨C sur les six millions et demi de personnes qui sont venues d¡¯Europe et d¡¯Afrique sur le continent am¨¦ricain entre 1500 et 1800, un million venait d¡¯Europe et cinq millions et demi d¡¯Afrique ¨C, on peut donc affirmer que l¡¯¨¦crasante majorit¨¦ de la population qui a cr¨¦¨¦ les fondements des Am¨¦riques modernes ¨¦tait compos¨¦e d¡¯Africains et de leurs descendants. Elle estime donc qu¡¯il est impossible de raconter l¡¯histoire des Am¨¦riques sans inclure les r?les jou¨¦s par cette majorit¨¦. M{s+}me{e+} Walker a ¨¦galement not¨¦ que l¡¯asservissement des Africains pour construire les Am¨¦riques n¨¦cessitait un transfert de technologie de l¡¯Afrique vers les Am¨¦riques et que certains Africains ¨¦taient asservis sp¨¦cifiquement pour leurs connaissances et leurs comp¨¦tences en m¨¦tallurgie et en agriculture.
Dans son expos¨¦, M. Camara a affirm¨¦ que ? l¡¯une des contributions les plus importantes des personnes d¡¯ascendance africaine ¨¤ la civilisation mondiale des temps modernes a ¨¦t¨¦ la lutte in¨¦branlable pour la libert¨¦, la dignit¨¦ et la justice sociale, non seulement pour elles-m¨ºmes mais aussi pour tous les peuples opprim¨¦s dans le monde ?. Il estime ¨¦galement que l¡¯humanisme et le spiritualisme africains ont perp¨¦tu¨¦ l¡¯identit¨¦, les valeurs ¨¦thiques et la vision du monde civilisationnelle des personnes d¡¯origine africaine. ? l¡¯heure de la mondialisation, o¨´ l¡¯interd¨¦pendance transnationale et l¡¯introversion culturelle se c?toient, les personnes d¡¯origine africaine doivent promouvoir l¡¯Afrique de mani¨¨re d¨¦cisive dans le monde et faire progresser l¡¯unit¨¦ transcontinentale et la conscience collective de soi.
M{s+}me{e+} David et M{s+}me{e+} Cyrus ont inform¨¦ l¡¯auditoire de la mani¨¨re dont des institutions telles que les Nations Unies et l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire des Afro-Am¨¦ricains contribuent ¨¤ sensibiliser le public ¨¤ l¡¯h¨¦ritage et aux contributions des personnes d¡¯origine africaine. Dans sa pr¨¦sentation, M{s+}me{e+} David a expliqu¨¦ que le th¨¨me ? M¨¦moire de l¡¯esclavage : reconna?tre l¡¯h¨¦ritage et les contributions des personnes d¡¯ascendance africaine ? a ¨¦t¨¦ choisi pour guider les activit¨¦s et les r¨¦sultats de 2017 du programme des Nations Unies ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ?. Les activit¨¦s ont inclus des expositions, des projections de films, des s¨¦ances d¡¯information pour les ONG, des vid¨¦oconf¨¦rences mondiales d¡¯¨¦tudiants, une r¨¦union comm¨¦morative annuelle de l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale, une manifestation culturelle et culinaire et des activit¨¦s dans les Centres d¡¯information des Nations Unies du monde entier. M{s+}me{e+} David a ¨¦galement fait remarquer qu¡¯il ¨¦tait important de sensibiliser les gens ¨¤ l¡¯h¨¦ritage et aux contributions des personnes d¡¯origine africaine car ? cela contribue ¨¤ donner le pouvoir aux personnes d¡¯origine africaine et ¨¤ changer certaines des points de vue et des informations erron¨¦s qui existent ¨¤ leur sujet ?.
Comme l¡¯a expliqu¨¦ M{s+}me{e+} Cyrus, ? l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire des Afro-Am¨¦ricains (d¡¯origine noire) est la plus ancienne organisation intellectuelle noire du monde ?. Elle a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦e en 1915 par l¡¯historien afro-am¨¦ricain Carter G. Woodson pour promouvoir, rechercher, pr¨¦server, interpr¨¦ter et diffuser des informations sur la vie, l¡¯histoire et la culture des Noirs pour la communaut¨¦ mondiale. Le Mois de l¡¯histoire des Noirs, observ¨¦ tous les ans aux ?tats-Unis au cours du mois de f¨¦vrier, est une initiative de cette organisation, c¡¯est pourquoi chaque ann¨¦e l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire des Afro-Am¨¦ricains d¨¦termine le th¨¨me national de la comm¨¦moration. En outre, les principales publications de l¡¯organisation ¨C le Journal of African American History et le Black History Bulletin ¨C sont con?ues pour aider les ¨¦ducateurs ¨¤ pr¨¦server l¡¯h¨¦ritage et ¨¤ mettre en valeur les contributions des personnes d¡¯origine africaine. M{s+}me{e+} Cyrus a ¨¦galement vivement encourag¨¦ les ¨¦ducateurs ¨¤ continuer de trouver des moyens cr¨¦atifs pour sensibiliser les ¨¦l¨¨ves ¨¤ l¡¯h¨¦ritage et aux contributions des personnes d¡¯origine africaine tout au long de l¡¯ann¨¦e, malgr¨¦ la surcharge des programmes scolaires.
Le lendemain, le mercredi 18 octobre, la projection en avant-premi¨¨re du film documentaire Familiar Faces/Unxpected Places : A Global African Diaspora, suivie d¡¯une discussion dirig¨¦e, s¡¯est tenue dans le Hall des Am¨¦riques du b?timent principal de l¡¯Organisation des ?tats am¨¦ricains (OEA) en partenariat avec le Bureau du Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint de l¡¯OEA et Afrodiaspora, Inc. La discussion a ¨¦t¨¦ mod¨¦r¨¦e par M. Mauricio Rands, Secr¨¦taire pour l¡¯acc¨¨s aux droits et ¨¤ l¡¯¨¦quit¨¦ de l¡¯Organisation des ?tats am¨¦ricains, et les intervenants ¨¦taient M{s+}me{e+} Walker, M{s+}me{e+} David accompagn¨¦e de M{s+}me{e+} Ariana A. Curtis, conservatrice du Mus¨¦e national de l¡¯histoire et de la culture afro-am¨¦ricaines (NMAAHC)/Smithsonian Institution et de M{s+}me{e+} Betilde Mu?oz-Pogossian, Directrice du D¨¦partement de l¡¯inclusion sociale au Secr¨¦tariat pour l¡¯acc¨¨s aux droits et ¨¤ l¡¯¨¦quit¨¦ de l¡¯OEA.
