Certains ne pensent à l’intelligence artificielle (IA) qu’en termes de robots humanoïdes se retournant contre leurs créateurs dans un film de science-fiction. En réalité, l’IA joue déjà un rôle prépondérant dans plusieurs technologies, des voitures autonomes aux logiciels de traduction, en passant par les appareils d’assistance virtuelle et de suivi de l’agriculture et de la biodiversité.
SL’imagerie satellitaire fournie par l’IA peut entre autres aider les décideurs dans la recherche de solutions aux problèmes de famine, de sécheresse et de changement climatique.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que la promotion de l’IA en Afrique est une priorité absolue pour l’organisation.
« L’IA peut nous aider à avancer plus rapidement vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), en favorisant une meilleure évaluation des risques, en optimisant la précision des prévisions et la vitesse de partage des connaissances, en proposant des solutions innovantes dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’écologie, de l’urbanisme, des industries créatives et en améliorant les conditions de vie et le bien-être quotidien. »
La plupart des experts en IA sont concentrés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie ; cependant, l’Afrique pourrait être un terrain fertile, car le continent abrite la population la plus jeune, affiche la croissance démographique la plus forte, les ressources financières sont de plus en plus disponibles pour les investisseurs, et les multinationales manifestent leur intérêt.
Au mois d’avril dernier, Google a inauguré son premier centre de recherche africain en IA à Accra, au Ghana, afin de relever les défis économiques, politiques et environnementaux.
« L’Afrique fait face à de nombreux défis dans les secteurs où l’IA pourrait être bénéfique, peut-être même un peu plus qu’ailleurs », a déclaré Moustapha Cissé, directeur du centre de recherche de Google à Accra.
L’UNESCO a organisé sa toute première conférence sur l’IA au Maroc au mois de décembre 2018.
Plus de 400 participants ont examiné les opportunités et défis que représentent l’IA afin de stimuler le développement en Afrique et réduire l’écart entre les pays développés et les pays en développement.
Malgré des attentes toujours plus grandes, le manque d’infrastructures technologiques adéquates et accessibles freine la progression de l’IA.
Au regard de l’importance de la technologie dans la réalisation des ODD fixés par l’Agenda 2030, les experts s’accordent néanmoins sur le fait que les États africains investiront bientôt dans le développement et la mise en Å“uvre de l’IA.Ìý