Le Conseiller sp¨¦cial pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide visite un m¨¦morial en Argentine. Photo : Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger
Le Conseiller ou la Conseill¨¨re sp¨¦cial(e) pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide est charg¨¦(e) d¡¯assurer la liaison avec le syst¨¨me des Nations Unies en ce qui concerne les activit¨¦s de pr¨¦vention du g¨¦nocide. Il ou elle est ¨¦galement charg¨¦(e) de travailler ¨¤ l¡¯am¨¦lioration de la capacit¨¦ des entit¨¦s des Nations Unies d¡¯analyser et de g¨¦rer les informations concernant le g¨¦nocide ou les crimes connexes. Le Conseiller ou la Conseill¨¨re sp¨¦cial(e) pour la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, dans le cadre du mandat qui lui est confi¨¦ de d¨¦velopper ce principe du point de vue th¨¦orique, politique et op¨¦rationnel, s¡¯emploie ¨¦galement ¨¤ donner aux entit¨¦s des Nations Unies davantage de moyens pour pr¨¦venir ces crimes et y faire face. Ensemble, ils travaillent ¨¤ renforcer la capacit¨¦ de pr¨¦vention, d¡¯alerte rapide et d¡¯intervention des ?tats Membres, des organisations r¨¦gionales et sous-r¨¦gionales et de la soci¨¦t¨¦ civile.
Rencontre avec des responsables religieux en R¨¦publique centrafricaine. Photo : Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger
Le Bureau des Conseillers sp¨¦ciaux remplit cette fonction en s¡¯adaptant au contexte. Cela signifie que nos activit¨¦s de renforcement des capacit¨¦s sont con?ues en fonction des contextes et des participants, et qu¡¯elles r¨¦pondent ¨¤ des objectifs particuliers. Le Bureau organise ¨¦galement des stages de formation g¨¦n¨¦rale pour le personnel des Nations Unies, les repr¨¦sentants des gouvernements et de la soci¨¦t¨¦ civile afin de mieux faire conna?tre les causes et les dynamiques des atrocit¨¦s criminelles, et de renforcer les capacit¨¦s de pr¨¦vention, d¡¯alerte rapide et d¡¯¨¦valuation et de gestion de l¡¯information. Le Bureau peut aussi ¨¦laborer des programmes pour r¨¦pondre ¨¤ des demandes sp¨¦cifiques d¡¯assistance technique. Le Bureau a ainsi apport¨¦ son soutien ¨¤ des initiatives nationales ou r¨¦gionales visant ¨¤ concevoir des m¨¦canismes de pr¨¦vention du g¨¦nocide et d¡¯autres atrocit¨¦s, y compris des dispositifs d¡¯alerte rapide. Le Bureau collabore avec d¡¯autres entit¨¦s des Nations Unies pour organiser ces activit¨¦s, ainsi qu¡¯avec les ?tats Membres et les organisations de la soci¨¦t¨¦ civile.
Conform¨¦ment ¨¤ leur mandat de renforcement des capacit¨¦s, les Conseillers sp¨¦ciaux apportent un appui aux r¨¦seaux nationaux, r¨¦gionaux et mondiaux des personnes r¨¦f¨¦rentes en mati¨¨re de pr¨¦vention des g¨¦nocides et des atrocit¨¦s. Au niveau mondial, citons notamment le R¨¦seau mondial des points focaux pour la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger et le r¨¦seau . Au niveau r¨¦gional, les Conseillers sp¨¦ciaux soutiennent les comit¨¦s r¨¦gional et nationaux de la , ainsi que le (site en espagnol).
