Avant que les d茅l茅gu茅s du monde entier ne se r茅unissent 脿 Glasgow, en 脡cosse, en novembre pour la 26e conf茅rence des Nations unies sur le changement climatique (CdP26), l'茅v茅nement 茅tait consid茅r茅 comme "la derni猫re chance" de r茅soudre le probl猫me du changement climatique.
Si nous devions 茅valuer le Pacte de Glasgow pour le climat comme un tournant d茅cisif, notre bilan serait celui d'un 茅chec. Cependant, cela ne signifie pas que tout est perdu. 听Certaines portes ont 茅t茅 ouvertes, m锚me si nous devons encore les franchir. 听La prochaine CdP se tiendra en Egypte dans moins d'un an. 听C'est la chance que nous devons saisir. Il existe un 茅lan mondial en faveur de l'action climatique, m锚me si l'action politique est encore 脿 la tra卯ne.
La r茅alit茅 est que les attentes 茅taient d茅j脿 r茅duites, avant m锚me que les d茅l茅gu茅s ne descendent 脿 Glasgow, parce que sur les deux questions principales - les progr猫s sur les engagements nets z茅ro pour ralentir la hausse de la temp茅rature mondiale, et le financement pour soutenir le d茅veloppement 脿 faible 茅mission de carbone dans le monde en d茅veloppement - les cartes 茅taient d茅j脿 distribu茅es par le G20, et les principaux 茅metteurs, avant m锚me que les badges des d茅l茅gu茅s puissent 锚tre collect茅s sur le site du Scottish Exhibition Centre sur les rives de la Clyde.
En dehors de tout cela, des 茅tapes importantes ont 茅t茅 franchies.听
Le premier engagement 脿 r茅duire progressivement l'utilisation du charbon et d'autres combustibles fossiles, la reconnaissance des pertes et des dommages et la mise en place de mesures techniques pour y rem茅dier, le doublement du financement de l'adaptation, l'engagement 脿 mettre un terme 脿 la d茅forestation et la finalisation du r猫glement de l'article 6 facilitant le commerce du carbone sont autant de questions techniques de longue date qui ont progress茅 timidement.
Cependant, ces avanc茅es techniques ne se traduisent pas par une action climatique. 听Les engagements de Glasgow nous laissent toujours sur la voie d'un r茅chauffement de 2,4 degr茅s. 听La derni猫re 茅valuation du financement a r茅v茅l茅 un 茅cart de 20 milliards de dollars par an pour atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars pour le financement du climat.
Et pour les pays africains, un r茅chauffement de plus de 2 degr茅s signifie une perte de PIB d'environ 5 % par an d'ici 脿 2030, selon l'analyse du Centre africain de politique climatique.听
Glasgow a confirm茅 une nouvelle fois la difficult茅 de progresser en mati猫re de financement, et la r茅alit茅 est que les 100 milliards de dollars de promesses non tenues ne repr茅sentent que 0,4 % du total des fonds mondiaux mobilis茅s pour lutter contre la pand茅mie de COVID-19 en moins de deux ans.听
La plus grande raison de pessimisme apr猫s Glasgow est que le bilan de la mise en 艙uvre est faible. 听L'Accord de Paris repose en fin de compte sur les engagements pris par les 脡tats. 听Ces engagements n'ont pas 茅t茅 respect茅s. 听Ainsi, m锚me si les engagements pris 脿 Glasgow sont insuffisants, la question qui se pose est la suivante : ces engagements insuffisants seront-ils respect茅s ?
Investir dans des projets li茅s 脿 l'adaptation dans des secteurs critiques tels que l'agriculture peut apporter des retours sur investissement fantastiques en termes de valeur ajout茅e et de cr茅ation d'emplois.
- En Afrique du Sud, un retour de plus de 150 % peut 锚tre obtenu par la r茅habilitation et l'investissement dans les parcs, tandis que les initiatives d'agroforesterie et de reforestation apportent des retours de plus de 100 %.
- En R茅publique d茅mocratique du Congo, un rendement pouvant atteindre 450 % est possible en investissant dans l'irrigation et les mesures d'adaptation associ茅es.