Dans son discours d¡¯inauguration, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint de l¡¯OEA, Nestor Mendez, a salu¨¦ le documentaire pour avoir mis en ¨¦vidence ? la r¨¦solution de la diaspora africaine ¨¤ s¡¯¨¦panouir quelles que soient les circonstances ?. Il a assur¨¦ que l¡¯OEA ?uvrait elle aussi pour c¨¦l¨¦brer l¡¯exp¨¦rience de la diaspora africaine dans les Am¨¦riques, o¨´ le nombre de personnes d¡¯origine africaine est estim¨¦ ¨¤ 200 millions. ? Les personnes d¡¯origine africaine sont pr¨¦sentes dans tous les pays de notre h¨¦misph¨¨re et ont influenc¨¦ nos soci¨¦t¨¦s de bien des mani¨¨res. Elles y jouent un r?le essentiel dans la construction des sph¨¨res sociales, ¨¦conomiques, politiques et culturelles. ?
En pr¨¦ambule ¨¤ la projection de son documentaire, M{s+}me{e+} Walker a soulign¨¦ l¡¯importance de cette initiative pour donner de la visibilit¨¦ et de la reconnaissance ¨¤ d¡¯innombrables communaut¨¦s africaines pr¨¦sentes dans des r¨¦gions inattendues du monde. Au cours de la discussion qui a suivi la projection, elle a expliqu¨¦ que les communaut¨¦s de descendants africains existent non seulement dans toutes les nations des Am¨¦riques, mais aussi, entre autres, en M¨¦lan¨¦sie, en Turquie, dans les ?les de l¡¯oc¨¦an Indien et dans plusieurs ?tats de l¡¯Inde. M{s+}me{e+} Walker a ¨¦galement rapport¨¦ qu¡¯au cours de ses nombreux voyages, elle a observ¨¦ que ? les descendants africains ont conserv¨¦ des ¨¦l¨¦ments de cultures ancestrales dans la diaspora, en particulier dans le domaine de la spiritualit¨¦, et que des points communs se retrouvent chez des populations ¨¦loign¨¦es ?.
Dans sa pr¨¦sentation, Betilde Mu?oz-Pogossian a soulign¨¦ le travail de l¡¯OEA pour faire avancer les droits de l¡¯homme et l¡¯inclusion sociale des personnes d¡¯ascendance africaine. Elle a cit¨¦ la Convention interam¨¦ricaine contre le racisme, la discrimination raciale et les formes connexes d¡¯intol¨¦rance, qui fait date et traite sp¨¦cifiquement de la protection des droits des personnes d¡¯origine africaine, parmi d¡¯autres groupes historiquement discrimin¨¦s. L¡¯organisme est ¨¦galement convenu d¡¯un plan d¡¯action r¨¦gional pour mettre en ?uvre les priorit¨¦s de la D¨¦cennie dans chaque r¨¦gion. En outre, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯OEA a demand¨¦ que les droits des personnes d¡¯ascendance africaine soient inclus dans les r¨¦unions, politiques, programmes et projets de l¡¯OEA. M{s+}me{e+} Mu?oz-Pogossian estime qu¡¯il faut pr¨¦venir le racisme au niveau individuel comme national. Sur le plan individuel, elle encourage un mouvement d¡¯¨¦loignement de la ? culture des privil¨¨ges ? vers une ? culture de l¡¯¨¦galit¨¦ ?. Au niveau national, elle a appel¨¦ ¨¤ davantage de r¨¦glementations et de politiques pour criminaliser les comportements racistes et les pratiques de discrimination positive dans l¡¯¨¦ducation et l¡¯emploi.
M{s+}me{e+} Curtis, du NHAAHC, a affirm¨¦ que le Mus¨¦e, nouvellement construit, est le seul mus¨¦e national des ?tats-Unis consacr¨¦ exclusivement ¨¤ la documentation de la vie, de l¡¯histoire et de la culture afro-am¨¦ricaines. Elle a expliqu¨¦ que ? le mus¨¦e comprend l¡¯identit¨¦ afro-am¨¦ricaine comme une identit¨¦ mondiale construite, qui n¡¯est pas limit¨¦e par les fronti¨¨res des ?tats-Unis, mais qui partage l¡¯h¨¦ritage africain, les continuit¨¦s et les expressions culturelles avec d¡¯autres peuples d¡¯origine africaine dans le monde ?.
M{s+}me{e+} Curtis s¡¯est ¨¦galement f¨¦licit¨¦e de la mani¨¨re dont les personnes d¡¯origine africaine ¨¦taient pr¨¦sent¨¦es dans le documentaire intercontinental de M{s+}me{e+} Walker. Elle estime qu¡¯en plus des continuit¨¦s culturelles, ? il est tellement important de voir les Noirs comme des ¨ºtres vivants modernes dans ces espaces autour du globe. Et que nous nous consid¨¦rions comme des cr¨¦ateurs, des artisans, des architectes, des producteurs de culture. Notre visibilit¨¦ est essentielle. ?
Dans l¡¯ensemble, les deux manifestations ont contribu¨¦ ¨¤ sensibiliser aux contributions culturelles, sociales et ¨¦conomiques des personnes d¡¯ascendance africaine au d¨¦veloppement des soci¨¦t¨¦s du monde entier ; elles ont soulign¨¦ l¡¯importance de donner une visibilit¨¦ et une reconnaissance aux innombrables communaut¨¦s africaines pr¨¦sentes dans des r¨¦gions inattendues du monde et ont inform¨¦ le public de la mani¨¨re dont des organisations telles que les Nations Unies, l¡¯Organisation des ?tats am¨¦ricains, le Mus¨¦e national de l¡¯histoire et de la culture afro-am¨¦ricaines et l¡¯Association pour l¡¯¨¦tude de la vie et de l¡¯histoire afro-am¨¦ricaines contribuent ¨¤ faire avancer le programme de la D¨¦cennie internationale des personnes d¡¯ascendance africaine (2015-2024). Une exposition produite par le groupe Action ¨¦ducative du D¨¦partement intitul¨¦e, En m¨¦moire de l¡¯esclavage : reconnaissance, justice et d¨¦veloppement, visant ¨¤ c¨¦l¨¦brer le dixi¨¨me anniversaire du programme et ¨¤ mettre en ¨¦vidence les objectifs de la D¨¦cennie, a ¨¦t¨¦ montr¨¦e lors de ces deux manifestations.
