Plusieurs personnes assimilent les changements climatiques 脿 des situations m茅t茅orologiques extr锚mes et impr茅visibles. Mais pour les femmes des communaut茅s pastorales 鈥� 茅leveuses dans les terres semi-arides du Kenya 鈥� l鈥檃ss猫chement progressif du climat a consid茅rablement boulevers茅 leur quotidien en les obligeant 脿 se d茅placer sur de longues distances au relief accident茅 pour aller chercher de l鈥檈au, et 脿 consacrer d鈥檃utant moins de temps aux activit茅s g茅n茅ratrices de revenus, perp茅tuant ainsi le cycle de pauvret茅.
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芦鈥塈l revient aux femmes d鈥檃ller chercher de l鈥檈au, du bois, de pr茅parer les repas, de s鈥檕ccuper des enfants et aussi des jeunes animaux,鈥壜� a d茅clar茅 Agn猫s Leina, une Kenyane activiste des droits de l鈥橦omme et 茅leveuse de b茅tail.
Mlle Leina a cr茅茅 l鈥檕rganisation Il鈥橪aramatak Community Concerns (association de d茅fense des int茅r锚ts de la communaut茅 Il鈥橪aramatak) en 2011, car d鈥檃pr猫s elle, les femmes des communaut茅s pastorales ne jouissent pas d鈥檜n acc猫s suffisant aux terres, sont exclues du leadership communautaire et ne participent pas toujours au processus de prise de d茅cision, en d茅pit de toutes leurs responsabilit茅s.
Cette ann茅e, Mlle Leina a 茅t茅 invit茅e 脿 la Commission de la condition de la femme au si猫ge des Nations Unies 脿 New York, l鈥檕ccasion de promouvoir les droits des Massa茂s, des 茅leveurs semi-nomadiques du groupe ethnique nilotique dans le nord, le centre et le sud du Kenya, dont la situation s鈥檈st d茅t茅rior茅e avec les changements climatiques.
L鈥檕rganisation de Mlle Leina s鈥檈fforce de compenser la perte de revenus subie par les femmes par l鈥櫭﹍aboration de programmes visant 脿 les former 脿 la fabrication et 脿 la commercialisation de perles, de nattes et de produits laitiers.
Elle pr茅cise qu鈥檃uparavant il ne lui fallait qu鈥檜ne trentaine de minutes pour aller puiser 20 litres d鈥檈au 脿 une rivi猫re situ茅e 脿 proximit茅 de la maison de sa m猫re, ce qui ne suffisait d鈥檃illeurs pas toujours pour effectuer les t芒ches m茅nag猫res et prendre un bain. Le temps consacr茅 脿 aller chercher de l鈥檈au est pass茅 脿 芦鈥塽ne heure, ensuite deux parce que nous devions faire la queue vu la faible quantit茅 d鈥檈au disponible. Puis, la source s鈥檈st soudainement ass茅ch茅e.鈥壜�
脌 pr茅sent, 芦鈥塿ous devez parcourir des kilom猫tres pour vous rendre 脿 la rivi猫re la plus proche, ce qui repr茅sente une bonne heure de marche. Des filles de 14 脿 16 ans risquent de se faire attaquer par des animaux sauvages ou des pr茅dateurs sexuels. Elles n鈥檕nt pas le temps pour faire leurs devoirs et, par crainte d鈥櫭猼re punies, s鈥檃bsentent de l鈥櫭ヽole. 禄
Les autres 芦鈥塻e mettent en qu锚te d鈥檜n homme en ville qui pourra les 茅pouser,鈥壜�, a-t-elle admis avec d茅solation.
Le changement climatique accentue 茅galement le ph茅nom猫ne des mariages d鈥檈nfants. Dans les communaut茅s pastorales, la perte du b茅tail en raison de l鈥檃ridit茅 du sol qui emp锚che les b锚tes de se nourrir peut contraindre un p猫re 脿 offrir sa fille en mariage en 茅change de quelques vaches.
Le Programme des Nations Unies pour l鈥檈nvironnement pr茅voit la r茅duction de moiti茅 de certaines r茅coltes nationales provenant de l鈥檃griculture pluviale d鈥檌ci 脿 l鈥檃nn茅e prochaine. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger notamment font partie des pays durement touch茅s par la d茅gradation des sols et la d茅sertification.
芦鈥塋a plupart des femmes subsistent essentiellement gr芒ce aux activit茅s agricoles pluviales. Tout changement de r茅gime climatique a un impact consid茅rable sur les femmes, en particulier en milieu rural,鈥壜� explique Fatmata Sessay, conseiller r茅gional politique d鈥橭NU femmes.
Pr猫s de 200 millions d鈥櫭﹍eveurs nomades dans le monde exercent leur activit茅 dans des milieux recul茅s et hostiles qui limitent leurs moyens de subsistance, selon le Fonds mondial de d茅veloppement agricole.
Glo.be, le site d鈥檌nformations en ligne du programme international d鈥檃ide au d茅veloppement du Service public f茅d茅ral belge, r茅v猫le que 90 % de la viande produite en Afrique de l鈥橢st provient des 茅leveurs pastoraux kenyans. Le secteur de l鈥櫭﹍evage kenyan repr茅sentant 12 % du produit int茅rieur brut du pays d鈥檃pr猫s la Banque mondiale, le changement climatique a de graves r茅percussions sur l鈥櫭ヽonomie.
En 2014, le minist猫re de l鈥橝griculture, de l鈥櫭塴evage et des P锚ches, avec l鈥檃ppui de l鈥橧nstitut international de recherche sur l鈥櫭﹍evage du b茅tail et la Banque mondiale, a d茅velopp茅 un programme d鈥檃ssurance du b茅tail pour les 茅leveurs.
ONU Femmes, en partenariat avec la Standard Bank of Africa, 艙uvre 茅galement pour la promotion de l鈥檃cc猫s des femmes agricoles aux droits fonciers et au cr茅dit.
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芦 La technologie constitue un 茅l茅ment essentiel dans la conservation de l鈥檈au qui dispara卯t apr猫s une pluie torrentielle 禄, affirme Mlle Leina. Les technologies 茅oliennes peuvent par exemple permettre aux femmes d鈥檃cc茅der aux eaux souterraines 脿 91 m猫tres de profondeur. Seule ombre au tableau, cette technologie est tr猫s on茅reuse. Mlle Leina esp猫re que les autorit茅s feront quelque chose 脿 cet 茅gard.
Par ailleurs, la plupart des maisons du Kenya rural disposent d鈥檜n toit de chaume qui ne peut pas acheminer l鈥檈au dans les r茅servoirs comme c鈥檈st le cas avec les toitures en zinc. Les citernes d鈥檈au commerciales peuvent remplir les r茅servoirs des m茅nages pour 60 $, une somme inaccessible pour la grande majorit茅.
La r茅alit茅 des femmes des communaut茅s pastorales est peu reluisante, c鈥檈st la raison pour laquelle Mlle Leina esp猫re que la sensibilisation 脿 la menace que repr茅sente les changements climatiques recevra l鈥檃ttention 鈥� et le soutien 鈥� qu鈥檈lle m茅rite du gouvernement kenyan et de ses partenaires internationaux. 听 听