- Au Kenya, un retour de plus de 200% est possible gr芒ce 脿 l'utilisation de semences r茅silientes dans l'agriculture et des retours similaires sont 茅galement possibles en r茅habilitant et en investissant dans les parcs naturels.
- En Afrique du Sud, un retour de plus de 150 % peut 锚tre obtenu par la r茅habilitation et l'investissement dans les parcs, tandis que les initiatives d'agroforesterie et de reforestation apportent des retours de plus de 100 %.
- En R茅publique d茅mocratique du Congo, un rendement allant jusqu'脿 450 % est possible en investissant dans l'irrigation et les mesures d'adaptation associ茅es.
- Au Kenya, un rendement de plus de 200 % est possible gr芒ce 脿 l'utilisation de semences r茅silientes dans l'agriculture et des rendements similaires sont 茅galement possibles en r茅habilitant et en investissant dans les parcs naturels.
Le probl猫me est que, si l'Afrique poss猫de encore une partie de la couverture foresti猫re la plus importante, elle conna卯t 茅galement le taux de d茅forestation le plus rapide de tous les continents. 听Ainsi, si l'on n'y pr锚te pas attention, les puits de carbone de l'Afrique peuvent devenir des sources d'茅missions.听
Il est essentiel que l'investissement dans la protection de ces puits de carbone soit li茅 脿 des possibilit茅s de cr茅er des moyens de subsistance durables.听
Le programme 茅thiopien de plantation d'arbres "Green Legacy" est un exemple int茅ressant de la mani猫re dont la r茅habilitation de l'environnement, qui vise 脿 r茅duire l'茅rosion et l'impact des inondations, peut 茅galement 锚tre utilis茅e pour g茅n茅rer des moyens de subsistance. Par exemple, en plantant des arbres fruitiers qui rapportent aux communaut茅s, tout en r茅pondant aux besoins 茅nerg茅tiques, on r茅duit la pression de la d茅forestation pour le bois de chauffage et on cr茅e de nouvelles opportunit茅s de valeur ajout茅e.听
Le Gabon est 茅galement ambitieux en proposant d'accro卯tre la valeur ajout茅e de ses ressources durables en bois, en assurant la protection des for锚ts tout en augmentant les moyens de subsistance des communaut茅s.
Les 茅valuations r茅alis茅es par la CEA en partenariat avec Dalberg ont d茅montr茅 des flux financiers potentiels de 15 脿 30 milliards de dollars avec des prix du carbone align茅s sur les objectifs de l'Accord de Paris.听
Plusieurs pays africains ont 茅galement 茅voqu茅 apr猫s la CdP26 le souhait de d茅velopper un march茅 africain du carbone, permettant aux pays africains de tirer parti de leur capital naturel et de canaliser les flux vers l'adaptation et la r茅silience.
En conclusion, la r茅ponse 脿 la pand茅mie de COVID-19, ainsi que la CdP26 ont soulign茅 les limites du multilat茅ralisme. Nous sommes limit茅s par la volont茅 politique r茅elle, et nous sommes condamn茅s 脿 avancer au rythme des plus r茅calcitrants.听
En r茅ponse 脿 la COVID-19 comme au changement climatique, le multilat茅ralisme a renforc茅 les in茅galit茅s de l'espace international du d茅veloppement.听
En r茅ponse 脿 la pand茅mie de COVID-19, les pays du G20 ont mobilis茅 plus de 11 000 dollars par habitant, alors que pour les pays 脿 faible revenu, la d茅pense par habitant n'est en moyenne que de 57 dollars. Dans un pays africain, la d茅pense n'est que de 11 dollars par habitant.听
Le compromis de Glasgow a 茅t茅 de garder les portes ouvertes et de s'assurer que l'option multilat茅rale reste viable, m锚me si elle est trop lente pour r茅pondre 脿 l'urgence r茅elle exig茅e par la crise climatique.
Les pays africains doivent 锚tre f茅licit茅s pour leur ambition constante, m锚me si les financements ext茅rieurs ne sont pas au rendez-vous.听
Le plan d'action pour la relance verte de l'Union africaine est une illustration de la capacit茅 des pays africains 脿 structurer une r茅ponse cr茅dible.
Pour galvaniser une action r茅elle lors de la CdP27, nous devons chercher 脿 construire 脿 partir des pays africains eux-m锚mes.听
