Cr茅茅e en octobre 2019 par Mme Leen Abdel Jaber, l'organisation 脿 but non lucratif Injaz El Jazair, bas茅e en 础濒驳茅谤颈别, est devenue un acteur dominant dans le pays, en formant les jeunes 脿 l'esprit d'entreprise, 脿 l'employabilit茅 et 脿 l'茅ducation financi猫re.
Injaz (qui signifie "r茅ussite" en arabe) s'inspire d'une organisation de jeunes bas茅e aux 脡tats-Unis, Junior Achievement, qui op猫re dans de nombreux pays africains, dont le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie, ainsi que dans d'autres r茅gions du monde.
L'objectif de l'organisation est de pr茅parer les jeunes Africains 脿 la main-d'艙uvre du XXIe si猫cle, ce qui n茅cessite des employ茅s qualifi茅s dans les secteurs priv茅 et public.
En cr茅ant cette organisation, Mme Jaber, cadre n茅e en Jordanie et vivant aujourd'hui en 础濒驳茅谤颈别, a voulu offrir aux jeunes Africains la possibilit茅 de d茅velopper leurs comp茅tences en mati猫re de direction d'entreprise, notamment en ce qui concerne la planification des activit茅s, la pens茅e critique et la communication efficace.
Dans le contexte de la pand茅mie COVID-19, il est important que les jeunes alg茅riens r茅fl茅chissent 脿 l'environnement professionnel de demain et se pr茅parent en cons茅quence, d茅clare Mme Jaber, directrice ex茅cutive d'Injaz El Jazair, dans un entretien avec Afrique Renouveau.
Le ch么mage des jeunes
On compte environ 10,7 millions d'础濒驳茅谤颈别ns 芒g茅s de 19 脿 25 ans, soit 30 % de la population. Selon l'UNESCO, malgr茅 les taux 茅lev茅s d'inscription dans les 茅tablissements d'enseignement sup茅rieur - 51,4 % du taux brut de scolarisation (TBS) en 2018 - et le fait qu'un nombre croissant de femmes fr茅quentent l'universit茅 (64,4 % du TBS en 2018), le ch么mage reste un probl猫me majeur dans le pays.
Le taux de ch么mage en 2019 茅tait de 11,4 %. Malheureusement, alors que le taux de ch么mage des hommes s'est am茅lior茅, passant de 9,5 % en 2018 脿 9,1 % en 2019, celui des femmes a diminu茅, passant de 19,5 % 脿 20,4 % au cours de la m锚me p茅riode.听
Le taux 茅lev茅 de ch么mage des jeunes souligne le s茅rieux avec lequel Mme Jaber met en 艙uvre ses programmes de formation. Elle souligne que de nombreux jeunes en 础濒驳茅谤颈别 ne sont pas guid茅s dans leur carri猫re et qu'ils n'ont pas acc猫s aux communaut茅s professionnelles qui peuvent les pr茅parer au travail.
Les jeunes eux-m锚mes sont d茅sireux de d茅velopper de nouvelles comp茅tences qui leur permettront de r茅pondre aux exigences du march茅 du travail et ils recherchent des opportunit茅s internationales pour acqu茅rir une exp茅rience professionnelle, dit-elle.
Les perspectives d'obtenir un emploi apr猫s des 茅tudes universitaires 茅taient d茅j脿 faibles avant m锚me la COVID--19. La pand茅mie n'a fait qu'aggraver les perspectives 茅conomiques et le risque financier pour les jeunes.
N茅anmoins, avec la fermeture des universit茅s, les 茅tudiants ont eu le temps de participer 脿 diff茅rents programmes de renforcement des comp茅tences propos茅s par des organisations comme Injaz El Jazair.
"Faire partie d'un r茅seau mondial d'apprentissage, anticiper et avoir un esprit d'adaptation sont les cl茅s pour les 茅tudiants et les mentors qui utilisent des plateformes technologiques telles que Teams pour suivre avec succ猫s des cours d'entrepreneuriat en ligne pendant la fermeture", d茅clare Mme Jaber.
Elle explique en outre que la pand茅mie a contribu茅 脿 acc茅l茅rer l'int茅gration des nouvelles technologies pour l'enseignement 脿 distance, en 茅largissant la participation des jeunes aux programmes de formation.
Des solutions innovantes
Injaz El Jazair a 茅galement d茅cern茅 des prix 脿 de jeunes Africains innovants. Par exemple, ITdrops, un groupe d'茅tudiants de l'Institut d'ing茅nierie 茅lectrique et 茅lectronique (IGEE) de Boumerdes, en 础濒驳茅谤颈别, en partenariat avec Africa Startup Lab, a remport茅 le premier prix d'un concours ax茅 sur la cr茅ation d'une solution pour lutter contre la COVID-19. Ils se sont mesur茅s 脿 d'autres jeunes de 13 pays arabes, dont le Bahre茂n, l'脡gypte, le Kowe茂t, le Liban et le Maroc.
Guid茅s par leur coach, le Dr Dalila Cherifi, les 茅tudiants ont cr茅茅 un dispositif de d茅sinfection multifonctionnel intelligent pendant le confinement.
Mme Jaber est 茅galement fi猫re de Sawtech (Sawt signifie Voix en arabe), une entreprise cr茅茅e par des 茅tudiants de Beja茂a, une ville m茅diterran茅enne situ茅e au nord de l'础濒驳茅谤颈别, qui ont particip茅 脿 la formation 脿 l'entrepreneuriat offerte par son organisation. Les 茅tudiants sont en train de d茅velopper une intelligence artificielle qui aidera les personnes souffrant de troubles de l'audition et de la parole.
Mme Jaber, tr猫s enthousiaste, d茅clare : "Nous avons 茅t茅 surpris qu'une petite impulsion de notre organisation 脿 but non lucratif leur ait permis (aux 茅tudiants de ITdrops et de Sawtech) d'atteindre de nouveaux sommets".
Les jeunes apprennent vite et sont ambitieux, affirme-t-elle, et la forte augmentation de leur utilisation des m茅dias sociaux a constitu茅 une opportunit茅 qu'elle a volontiers saisie.
En outre, les 础濒驳茅谤颈别ns des villes urbaines profitent des nouvelles plateformes de commerce 茅lectronique et des services de livraison, ce qui renforce l'optimisme quant 脿 l'esprit d'entreprise et aux possibilit茅s d'investissement en dehors des secteurs traditionnels de l'exploitation mini猫re, du p茅trole et des min茅raux qui cr茅ent peu d'emplois pour les jeunes.
Un avenir brillant
Mme Jaber est optimiste quant 脿 l'avenir ; elle pense que de nouvelles comp茅tences techniques, commerciales et interpersonnelles permettront 脿 la jeunesse alg茅rienne de s'茅manciper sur le plan 茅conomique.
Elle conseille aux jeunes d'"avoir du courage, de la pers茅v茅rance et de toujours aspirer 脿 la grandeur".
"Le succ猫s est un long chemin sem茅 d'emb没ches. Et seuls ceux qui surmonteront ces obstacles conna卯tront un v茅ritable succ猫s".
Elle conclut : "Les jeunes en 础濒驳茅谤颈别 sont exceptionnels. Ils doivent maintenant r茅fl茅chir 脿 la durabilit茅 de leurs projets, pers茅v茅rer et saisir toutes les opportunit茅s qui s'offrent 脿 eux".
