51吃瓜

Lorsque le gouvernement de l鈥橢tat insulaire africain de Madagascar a d茅cid茅 l鈥檃n der-nier de demander 脿 b茅n茅ficier du nouveau programme am茅ricain d鈥檃ide compl茅mentaire 鈥� le Millenium Challenge Account 鈥� il a choisi d鈥檌nnover. Au lieu de demander aux minist猫res de proposer des projets, les autorit茅s malgaches ont consult茅 les groupes de la soci茅t茅 civile, les milieux d鈥檃ffaires locaux et les associations de paysans. Paysans et chefs de petites entreprises ont cit茅 deux grands griefs听: il 茅tait tr猫s difficile d鈥檕btenir des pr锚ts bancaires et des titres fonciers officiels.

Le rapport de la Commission pour l鈥橝frique cr茅茅e par le Royaume-Uni donne un 鈥溍﹍an important au dialogue international sur les politiques et les mesures d鈥檃ppui 脿 l鈥橝frique鈥�, dit le Secr茅taire g茅n茅ral adjoint de l鈥橭NU, Ibrahim Gambari.

Photo: UN / Evan Schneider

Ainsi, lorsque Madagascar a soumis sa proposition aux Etats-Unis en octobre 2004, celle-ci portait sur les probl猫mes des populations rurales. Six mois plus tard, Madagascar est devenue le premier pays au monde dont la demande de financement au programme am茅ricain a 茅t茅 approuv茅e, 脿 concurrence de pr猫s de 110 millions de dollars sur quatre ans.

La strat茅gie, a d茅clar茅 le Pr茅sident Marc Ravalomanana 脿 la c茅r茅monie de signature tenue en avril 2005 脿 Washington, est propre 脿 Madagascar. 鈥淐鈥檈st une conception qui vise 脿 renforcer les communaut茅s rurales, 脿 mettre en place des industries et des commerces adapt茅s au milieu rural puis 脿 engendrer la croissance 茅conomique de la base au sommet.鈥� Il a fait observer que 13 des 17 millions de Malgaches vivent avec moins d鈥檜n dollar par jour, nombre d鈥檈ntre eux en milieu rural. En accroissant les revenus en milieu rural, Madagascar r茅duira son taux de pauvret茅 tr猫s 茅lev茅, ce qui est l鈥檜n des principaux objectifs du Mill茅naire pour le d茅veloppement (OMD) adopt茅s par les dirigeants du monde en 2000.

La strat茅gie de d茅veloppement de Madagascar porte sur les zones rurales, et les donateurs ont accept茅 d鈥檃ppuyer cette priorit茅.

Photo: World Bank / Yosef Hadar

La d茅cision de la Millenium Challenge Corporation, qui administre le programme am茅ricain, d鈥檃ppuyer la strat茅gie de Madagascar est r茅v茅latrice d鈥檜ne tendance plus g茅n茅rale chez les principaux pays donateurs. Malgr茅 quelques h茅sitations et atermoiements, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Belgique et de nombreux autres pays se sont engag茅s non seulement 脿 consentir une aide nettement plus importante 脿 l鈥橝frique au cours des prochaines ann茅es mais aussi 脿 axer de plus en plus cette aide sur les OMD et autres objectifs de d茅veloppement arr锚t茅s par les pays africains eux-m锚mes.

C鈥檈st le d茅but d鈥檜ne 鈥渞elation plus positive entre l鈥橝frique et l鈥橭uest鈥�, a d茅clar茅 l鈥檃ncien Pr茅sident sud-africain, Nelson Mandela, lors d鈥檜ne visite aux Etats-Unis en mai. Mais davantage doit 锚tre fait, a-t-il ajout茅. 鈥淟es Etats-Unis et les autres pays donateurs devraient fournir une aide 茅conomique beaucoup plus importante avec des conditions plus souples et mieux adapt茅es aux priorit茅s d茅finies par les Africains eux-m锚mes.鈥�

Des chiffres qui ne sont plus 鈥渋rr茅alistes鈥�

Ce revirement des donateurs, apr猫s pr猫s d鈥檜ne d茅cennie de baisse de l鈥檃ide consentie 脿 l鈥橝frique, s鈥檈st accentu茅 cette ann茅e. En janvier, le projet du Mill茅naire de l鈥橭NU a demand茅 que l鈥檃ide en faveur des pays les plus pauvres soit doubl茅e afin de les aider 脿 prendre des mesures plus radicales en vue de r茅aliser les OMD.