Exposition En m¨¦moire de l¡¯esclavage : reconnaissance, justice et d¨¦veloppement, Photo : DPI
Manifestation ¨¤ l¡¯Universit¨¦ George Washington, Photo : DPI
Exposition En m¨¦moire de l¡¯esclavage : reconnaissance, justice et d¨¦veloppement, Photo : DPI
Manifestation ¨¤ l¡¯Universit¨¦ George Washington, Photo : DPI
Manifestation ¨¤ l¡¯Universit¨¦ George Washington, Photo : DPI
Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint Nestor Mendez fait un discours d¡¯inauguration lors de la manifestation de l¡¯OEA,
Photo : OAS
R¨¦union-d¨¦bat lors de la manifestation de l¡¯OEA, Photo : OAS
Le public lors de la manifestation de l¡¯OEA, Photo : OAS
La traite transatlantique des esclaves et les contributions socio-¨¦conomiques des personnes d¡¯ascendance africaine
30 mars 2017 ¨C Alors que l¡¯influence culturelle des personnes d¡¯origine africaine est g¨¦n¨¦ralement bien reconnue dans le monde entier, leurs contributions au d¨¦veloppement ¨¦conomique et social des soci¨¦t¨¦s, depuis l¡¯¨¦poque de la traite transatlantique des esclaves jusqu¡¯¨¤ aujourd¡¯hui, devraient ¨ºtre mieux connues. C¡¯est pourquoi le D¨¦partement de l¡¯information des Nations Unies a organis¨¦ le 30 mars 2017 une r¨¦union d¡¯information pour les organisations non gouvernementales (ONG) intitul¨¦e ? La traite transatlantique des esclaves et les contributions socio-¨¦conomiques des personnes d¡¯ascendance africaine ?.
Organis¨¦e par le programme ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ? du groupe Action ¨¦ducative en partenariat avec les groupes Relations avec les organisations non gouvernementales et Sensibilisation et projets sp¨¦ciaux, la manifestation a eu lieu dans la salle du Conseil ¨¦conomique et social au Si¨¨ge de l¡¯Organisation Nations Unies ¨¤ New York et ¨¦tait anim¨¦e par la professeure Abena P. A. Busia de l¡¯Universit¨¦ Rutgers. Parmi les intervenants figuraient : M{s+}me{e+} Joseph E. Inikori, professeur et historien de l¡¯¨¦conomie ¨¤ l¡¯Universit¨¦ de Rochester ; M. Cy Richardson, Pr¨¦sident adjoint senior pour les programmes d¡¯¨¦conomie et de logement ¨¤ la National Urban League ¨¤ New York ; la professeure Verene A. Shepherd du campus Mona de l¡¯Universit¨¦ des Indes occidentales, en Jama?que ; et M. Ben Vinson III, Doyen du Coll¨¨ge colombien des arts et des sciences de l¡¯Universit¨¦ George Washington ¨¤ Washington, D.C.
M{s+}me{e+} Vinson s¡¯est exprim¨¦ sur les nombreuses contributions historiques des personnes d¡¯origine africaine aux Am¨¦riques hispanophones. Qualifiant l¡¯Am¨¦rique latine de ? cas de r¨¦ussite noire ?, il a d¨¦crit le r?le important que les personnes d¡¯origine africaine ont jou¨¦ dans le d¨¦veloppement du monde colonial, qui est devenu plus tard le fondement des soci¨¦t¨¦s latino-am¨¦ricaines modernes. Une contribution moins connue qu¡¯il a soulign¨¦e est celle du service militaire. Il a affirm¨¦ que le r?le jou¨¦ par les Noirs dans la conqu¨ºte du Nouveau Monde a donn¨¦ naissance ¨¤ un service militaire dont l¡¯h¨¦ritage perdurera tout au long de la p¨¦riode coloniale. Il a d¨¦clar¨¦ : ? Avant 1700, le gros des forces arm¨¦es espagnoles dans le monde ¨¦tait compos¨¦ d¡¯hommes de couleur, qui utilisaient leur relation militaire sp¨¦ciale avec le roi pour faire pression en faveur de privil¨¨ges qui am¨¦lioraient leur vie et la situation de leur famille
Dans son expos¨¦, la professeure Shepherd a choisi de se concentrer sur la situation contemporaine dans les Cara?bes. Elle a donn¨¦ des exemples clairs de la mani¨¨re dont les survivants de la traite transatlantique des esclaves dans les Cara?bes ont d¨¦velopp¨¦ des entreprises ¨¦conomiques, contribu¨¦ au d¨¦veloppement des pays europ¨¦ens, cr¨¦¨¦ de la richesse et renforc¨¦ le commerce r¨¦gional. Cependant, les profits dont ils sont ¨¤ l¡¯origine dans les plantations ont enrichi les institutions europ¨¦ennes tout en appauvrissant les Cara?bes. Soulignant les contributions sociales dans des domaines tels que l¡¯architecture, la culture, la langue, la mode, la cuisine, la spiritualit¨¦, la philosophie, les noms de lieux et les contes populaires, elle a insist¨¦ sur le fait que les h¨¦ritages les plus importants appartiennent aux domaines de la r¨¦sistance, de l¡¯id¨¦ologie de la libert¨¦ et de la recherche constante du respect, de l¡¯identit¨¦, de la justice, des droits du travail et de l¡¯¨¦galit¨¦ des sexes.
M{s+}me{e+} Inikori a fait un expos¨¦ sur les contributions ¨¦conomiques des personnes d¡¯origine africaine au Br¨¦sil et aux ?tats-Unis. Il a fait valoir que l¡¯emploi d¡¯esclaves africains pour la production de marchandises ¨¤ grande ¨¦chelle dans les Am¨¦riques du XVIe au XIX{s+}e{e+} si¨¨cle ¨¦tait au c?ur de l¡¯¨¦conomie atlantique du XIX{s+}e{e+} si¨¨cle et, en fin de compte, de l¡¯¨¦conomie mondiale. Il a fait remarquer qu¡¯au fil des ans, ces connaissances sont rest¨¦es r¨¦serv¨¦es ¨¤ un cercle d¡¯historiens. ? cet ¨¦gard, il a int¨¦gr¨¦ des donn¨¦es dans son expos¨¦ pour d¨¦montrer de fa?on convaincante que les Africains r¨¦duits en esclavage et leurs descendants ont pay¨¦ un co?t ¨¦lev¨¦ pour leurs contributions.
M. Richardson a ax¨¦ son expos¨¦ sur l¡¯h¨¦ritage du mouvement des droits civils aux ?tats-Unis et sur la lutte continue pour un d¨¦veloppement ¨¦quitable. Il a affirm¨¦ que ? les id¨¦aux, les pratiques et les tactiques de ce mouvement constituent une contribution massive des personnes d¡¯origine africaine aux ?tats-Unis ainsi qu¡¯une sorte de mod¨¨le pour l¡¯¨¦cosyst¨¨me international plus large des droits civils et humains ?. Il a affirm¨¦ qu¡¯en plus de promouvoir l¡¯engagement politique et civique, le mouvement des droits civils et la lutte pour l¡¯¨¦galit¨¦ raciale ont contribu¨¦ ¨¤ acc¨¦l¨¦rer le d¨¦veloppement d¡¯autres valeurs cl¨¦s de la vie d¨¦mocratique, telles que la tol¨¦rance, la mod¨¦ration, le compromis et le respect des points de vue oppos¨¦s. Il a ¨¦galement not¨¦ que l¡¯un des principaux r¨¦sultats du mouvement a ¨¦t¨¦ l¡¯¨¦lection de l¡¯ancien Pr¨¦sident des ?tats-Unis Barack Obama mais a averti que cela ne signifiait pas que nous ¨¦tions en pr¨¦sence d¡¯une ? Am¨¦rique post-raciale ?. Il a reconnu que la lutte a ¨¦t¨¦ longue et qu¡¯¨¤ mesure que le mouvement ¨¦voluait, l¡¯accent ¨¦tait d¨¦sormais mis sur l¡¯in¨¦galit¨¦ ¨¦conomique et la r¨¦duction de l¡¯¨¦cart de richesse entre les races.