En mars, la Commission pour l鈥橝frique, pr茅sid茅e par le Premier Ministre britannique, Tony Blair, a avanc茅 une id茅e semblable. Dans son rapport, la Commission a expliqu茅 que pour que l鈥橝frique soit 脿 m锚me de r茅aliser des investissements essentiels pour am茅liorer la croissance 茅conomique et la vie des populations les plus pauvres, il lui faudra une aide suppl茅mentaire de 25 milliards de dollars d鈥檌ci 脿 2010, soit le double du montant actuel. Pour que cette aide soit utilis茅e 脿 bon escient, les pays africains doivent renforcer la d茅mocratie, lutter contre la corruption et accro卯tre le rendement, conform茅ment au Nouveau Partenariat pour le d茅veloppement de l鈥橝frique (NEPAD). Parall猫lement, les donateurs devraient contribuer 脿 鈥渁m茅liorer consid茅rablement la qualit茅 et les modalit茅s de l鈥檃ide鈥�, tout en ouvrant leurs march茅s int茅rieurs aux biens export茅s par l鈥橝frique.

Le Secr茅taire g茅n茅ral adjoint de l鈥橭NU et Conseiller sp茅cial pour l鈥橝frique, Ibrahim Gambari, s鈥檈st f茅licit茅 du rapport, qui donne, selon lui, un 鈥溍﹍an important au dialogue international sur les politiques et les mesures d鈥檃ppui 脿 l鈥橝frique鈥�. Il a fait observer que lorsque le NEPAD a 茅t茅 adopt茅 par les dirigeants africains en 2001, on avait estim茅 que le continent aurait besoin d鈥檈nviron 64 milliards de dollars de ressources ext茅rieures par an, chiffre qui 鈥渁vait 茅t茅 jug茅 irr茅aliste鈥�. Or si les donateurs honorent les appels lanc茅s r茅cemment en vue du doublement de l鈥檃ide, le montant total passera 脿 environ 50 milliards de dollars par an. Et si la proposition de la Commission pour l鈥橝frique tendant 脿 une augmentation suppl茅mentaire de l鈥檃ide, 脿 concurrence de 25 milliards de dollars apr猫s 2010, est accept茅e, le montant total s鈥櫭﹖ablira 脿 75 milliards de dollars par an.

En avril, la Banque mondiale et le Fonds mon茅taire international (FMI) ont aussi demand茅 une augmentation de l鈥檃ide. Dans un rapport mondial de suivi, les deux institutions financi猫res internationales ont affirm茅 que l鈥檃ide publique au d茅veloppement (APD) 鈥渄oit au moins doubler au cours des cinq prochaines ann茅es en vue d鈥檃ppuyer la r茅alisation des OMD, en particulier dans les pays 脿 faible revenu et en Afrique subsaharienne鈥�. Le rapport indiquait aussi que le rythme d鈥檃ugmentation devrait 鈥溍猼re harmonis茅 avec la capacit茅 d鈥檃bsorption des b茅n茅ficiaires鈥�, c鈥檈st-脿-dire leur aptitude 脿 utiliser les fonds efficacement. Il fait remarquer 茅galement que la hausse de l鈥檃ide ne saurait 锚tre la seule r茅ponse et doit s鈥檃ccompagner de r茅formes commerciales et d鈥檃utres politiques de promotion des apports de capitaux priv茅s, du transfert de technologie, de la s茅curit茅 et de la protection de l鈥檈nvironnement.