?tant donn¨¦ l¡¯importance de la jeunesse sur ces questions, une participante ¨¤ la manifestation, M{s+}me{e+} Ruth Brinkley, repr¨¦sentant le Hip Hop pour DPI et la New Future Foundation Inc. a ¨¦voqu¨¦ la perspective de la jeunesse. Elle a soulign¨¦ la contradiction entre les nombreuses contributions importantes apport¨¦es par les personnes d¡¯origine africaine au d¨¦veloppement des soci¨¦t¨¦s du monde entier et la myriade de luttes qu¡¯elles continuent ¨¤ mener. Elle a estim¨¦ que les ¨¦tablissements d¡¯enseignement devraient se concentrer non seulement sur les ¨¦v¨¦nements traumatisants de la traite transatlantique des esclaves, mais aussi sur les contributions positives et les qualit¨¦s de dirigeants des personnes d¡¯origine africaine.
Apr¨¨s les expos¨¦s, l¡¯animatrice a guid¨¦ le public et les intervenants dans une riche session de questions et r¨¦ponses, domin¨¦e par la participation des jeunes. La s¨¦ance a ¨¦t¨¦ bien accueillie par le public, qui comprenait des repr¨¦sentants d¡¯ONG, des ¨¦tudiants, des ¨¦ducateurs, des membres du personnel des Nations Unies, des diplomates et des membres du grand public. Regarder le .
De gauche ¨¤ droite : M. Courtenay Rattray, Repr¨¦sentant permanent de la Jama?que aupr¨¨s des Nations Unies ; S. E. M. Jos¨¦ Luis Fialho Rocha, Repr¨¦sentant permanent du Cap-Vert aupr¨¨s des Nations Unies ; la professeure Verene Shepherd, Universit¨¦ des Indes occidentales ; M{s+}me{e+} Omyma David, D¨¦partement de l¡¯information des Nations Unies ; M{s+}me{e+} Ruth Brinkley, repr¨¦sentante Hip Hop pour le DPI et la New Future Foundation Inc ; S. E. M{s+}me{e+} A. Missouri Sherman-Peter, Observatrice permanente de la Communaut¨¦ des Cara?bes (CARICOM) aupr¨¨s des Nations Unies ; la professeure A. Busia, de Universit¨¦ Rutgers ; Cristina Gallach, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦rale adjointe du D¨¦partement de l¡¯information des Nations Unies ; M. Cy Richardson de la National Urban League ; M. Ben Vinson III de l¡¯Universit¨¦ George Washington ; M. Joseph Inikori, de l¡¯Universit¨¦ de Rochester
La traite transatlantique des esclaves : r¨¦sistance et impact
31 ao?t 2016 ¨C Bien que l¡¯esclavage ait ¨¦t¨¦ officiellement aboli il y a longtemps dans les Am¨¦riques, ses cons¨¦quences se font encore sentir aujourd¡¯hui. Afin de lutter contre ses h¨¦ritages parfois n¨¦fastes, il est important d¡¯apprendre la vraie nature de ce qui s¡¯est pass¨¦, de corriger les id¨¦es re?ues et d¡¯avoir des discussions franches sur la mani¨¨re d¡¯aller de l¡¯avant. Telles ¨¦taient quelques-unes des questions abord¨¦es ce jour au Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies ¨¤ New York. Les participants se sont r¨¦unis pour une conf¨¦rence intitul¨¦e ? La traite transatlantique des esclaves : r¨¦sistance et impact ?, organis¨¦e par le programme ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ? du D¨¦partement de l¡¯information et la Biblioth¨¨que Dag Hammarskj?ld.
L¡¯allocution d¡¯ouverture a ¨¦t¨¦ prononc¨¦e par Ramu Damodaran, Responsable de la Division de la sensibilisation du public du D¨¦partement, qui a d¨¦clar¨¦ : ? En r¨¦fl¨¦chissant ¨¤ l¡¯impact que l¡¯institution de l¡¯esclavage a eu sur la soci¨¦t¨¦, nous pouvons voir que beaucoup de travail reste encore ¨¤ accomplir pour en gu¨¦rir les cicatrices ?. Il a ¨¦galement soulign¨¦ le racisme et les in¨¦galit¨¦s dont sont victimes les personnes de couleur, ainsi que leur lutte pour la reconnaissance et la justice.
Marie Paule Roudil, Directrice du Bureau de liaison de l¡¯Organisation des Nations Unies pour l¡¯¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) ¨¤ New York, a ¨¦galement pris la parole. Elle a fait remarquer que la lutte contre le racisme et la discrimination devait commencer par l¡¯enseignement du respect et de la tol¨¦rance. Elle a ajout¨¦ qu¡¯il ¨¦tait n¨¦cessaire de raconter l¡¯histoire commune de toute l¡¯humanit¨¦ ¨C y compris ses chapitres les plus tragiques. ? cet ¨¦gard, elle a soulign¨¦ le potentiel unique du cin¨¦ma pour favoriser une telle compr¨¦hension.
Au cours de son expos¨¦, Natasha Lightfoot, professeure associ¨¦e d¡¯histoire ¨¤ l¡¯Universit¨¦ de Columbia, a attir¨¦ l¡¯attention sur de nombreux exemples de r¨¦sistance ¨¤ l¡¯esclavage, soulignant que ces efforts ? d¨¦montraient une d¨¦sir in¨¦branlable de libert¨¦ ? et ont contribu¨¦ aux d¨¦bats antiesclavagistes dans le pass¨¦. Dans ce contexte, elle a soutenu que ? les esclaves ¨¦taient les auteurs de l¡¯abolition ?. Elle a ¨¦galement ¨¦tabli des liens entre la r¨¦volution ha?tienne, l¡¯esclavage aux ?tats-Unis et les conditions auxquelles sont confront¨¦es les personnes de couleur dans les Am¨¦riques aujourd¡¯hui.
La conf¨¦rence a suscit¨¦ un certain nombre de questions. En r¨¦ponse ¨¤ une question sur les r¨¦parations, M{s+}me{e+} Lightfoot a r¨¦pondu que tous les aspects de la vie publique avaient ¨¦t¨¦ touch¨¦s par l¡¯esclavage, et qu¡¯il fallait donc r¨¦parer ce tort. ? Cela a dur¨¦ bien trop longtemps sans que cela ne soit reconnu ?, a-t-elle d¨¦clar¨¦. Lorsqu¡¯on lui a demand¨¦ ce que vaudraient des excuses d¡¯un pays qui a ¨¦t¨¦ impliqu¨¦ dans l¡¯esclavage sans r¨¦paration, elle a indiqu¨¦ que, si elles seraient certainement les bienvenues, elles seraient loin d¡¯¨ºtre suffisantes.
R¨¦pondant ¨¤ une autre question sur la mani¨¨re d¡¯encourager les jeunes ¨¤ chercher ¨¤ prendre conscience de la vraie nature et de l¡¯h¨¦ritage de l¡¯esclavage, M{s+}me{e+} Lightfoot a soulign¨¦ qu¡¯il ¨¦tait essentiel de parler de ces questions et de partager des histoires r¨¦elles. Elle a ¨¦galement soulign¨¦ l¡¯importance d¡¯utiliser le terme ? personnes asservies ? par opposition au terme ? esclaves ? afin de se souvenir de l¡¯humanit¨¦ des victimes et de ne pas tomber dans le pi¨¨ge de les consid¨¦rer comme des marchandises achet¨¦es et vendues.
Cette manifestation faisait partie d¡¯une s¨¦rie de conf¨¦rences organis¨¦es dans tous les ?tats-Unis du 21 ao?t au 30 octobre 2016. Cette initiative de renforcement des connaissances et de la communaut¨¦ ¨C qui a r¨¦uni les Nations Unies, l¡¯American Library Association, Fox Searchlight Pictures et BazanED ¨C visait ¨¤ examiner les effets durables des injustices de la traite transatlantique des esclaves. Elle s¡¯inspirait du film de Nate Parker, The Birth of a Nation, et comm¨¦morait la r¨¦bellion d¡¯esclaves qui a chang¨¦ l¡¯histoire, lanc¨¦e le 21 ao?t 1831 par le protagoniste du film, Nat Turner. En plus de marquer le 185{s+}e{e+} anniversaire de la r¨¦bellion de Turner, elle s¡¯inscrivait ¨¦galement dans le cadre de la Journ¨¦e internationale du souvenir de la traite n¨¦gri¨¨re et de son abolition, c¨¦l¨¦br¨¦e chaque ann¨¦e par l¡¯UNESCO le 23 ao?t.
Le projet de l¡¯UNESCO ? La Route de l¡¯esclave ? a ¨¦t¨¦ lanc¨¦ en 1994 et vise ¨¤ contribuer ¨¤ une meilleure compr¨¦hension des causes, des modes de fonctionnement, des enjeux et des cons¨¦quences de l¡¯esclavage dans le monde ; ¨¤ mettre en lumi¨¨re les transformations mondiales et les interactions culturelles qui ont r¨¦sult¨¦ de cette histoire ; et ¨¤ contribuer ¨¤ une culture de la paix en favorisant la r¨¦flexion sur le pluralisme culturel, le dialogue interculturel et la construction de nouvelles identit¨¦s et citoyennet¨¦s.
Regarder le webcast archiv¨¦ de la conf¨¦rence
Natasha Lightfoot, professeure associ¨¦e d¡¯histoire ¨¤ l¡¯Universit¨¦ de Columbia ; Ramu Damodaran, Responsable de la Division de la sensibilisation du public au D¨¦partement de l¡¯information des Nations Unies ; Marie Paule Roudil, Directrice du Bureau de liaison de l¡¯Organisation des Nations Unies pour l¡¯¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) ¨¤ New York
Conf¨¦rence ? La traite transatlantique des esclaves : r¨¦sistance et impact ?, Si¨¨ge de l¡¯Organisation des Nations Unies, New York, 31 ao?t 2016
Le voyage musical de la diaspora africaine
(De d. ¨¤ g.) Le Prof. Craig Boyd, le Dr. Melissa Gonzales, le Dr.Marta Moreno Vega, le Prof. Peter Manuel et Mme Kimberly Mann
14 avril 2016 -- Les esclaves apportaient dans les soci¨¦t¨¦s dans lesquelles ils arrivaient de nombreux talents et comp¨¦tences. Bien souvent aussi, ils y apportaient de leurs terres natales des traditions rythmiques et musicales qui les aidaient ¨¤ survivre et ¨¤ maintenir leur identit¨¦, selon les experts venus participer ¨¤ un ¨¦v¨¦nement organis¨¦ le 14 avril au Si¨¨ge, sur le ? voyage musical de la diaspora africaine ?.
Lorsque l¡¯on s¡¯int¨¦resse ¨¤ la diaspora africaine, on peut voir que la musique et la danse ? indig¨¨nes ? rappellent largement le continent africain, bien que tous ne reconnaissent pas cet ¨¦tat de fait. L¡¯¨¦tape suivante dans ce voyage musical est de documenter les origines africaines de ces formes artistiques. Ce processus de m¨¦moire permet de reconnaitre la cr¨¦ativit¨¦ et les contributions des Africains, en appr¨¦ciant une musique que nous nous sommes tous appropri¨¦ aujourd¡¯hui.
? Nous devons nous regarder, trouver l¡¯autre en nous et faire les connexions ?, dit Marta Moreno Vega, mod¨¦ratrice du panel et fondatrice et Pr¨¦sidente du Caribbean Cultural Center African Diaspora Institute ¨¤ New York City. Elle ajoute que l¡¯¨¦tude de l¡¯Afrique et de la diaspora africaine, entrav¨¦e par le colonialisme, n¡¯en est encore qu¡¯¨¤ ses balbutiements. ? Les Nations Unies peuvent nous aider ¨¤ faire ces connexions ?, dit-elle.
Selon elle, la cr¨¦ativit¨¦ et l¡¯innovation, dont ont fait preuve les esclaves africains dans des conditions effroyables pour se souvenir de leurs traditions musicales, tiennent du miracle : ? C¡¯est un ¨¦tat d¡¯esprit compr¨¦hensible ?. Organis¨¦e dans le cadre de la C¨¦l¨¦bration de la Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, cette rencontre se d¨¦roulait sous le patronage de la Section de l¡¯action ¨¦ducative du D¨¦partement de l¡¯information, en partenariat avec la Section des ONG et du plaidoyer.
Pour r¨¦pondre ¨¤ l¡¯incr¨¦dulit¨¦ des participants au panel quant au manque de reconnaissance du lien entre l¡¯Afrique et les diff¨¦rents types de musique et de danse dans le monde, le professeur Craig Boyd, du Suffolk County Community College, a dit penser qu¡¯il ¨¦tait important de partager ses traditions le plus largement possible : ? Nous devons aussi apprendre aux ¨¦tudiants l¡¯origine des sons qui se sont li¨¦s au gospel, au jazz, au blues et au rock¡¯n¡¯roll, mais aussi aux autres genres musicaux aux Etats-Unis ?.