L鈥橝frique a fait des progr猫s consid茅rables ces derni猫res ann茅es, dit le Vice-Pr茅sident de la Banque mon-diale pour l鈥橝frique, Gobind Nankani. En t茅moignent la forte croissance 茅conomique dans certains pays, 鈥渦ne plus grande appropriation鈥� de la r茅alisation des OMD et les mesures prises par l鈥橴nion africaine pour lutter contre la pauvret茅 et la faim en milieu rural et promouvoir la paix, l鈥檌nt茅gration r茅gionale, l鈥檌nfrastructure et l鈥檃griculture. Toutefois, la r茅alisation des OMD ayant pris du retard, ajoute M. Nankani, les efforts de l鈥橝frique doivent 锚tre compl茅t茅s par 鈥渦n effort international consid茅rable鈥�.

Ce point a 茅galement 茅t茅 soulign茅 脿 la r茅union annuelle des ministres africains des finances tenue 脿 Abuja (Nig茅ria) en mai, qui 茅tait consacr茅e sp茅cialement aux OMD. M. K.Y. Amoako, Secr茅taire ex茅cutif de la Commission 茅conomique des Nations Unies pour l鈥橝frique, qui a organis茅 la r茅union, a d茅clar茅听: 鈥淟es principaux pays d茅velopp茅s doivent s鈥檃cquitter beaucoup mieux de leurs engagements actuels [en mati猫re d鈥檃ide], et aider 脿 acc茅l茅rer les progr猫s en contribuant concr猫tement 脿 la satisfaction des besoins de l鈥橝frique en mati猫re de financement des OMD."

Selon M. Wiseman Nkuhlu, pr茅sident du Comit茅 directeur du NEPAD, ce plan africain sera lui-m锚me 鈥渏ug茅 脿 l鈥檃une des progr猫s dans la r茅alisation des OMD鈥�. Les partenaires de l鈥橝frique s鈥檈ngageant 脿 faire davantage, 鈥渓a possibilit茅 d鈥檜n changement v茅ritable n鈥檃 jamais 茅t茅 aussi r茅elle鈥�.

Il est toutefois peu probable que le chemin pour y parvenir soit droit ou sans emb没ches. Si l鈥橴nion europ茅enne a fait sien l鈥檃ppel de M. Blair en faveur du doublement de l鈥檃ide 脿 l鈥橝frique, ce dernier s鈥檈st heurt茅 脿 la r茅ticence des Etats-Unis lors d鈥檜ne visite qu鈥檌l a effectu茅e 脿 Washington en juin en pr茅lude 脿 la r茅union au sommet du Groupe des 8 pays industrialis茅s (G-8) tenue en Ecosse en juillet. Le Pr茅sident am茅ricain, George Bush, n鈥檃 pas accept茅 le doublement de l鈥檃ide 脿 l鈥橝frique, bien qu鈥檌l se soit engag茅 脿 fournir au continent un听montant non d茅termin茅 de 鈥渞essources suppl茅mentaires鈥�, et 脿 appuyer l鈥檃nnulation totale de la dette due par l鈥橝frique 脿 la Banque mondiale et au FMI.

Une part plus grande d鈥檜n g芒teau plus grand

Depuis le Sommet du Mill茅naire de 2000, l鈥檃ide globale 脿 l鈥橝frique n鈥檃 cess茅 d鈥檃ugmenter. Le d茅but du si猫cle a marqu茅 la fin d鈥檜ne d茅cennie de baisse des flux d鈥橝PD en faveur du continent. En 2003, derni猫re ann茅e pour laquelle on dispose d鈥檈stimations exactes, le montant total net des d茅caissements en faveur de l鈥橝frique est pass茅 脿 26,3 milliards de dollars, indique l鈥橭rganisation de coop茅ration et de d茅veloppement 茅conomiques (OCDE) dans son rapport annuel sur la coop茅ration pour le d茅veloppement publi茅 en avril.