Mme Melissa Gonzalez, qui enseigne au Hunter College et ¨¤ Montclair State University, a dit que la technologie, sans entrave financi¨¨re ou bureaucratique, peut servir ¨¤ cr¨¦er des listes musicales et d¡¯information qui aident les jeunes ¨¤ savoir comment les chansons contemporaines qu¡¯ils ¨¦coutent tous les jours puisent leurs racines dans le continent africain. Elle a donn¨¦ l¡¯exemple de la Samba br¨¦silienne, du tango argentin et de la cumbia colombienne, qui refl¨¨tent des accents dansants et musicaux africains.
M. Peter Manuel, professeur d¡¯ethnomusicologie ¨¤ John Jay College et au Graduate Center of the City University of New York, a expliqu¨¦ comment les Africains avaient cr¨¦¨¦ de nouveaux types d¡¯instruments, tels que les steel drums de Trinidad, contre l¡¯oppression des gouvernements. Il a aussi dit que de nombreux rythmes et instruments populaires dans les Cara?bes sont d¡¯origine africaine, tels que le Congo drum, les Bata drum et le Mbira.
M¨¦moire de l¡¯esclavage : de Bunce Island aux Am¨¦riques
Photo de groupe des participants et des orateurs ¨¤ la table ronde organis¨¦e le 24 mars 2016 ¨¤ l'occasion de la comm¨¦moration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves (Photo ONU/Rick Bajornas)
24 mars 2016 -- Des dizaines de milliers d¡¯Africains ont ¨¦t¨¦ captur¨¦s et transport¨¦s vers les Am¨¦riques depuis Bunce Island, en Sierra Leone, pendant l¡¯¨¦poque de la traite transatlantique des esclaves. La pr¨¦servation de ce site est de ce fait primordiale pour pr¨¦server les liens qui existent entre les descendants de ces esclaves et leur pays d¡¯origine. Nombreux parmi ces esclaves ¨¦taient des cultivateurs exp¨¦riment¨¦s de riz qui ont particip¨¦ ¨¤ la fondation de la culture, de l¡¯histoire, de l¡¯¨¦conomie et du langage de la communaut¨¦ gullah, ¨¦tablie sur les ?les c?ti¨¨res de G¨¦orgie et de Caroline du sud, ainsi qu¡¯en Nouvelle Ecosse et en Jama?que.
La Mission permanente de Sierra Leone a organis¨¦ un panel de discussion et une repr¨¦sentation artistique le 24 mars au Si¨¨ge de l¡¯Organisation, pour c¨¦l¨¦brer la Journ¨¦e internationale de comm¨¦moration des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves et faire parler de cette partie de l¡¯Histoire. Intitul¨¦ ? The Transatlantic Slave Trade : Constructing New Amistad, Bunce Island, Gullah, Maroon and Nova Scotia Bridges ?, cet ¨¦v¨¦nement ¨¦tait sponsoris¨¦ par la Mission permanente de la Jama?que, la Commission des monuments et reliques de Sierra Leone et du programme ¨¦ducatif des Nations Unies En m¨¦moire de l¡¯esclavage.
M. Vandi Chidi Minah, Repr¨¦sentant permanent de la Sierra Leone aux Nations Unies, a expliqu¨¦ que construire des ponts aide ¨¤ comm¨¦morer le passage de l¡¯esclavage ¨¤ l¡¯¨¦mancipation culturelle et politique des gens de couleurs. ? Aujourd¡¯hui, nous parlons de c¨¦l¨¦bration et de comm¨¦moration. Aujourd¡¯hui nous devons non seulement reconnaitre le pass¨¦, mais aussi b?tir sur ce pass¨¦ pour cr¨¦er l¡¯avenir ?, a dit l¡¯Ambassadeur Minah. Les discours d¡¯ouverture ont ¨¦t¨¦ prononc¨¦s par Mme Cristina Gallach, Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjointe ¨¤ la communication, et Mme Shorna- Kay Richards, Repr¨¦sentante permanente adjointe de la Jama?que aupr¨¨s des Nations Unies.
Pr¨¨s de 400 000 victimes de la traite transatlantique ¨¦taient originaires de Sierra Leone, a dit Mme Sylviane A. Diouf, Directrice du Lapidus Center for the Historical Analysis of Transatlantic Slavery au Schomburg Center for Research in Black Culture de la Biblioth¨¨que publique de New York. Ce pays de l¡¯Afrique de l¡¯ouest tient une place unique dans la traite transatlantique des esclaves car il ¨¦tait aux confluents de plusieurs mouvements migratoires.
? C¡¯¨¦tait un point de d¨¦part, un point de retour, un exil et un refuge ?, a ajout¨¦ Mme Diouf qui mod¨¦rait le panel. Se rappeler le pass¨¦ vient avec une certaine responsabilit¨¦ vis-¨¤-vis du pr¨¦sent et de l¡¯avenir, a dit Mme Diouf. En reconnaissant les endroits de souffrance, de r¨¦sistance, de r¨¦silience et de cr¨¦ativit¨¦, le pass¨¦ peut ¨ºtre li¨¦ au pr¨¦sent et ¨¤ l¡¯avenir.
Le Panel comprenait : M. Al Marder, Pr¨¦sident du Comit¨¦ Amistad, de New Haven dans le Connecticut ; Dr. Bernard Powers, professeur d¡¯histoire au College of Charleston, en Caroline du sud et Membre du comit¨¦ de direction de l¡¯ International African American Museum (IAAM) ; Mme Isatu Smith, Pr¨¦sidente de la Commission des monuments et reliques de Sierra Leone ¨¦tait repr¨¦sent¨¦e par M. Melbourne Garber ; Dr. Christopher DeCorse, professeur d¡¯anthropologie, Maxwell School, Syracuse University ; et M. Roy Anderson, r¨¦alisateur et producteur des film Akwantu: The Journey et Queen Nanny: Legendary Maroon Chieftainess. Ron Daise, chanteur et compositeur et ancient Pr¨¦sident du Federal Gullah/Geechee Cultural Heritage Corridor Commission, a interpr¨¦t¨¦ plusieurs chansons. Dr. Sylvester Rowe, ancient Repr¨¦sentant permanent adjoint de la Sierra Leone aupr¨¨s des Nations Unies, a jou¨¦ un r?le crucial dans l¡¯organisation de cet ¨¦v¨¦nement.
La v¨¦rit¨¦ : les femmes, la cr¨¦ativit¨¦ et la m¨¦moire de l¡¯esclavage
L¡¯impact des arts visuels, des arts litt¨¦raires et des arts du spectacle n¡¯a jamais ¨¦t¨¦ aussi manifeste que pendant la table ronde du 5 octobre 2015, consacr¨¦e au th¨¨me : ? La v¨¦rit¨¦ : les femmes, la cr¨¦ativit¨¦ et la m¨¦moire de l¡¯esclavage ?, qui s¡¯est tenue sur le campus du Lincoln Center de l¡¯Universit¨¦ Fordham, ¨¤ New York. Cette manifestation, organis¨¦e par le programme ¨¦ducatif En m¨¦moire de l¡¯esclavage, en association avec l¡¯Universit¨¦ Fordham, faisait partie d¡¯une s¨¦rie de conf¨¦rences ayant pour th¨¨me ? Les femmes et l¡¯esclavage ?. Le th¨¨me de cette ann¨¦e a ¨¦t¨¦ choisi par l¡¯ONU pour rendre hommage ¨¤ la lutte men¨¦e par les femmes esclaves pendant la traite transatlantique des esclaves ainsi qu¡¯aux efforts h¨¦ro?ques qu¡¯elles ont d¨¦ploy¨¦s pour r¨¦sister ¨¤ l¡¯institution de l¡¯esclavage et transmettre le riche patrimoine culturel de l¡¯Afrique ¨¤ leurs enfants.