Ce chiffre 茅tait sup茅rieur de 68听% au montant que l鈥橝frique a re莽u l鈥檃nn茅e du sommet, ce qui repr茅sente une forte augmentation au cours d鈥檜ne si courte p茅riode (voir diagramme). Ce montant devrait augmenter encore au cours des prochaines ann茅es. Selon les projections fond茅es sur les annonces de contributions de 22 pays donateurs membres du Comit茅 d鈥檃ide au d茅veloppement (CAD) de l鈥橭CDE, les donateurs fourniront au total 88,4 milliards d鈥檃ide 脿 l鈥櫭ヽhelle mondiale d鈥檌ci 脿 2006, soit 19,4 milliards de plus qu鈥檈n 2003. Si la part de l鈥橝frique subsaharienne se maintient au niveau actuel, la r茅gion recevra des milliards de dollars de plus.

En outre, la part du continent dans l鈥檃ide totale ne cesse d鈥檃ugmenter. En 1997-98, l鈥橝frique subsaharienne a re莽u 35听% du montant net des d茅caissements d鈥橝PD provenant des pays membres du CAD. En 2002-03, cette part est pass茅e 脿 41听%.

Dans une certaine mesure, les donateurs s鈥檌nt茅ressent davantage 脿 l鈥橝frique du fait des progr猫s enregistr茅s dans les autres r茅gions. En 2003, les flux nets d鈥檃ide 脿 l鈥橧nde sont tomb茅s en dessous de 1 milliard de dollars, le niveau le plus bas depuis les ann茅es 1970, en raison de la forte croissance 茅conomique et des progr猫s r茅alis茅s en mati猫re de r茅duction de la pauvret茅 dans ce pays. L鈥檃ide 脿 la Chine a baiss茅 de deux tiers depuis le d茅but des ann茅es 1990 tandis que la Tha茂lande, jadis grand b茅n茅ficiaire d鈥檃ide, a rembours茅 pour la premi猫re fois des sommes plus 茅lev茅es au titre des pr锚ts 脿 conditions avantageuses qu鈥檈lle n鈥檈n a re莽u.

Certains donateurs ont aussi choisi d鈥檃xer une plus grande part de leur aide sur les pays 脿 faible revenu, l鈥橝frique occupant ainsi une place centrale. Le Canada, par exemple, a annonc茅 qu鈥檌l doublerait son aide totale d鈥檌ci 脿 2010 et l鈥檃ide 脿 l鈥橝frique d鈥檌ci 脿 2008-09. En avril, il a ajout茅 que ces apports seraient concentr茅s sur seulement 25 pays, retenus sur la base de leur niveau de pauvret茅, de leur capacit茅 脿 utiliser efficacement l鈥檃ide et de l鈥檃ptitude du Canada 脿 avoir un impact. Quatorze des 21 pays d茅j脿 s茅lectionn茅s se trouvent en Afrique. 鈥淐鈥檈st la preuve de l鈥檌mportance que le Canada attache 脿 la lutte contre la pauvret茅鈥�, a fait observer l鈥橝mbassadeur du Canada au Burkina Faso, Denis Briand. 鈥淓t un grand nombre des pays les moins avanc茅s se trouvent en Afrique."

D茅j脿 en 2002-03, sept des pays membres du CAD octroyaient la moiti茅 ou plus de leur aide 脿 l鈥橝frique subsaharienne. Bien que les Etats-Unis n鈥檃ient allou茅 que 36听% de leur aide 脿 l鈥橝frique en 2003, c鈥櫭﹖ait, en valeur absolue, le principal pays donateur cette ann茅e, fournissant pr猫s de 4,6 milliards de dollars. La France, qui octroie 58听% de son aide 脿 la r茅gion, se pla莽ait en deuxi猫me position avec 2,4 milliards de dollars.

Mais en regardant de plus pr猫s 鈥�

Si de nombreux Africains s鈥檈n f茅licitent, l鈥檃ugmentation des flux d鈥檃ide nominaux en faveur de l鈥橝frique n鈥檈st, en r茅alit茅, pas aussi substantielle qu鈥檈lle appara卯t. Selon les r猫gles du CAD, les pays donateurs peuvent inclure l鈥檃ll茅gement de la dette dans les d茅caissements au titre de l鈥檃ide. Dans le cas des pays d鈥橝frique subsaharienne en particulier, les remises totales d鈥檃ide ont augment茅 de 4,3 milliards de dollars entre 2001 et 2003. M锚me si cet all茅gement aide les pays 脿 茅conomiser de l鈥檃rgent qui aurait 茅t茅 rembours茅 aux cr茅anciers, il ne repr茅sente pas de nouveaux cr茅dits malgr茅 son effet sur les statistiques de l鈥檃ide.

鈥淎u moment o霉 ces pr锚ts sont annul茅s, ils sont comptabilis茅s 脿 leur valeur nominale鈥�, explique le pr茅sident du CAD, Richard Manning. 鈥淚ls ne traduisent pas un transfert v茅ritable de ressources."

L鈥檃ide d鈥檜rgence, qui est 茅galement comp-tabilis茅e dans les chiffres d鈥橝PD, a aussi augment茅 en Afrique subsaharienne. Entre 2001 et 2003, cette portion de l鈥檃ide a augment茅 de 1,6 milliard de dollars. Si l鈥檕n exclut l鈥檃ll茅gement de la dette, l鈥檃ide d鈥檜rgence et une petite augmentation de l鈥檃ide alimentaire, selon les calculs du CAD, l鈥橝frique subsaharienne n鈥檃 re莽u qu鈥檜n montant suppl茅mentaire de 600 millions de dollars aux fins du d茅veloppement pendant cette p茅riode.

La pauvret茅 reste r茅pandue en Afrique, et il se d茅gage parmi les institutions et pays donateurs un consensus que le continent n茅cessite davantage d鈥檃ppui.

Photo: Associated Press / Obed Zilwa

Quelle part de l鈥檃ide fournie a 茅t茅 allou茅e 脿 des domaines susceptibles de contribuer 脿 la r茅alisation des OMD听? Le rapport de l鈥橭CDE montre que seulement 8,1听% de l鈥橝PD totale, soit 12,7听% de l鈥檃ide d茅caiss茅e par secteur, ont 茅t茅 consacr茅s 脿 ces priorit茅s en 2002.

Qui plus est, l鈥檃ide au secteur de l鈥檃pprovisionnement en eau et l鈥檃ssainissement a en fait baiss茅, bien que les OMD mettent l鈥檃ccent sur l鈥櫭﹍argissement de l鈥檃cc猫s 脿 l鈥檈au salubre et 脿 l鈥檃ssainissement. A l鈥櫭ヽhelle mondiale, la part de l鈥檃ide 脿 l鈥檃pprovisionnement en eau dans les allocations sectorielles des donateurs bilat茅raux est tomb茅e de 9听% en 1999-2000 脿 6听% en 2001-02, portant les engagements bilat茅raux, en valeur r茅elle, 脿 leur plus faible niveau depuis 1985.

Un 鈥榠ndicateur鈥� de succ猫s

鈥淟鈥檃ugmentation de l鈥檃ide pour financer la r茅alisation des OMD dans les pays les plus pauvres a 茅t茅, 脿 ce jour, modeste鈥�, a fait observer le Pr茅sident sortant de la Banque mondiale, James Wolfensohn, 脿 la r茅union annuelle du printemps de la Banque et du FMI en avril. 鈥淣ous ne devons pas perdre de vue l鈥檕bjectif qui est d鈥檃ccro卯tre l鈥檃ide pour aider les pays 脿 atteindre les OMD鈥�, a-t-il soulign茅. 鈥淐鈥檈st l鈥檌ndicateur de succ猫s ou d鈥櫭ヽhec."

S鈥檌l est vrai que tous les donateurs doivent consacrer davantage d鈥檃ide aux activit茅s susceptibles de r茅duire la pauvret茅, la Banque mondiale et le FMI devraient mieux d茅finir leurs politiques d鈥檌ntervention pour tenir compte des priorit茅s nationales, ont indiqu茅 les deux institutions dans leur rapport de suivi mondial.