La table ronde consacr¨¦e au th¨¨me : ? La v¨¦rit¨¦ : les femmes, la cr¨¦ativit¨¦ et la m¨¦moire de l¡¯esclavage ?, a r¨¦uni des artistes et des universitaires qui se sont pench¨¦s sur les ?uvres r¨¦alis¨¦es par des femmes esclaves de la diaspora africaine; les participants se sont ainsi interrog¨¦s sur la question de savoir comment celles-ci avaient utilis¨¦ leur art pour d¨¦noncer leur condition, alliant l¡¯endurance, la capacit¨¦ ¨¤ survivre et une volont¨¦ d¡¯affranchissement pour elles-m¨ºmes et pour leur peuple. Par le biais de leurs expos¨¦s, les participants de la table ronde ont fait part des diverses mani¨¨res dont les femmes artistes contemporaines d¡¯ascendance africaine avaient su repr¨¦senter de fa?on cr¨¦ative le v¨¦cu des femmes esclaves et ont analys¨¦ les enseignements que pouvait tirer le monde actuel des vertus ¨¦mancipatrices de la cr¨¦ativit¨¦.
Dans ses observations liminaires, Mme Kimberly Mann, Chef de la Section de l¡¯action ¨¦ducative du D¨¦partement de l¡¯information, devant une salle comble rassemblant du personnel de l¡¯ONU, des diplomates ainsi que des membres du corps enseignant et des ¨¦tudiants, a r¨¦it¨¦r¨¦ l¡¯engagement du programme ¨¦ducatif En m¨¦moire de l¡¯esclavage ¨¤ aider les jeunes ¨¤ tirer les le?ons de ce pass¨¦ afin de lutter contre le racisme et les pr¨¦jug¨¦s qui ont cours aujourd¡¯hui. Mme Mann a ¨¦galement rappel¨¦ ¨¤ son auditoire que d¡¯innombrables r¨¦cits faisant ¨¦tat de l¡¯h¨¦ro?sme et de la bravoure des femmes esclaves face ¨¤ une existence empreinte d¡¯une cruaut¨¦ inimaginable demeuraient m¨¦connus.
Le d¨¦bat ¨¦tait anim¨¦ par Mme Aimee Meredith Cox, anthropologue et professeur d¡¯¨¦tudes africaines et afro-am¨¦ricaines ¨¤ l¡¯Universit¨¦ Fordham. Parmi les experts invit¨¦s ¨¤ la table ronde figuraient : Mme Deborah Willis ¨C Pr¨¦sidente du D¨¦partement de photographie et d¡¯imagerie de la Tisch School of the Arts de l¡¯Universit¨¦ de New York; Mme Nicole R. Fleetwood, ma?tre de conf¨¦rences au D¨¦partement d¡¯¨¦tudes am¨¦ricaines et directrice de l¡¯Institut de recherche sur les femmes ¨¤ l¡¯Universit¨¦ Rutgers, campus du New Brunswick; Mme Yolanda Arroyo Pizarro, romanci¨¨re prim¨¦e, nouvelliste et essayiste; Mme Gabriela Salgado, conservatrice d¡¯art contemporain ind¨¦pendante et consultante aupr¨¨s de divers organismes d¡¯Europe et d¡¯Am¨¦rique latine; Mme Iyunolu Osagie, ma?tre de conf¨¦rences au D¨¦partement d¡¯anglais de l¡¯Universit¨¦ d¡¯?tat de Pennsylvanie ainsi que Mme Yuko Miki, ma?tre de conf¨¦rences en Histoire du monde ib¨¦ro-atlantique ¨¤ l¡¯Universit¨¦ Fordham. Chaque oratrice a montr¨¦ ¨¤ quel point les arts pouvaient aider les femmes esclaves ¨¤ acqu¨¦rir droit de cit¨¦ dans le discours historique, qui met l¡¯accent le plus souvent sur les soul¨¨vements dirig¨¦s par les hommes.
Le programme ¨¦ducatif En m¨¦moire de l¡¯esclavage a ¨¦t¨¦ ¨¦tabli par l¡¯Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale en 2007 afin d¡¯honorer la m¨¦moire des victimes de l¡¯esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, et s¡¯efforce de sensibiliser le public aux causes, aux cons¨¦quences et aux enseignements de la traite transatlantique des esclaves gr?ce ¨¤ l¡¯organisation d¡¯activit¨¦s et ¨¤ la mise au point de supports p¨¦dagogiques tout au long de l¡¯ann¨¦e. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter Omyma David ¨¤ l¡¯adresse ¨¦lectronique david17@un.org ou consulter le site Web Remember Slavery, ¨¤ l¡¯adresse rememberslavery.un.org.
Une table ronde de haut niveau braque les projecteurs sur le projet Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique
Le D¨¦partement de l¡¯information de l¡¯ONU et l¡¯Organisation des Nations Unies pour l¡¯¨¦ducation, la science et la culture (UNESCO) ont organis¨¦ une table ronde de haut niveau sur le th¨¨me ? L¡¯Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique : apprentissage et enseignement du patrimoine africain ?, ¨¤ New York le 10 juillet 2015. Les objectifs de ce projet p¨¦dagogique sont, d¡¯une part, l¡¯¨¦laboration de contenus communs ¨¤ utiliser dans les ¨¦coles primaires et secondaires d¡¯Afrique et ¨¤ l¡¯intention de la diaspora et, d¡¯autre part, la mise au point de mat¨¦riel d¡¯enseignement aux fins de l¡¯int¨¦gration de ces contenus aux programmes d¡¯enseignement nationaux. Le mat¨¦riel d¡¯enseignement inclura des manuels sur l¡¯esclavage et la traite des esclaves.
Mme Irina Bokova, Directrice g¨¦n¨¦rale de l¡¯UNESCO, M. Maher Nasser, Chef par int¨¦rim du D¨¦partement de l¡¯information, le Repr¨¦sentant permanent de la R¨¦publique du Kenya aupr¨¨s de l¡¯ONU, le Repr¨¦sentant permanent adjoint du Br¨¦sil aupr¨¨s de l¡¯ONU, le Conseiller hors classe de la Mission permanente d¡¯observation de l¡¯Union africaine aupr¨¨s de l¡¯ONU et des experts membres du Comit¨¦ scientifique pour l¡¯utilisation p¨¦dagogique de l¡¯Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique ont particip¨¦ ¨¤ la table ronde. La manifestation ¨¦tait ouverte ¨¤ tous et a ¨¦t¨¦ organis¨¦e en coop¨¦ration avec le programme ? En m¨¦moire de l¡¯esclavage ? (Remember Slavery Programme) du D¨¦partement de l¡¯information.
Mme Irina Bokova, Directrice g¨¦n¨¦rale de l¡¯UNESCO, a d¨¦clar¨¦ que l¡¯Afrique ¨¦tait le berceau de l¡¯humanit¨¦ tout enti¨¨re. ? Une meilleure connaissance de l¡¯histoire de l¡¯Afrique est essentielle pour encourager la citoyennet¨¦ mondiale dans le monde d¡¯aujourd¡¯hui ?, a-t-elle dit. M. Maher Nasser, Chef par int¨¦rim du D¨¦partement de l¡¯information, a anim¨¦ le d¨¦bat et a soulign¨¦ que l¡¯histoire de la traite transatlantique des esclaves ne devait pas ¨ºtre enseign¨¦e ind¨¦pendamment des importantes contributions que les Africains ont apport¨¦es ¨¤ l¡¯humanit¨¦.
S. E. M. Macharia Kamau, Repr¨¦sentant permanent de la R¨¦publique du Kenya aupr¨¨s de l¡¯ONU, a fait valoir avec ¨¦loquence combien ce projet restait essentiel pour contrer la domination du point de vue occidental sur l¡¯histoire de l¡¯Afrique. S. E. M. Kamau a soulign¨¦ qu¡¯il ¨¦tait imp¨¦ratif que ce projet continue de b¨¦n¨¦ficier d¡¯un soutien solide.
S. E. M. Guilherme Patriota, Repr¨¦sentant permanent adjoint du Br¨¦sil aupr¨¨s de l¡¯ONU, a d¨¦clar¨¦ que le projet rev¨ºtait une importance particuli¨¨re pour le Br¨¦sil, dont la population compte le plus grand nombre de personnes d¡¯ascendance africaine ¨¤ l¡¯ext¨¦rieur de l¡¯Afrique. ? son avis, le projet marquait une ¨¦tape cruciale dans l¡¯instauration d¡¯un nouveau degr¨¦ de prise de conscience et de connaissance d¡¯un ¨¦l¨¦ment essentiel de l¡¯identit¨¦ du Br¨¦sil en tant que soci¨¦t¨¦ et en tant que nation.
M. Adonia Ayebare, Conseiller hors classe de la Mission permanente d¡¯observation de l¡¯Union africaine aupr¨¨s de l¡¯ONU, a insist¨¦ sur l¡¯importance de l¡¯enseignement d¡¯une version africaine de l¡¯histoire qui mette l¡¯accent sur la solidarit¨¦, l¡¯int¨¦gration politique et ¨¦conomique, ainsi que sur les importantes contributions de l¡¯Afrique ¨¤ l¡¯humanit¨¦.
Examinant le projet Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique, les experts ont pr¨¦sent¨¦ leurs points de vue sur les r¨¦ussites et les d¨¦fis d¡¯un projet qui dure depuis 35 ans et aura mobilis¨¦ plus de 230 historiens et les 54 pays africains.
M. Ali Moussa Iye, Chef de la Section Histoire et m¨¦moire pour le dialogue (UNESCO), a d¨¦clar¨¦ que le projet proposait un regard africain sur l¡¯histoire de l¡¯Afrique. Tout en faisant ¨¦tat des d¨¦fis pos¨¦s par l¡¯int¨¦gration de contenus communs ¨¤ tous les programmes d¡¯enseignement africains et par l¡¯¨¦laboration du Volume IX, qui contribuera ¨¤ renouveler les connaissances sur l¡¯histoire africaine, il a dit que l¡¯on esp¨¦rait que le Volume IX apporterait une importante contribution ¨¤ la D¨¦cennie internationale des personnes d¡¯ascendance africaine et constituerait une ressource facile ¨¤ utiliser.
M. Jean-Michel Mabeko-Tali, professeur d¡¯histoire ¨¤ Howard University, a d¨¦clar¨¦ que l¡¯objectif du projet ¨¦tait d¡¯amener r¨¦ellement les enfants africains ¨¤ se percevoir comme les citoyens de la future Afrique unie. Il a mis l¡¯accent sur l¡¯utilit¨¦ et l¡¯importance du projet.
Le professeur Lily Mafela, parlant depuis l¡¯Universit¨¦ du Botswana ¨¤ Gaborone, membre et Rapporteure du Comit¨¦ scientifique pour l¡¯utilisation p¨¦dagogique de l¡¯Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique, a dit que le projet visait ¨¤ promouvoir une optique positive r¨¦cusant la n¨¦gativit¨¦ attach¨¦e au pass¨¦ de l¡¯Afrique, qui aiderait les jeunes ¨¤ se sentir fiers de leur histoire. Le professeur Mafela a d¨¦clar¨¦ que, gr?ce ¨¤ l¡¯¨¦troite collaboration avec l¡¯UNESCO, le projet ¨¦tablirait des ponts entre les Africains du monde entier.
Faisant ¨¦cho au message des autres intervenants selon lequel il est important de fournir une perspective plus large de l¡¯histoire de l¡¯Afrique, le professeur Mamadou Diouf, membre de l¡¯¨¦quipe de r¨¦daction du Tome 2 du Volume IX de l¡¯Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique : Beyond the Slave trade and slavery: Reconnecting with the African history, a soulign¨¦ qu¡¯il ¨¦tait important de former la prochaine g¨¦n¨¦ration d¡¯enseignants afin que la complexit¨¦ de l¡¯histoire de l¡¯Afrique soit comprise.
Apr¨¨s les expos¨¦s, les membres du panel ont tenu un d¨¦bat interactif tr¨¨s anim¨¦ avec le public sur divers sujets. Plus de 125 participants ont assist¨¦ au d¨¦bat, notamment des diplomates, des experts universitaires, des enseignants, des groupes de la soci¨¦t¨¦ civile et des membres du personnel.
En 1964, l¡¯UNESCO a lanc¨¦ le projet Histoire g¨¦n¨¦rale de l¡¯Afrique afin de rem¨¦dier ¨¤ l¡¯ignorance g¨¦n¨¦rale de l¡¯histoire de l¡¯Afrique. Le d¨¦fi consistait ¨¤ reconstruire l¡¯histoire de l¡¯Afrique, en la d¨¦barrassant des pr¨¦jug¨¦s racistes issus de la traite des esclaves et de la colonisation, et ¨¤ promouvoir un point de vue africain.
On peut voir un enregistrement vid¨¦o de cette manifestation sur UN WEBTV et des photos sur la page Facebook de ? Remember Slavery Programme ?.