A ce jour, 33 pays d鈥橝frique subsaharienne ont adopt茅 des documents de strat茅gie pour la r茅duction de la pauvret茅 (DSRP) soutenus par la Banque mondiale et le FMI. Certains critiques africains ont fait remarquer que ceux-ci contenaient des politiques ax茅es sur le march茅 qui occupaient une place de choix dans les anciens programmes d鈥檃justement structurel des ann茅es 1980 et 1990. N茅anmoins, les deux institutions conviennent que les DSRP devraient faire des OMD un 鈥溍﹍茅ment plus central鈥� et que leur propre assistance devrait s鈥檌nscrire dans le cadre des OMD.

Pour susciter un 茅lan en faveur des OMD, en particulier en Afrique, le rapport recommande d鈥檃ccro卯tre substantiellement les services de d茅veloppement humain comme l鈥櫭ヾucation, les soins de sant茅 ainsi que l鈥檃pprovisionnement en eau et l鈥檃ssainissement. L鈥橝frique devrait, gr芒ce aux ressources publiques nationales et aux fonds de sources ext茅rieures, tripler le nombre actuel de ses m茅decins, infirmiers et agents communautaires d鈥檌ci 脿 2015, lit-on dans le rapport.

Le rapport indique aussi qu鈥檌l faudra accro卯tre les investissements dans les infrastructures (approvisionnement en eau, routes, chemins de fer et syst猫mes de communication) au cours des dix prochaines ann茅es, en les faisant passer du niveau annuel actuel d鈥檈nviron 4,7听% du pro-duit int茅rieur brut 脿 9,2听%. Cela exigera environ 20 milliards de dollars par an de d茅penses d鈥櫭﹒uipement, environ 10 milliards provenant de financement ext茅rieur suppl茅mentaire. Le secteur priv茅 peut jouer un r么le, constate M. Wolfensohn. Mais, ajoute-t-il, 鈥渓e secteur pu-blic听devra assurer l鈥檈ssentiel de l鈥檃ugmentation des investissements dans l鈥檌nfrastructure, en particulier en Afrique subsaharienne鈥�.

Renforcer les capacit茅s

Pendant longtemps, les donateurs se sont montr茅s r茅ticents 脿 fournir davantage d鈥檃ide 脿 l鈥橝frique par crainte de la corruption et de la capacit茅 limit茅e des institutions africaines. Mais la lutte vigoureuse contre la corruption dans un nombre croissant de pays africains a quelque peu dissip茅 ces craintes.

Par ailleurs, certains donateurs per莽oivent la question des capacit茅s sous un angle diff茅rent. Le rapport de la banque mondiale et du FMI affirme qu鈥櫭﹖ant donn茅 les progr猫s actuels en mati猫re de r茅formes institutionnelles, l鈥橝frique subsaha-rienne 鈥減ourrait efficacement utiliser une aide qui aurait doubl茅 sur une p茅riode de cinq ans鈥�.

L鈥檜n des exemples cit茅s dans le rapport a trait au commerce. Outre l鈥檕uverture de leurs propres march茅s aux exportations africaines, les pays donateurs devraient fournir 鈥減lus d鈥檃ide pour le commerce鈥�, en vue d鈥檃ider les Africains 脿 surmonter leur 鈥渕anque de capacit茅s et de comp茅titivit茅鈥�.

Le sommet du G-8 en juillet sera l鈥檕ccasion de faire progresser les flux d鈥檃ide, l鈥檃ll茅gement de la dette, l鈥檃cc猫s aux march茅s et d鈥檃utres questions primordiales pour l鈥橝frique. 鈥淐e sera une occasion historique pour le G-8 de faire preuve de sa volont茅 politique鈥�, a dit M. Mandela. 鈥淟鈥橝frique et sa population n鈥檈n attendent pas moins. Nous sommes s茅rieux lorsque nous disons que l鈥檋eure de l鈥橝frique a sonn茅.鈥