En savoir plus sur certains des projets auxquels nous participons :
Le R¨¦seau latino-am¨¦ricain pour la pr¨¦vention du g¨¦nocide et des atrocit¨¦s massives
Le a ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦ en 2012 ¨¤ l¡¯initiative de l¡¯Argentine et du Br¨¦sil. Les 18 ?tats suivants y sont repr¨¦sent¨¦s : Chili, Colombie, Costa Rica, El Salvador, ?quateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, P¨¦rou, R¨¦publique dominicaine, Uruguay and Venezuela. Le R¨¦seau se veut un espace de collaboration visant ¨¤ am¨¦liorer les capacit¨¦s nationales et r¨¦gionales de renforcement des politiques de pr¨¦vention du g¨¦nocide et d¡¯autres atrocit¨¦s criminelles. Il a notamment pour objectifs institutionnels d¡¯¨¦laborer un programme d¡¯enseignement sur la pr¨¦vention des atrocit¨¦s criminelles et de l¡¯int¨¦grer dans les programmes de formation obligatoires des agents de l¡¯?tat, de promouvoir la coop¨¦ration r¨¦gionale sur ce sujet, et de stimuler les initiatives nationales pour la pr¨¦vention des g¨¦nocides dans chaque ?tat participant.
Le R¨¦seau re?oit l¡¯appui de l¡¯ , qui assure son secr¨¦tariat, du Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, et de la . Au sein du R¨¦seau, chaque ?tat doit nommer un ou plusieurs points focaux, qui sont charg¨¦s de d¨¦terminer les domaines de travail et les activit¨¦s pouvant ¨ºtre men¨¦es en application des programmes nationaux de pr¨¦vention des atrocit¨¦s criminelles. Le R¨¦seau organise ¨¦galement r¨¦guli¨¨rement des r¨¦unions des points focaux de tous les ?tats participants. Ces r¨¦unions sont l¡¯occasion d¡¯¨¦changer des informations et de confronter les exp¨¦riences sur les activit¨¦s en cours et de planifier d¡¯¨¦ventuelles actions communes.
Dans son cinqui¨¨me rapport sur la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger, publi¨¦ en 2015, le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU a explicitement salu¨¦ l¡¯exp¨¦rience du R¨¦seau latino-am¨¦ricain comme un exemple de ? partenariat pour la pr¨¦vention ?. Le Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger a accompagn¨¦ et soutenu toute une s¨¦rie d¡¯activit¨¦s du R¨¦seau depuis son lancement en 2012. Parmi celles-ci figure la coorganisation des ¨¦ditions consacr¨¦es ¨¤ l¡¯Am¨¦rique latine du .
Les comit¨¦s r¨¦gional et nationaux de la CIRGL pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression du g¨¦nocide, des crimes de guerre et des crimes contre l¡¯humanit¨¦ ainsi que de toute forme de discrimination
En 2006, les ?tats membres de la Conf¨¦rence internationale sur la r¨¦gion des Grands Lacs (CIRGL) (Angola, Burundi, Congo, Kenya, Ouganda, R¨¦publique centrafricaine, R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo, R¨¦publique-Unie de Tanzanie, Rwanda, Soudan et Zambie) ont adopt¨¦ le (le Protocole). En vertu du Protocole, les ?tats membres sont tenus : de traduire dans leur l¨¦gislation interne les dispositions du Protocole et d¡¯assurer leur application en adoptant des lois qui permettent de pr¨¦venir et de r¨¦primer le g¨¦nocide, les crimes de guerre et les crimes contre l¡¯humanit¨¦ ; de prendre des mesures tendant ¨¤ ¨¦liminer la discrimination ; d¡¯enseigner et d¡¯encourager la tol¨¦rance entre nations et entres groupes raciaux et ethniques ; de lutter contre l¡¯impunit¨¦ et extrader les criminels.
Le Protocole a ¨¦galement ¨¦tabli un m¨¦canisme de suivi de l¡¯application de ces obligations sous la forme d¡¯un comit¨¦ r¨¦gional compos¨¦ de repr¨¦sentants de chaque ?tat membre. Le Comit¨¦ r¨¦gional est charg¨¦ d¡¯examiner r¨¦guli¨¨rement les situations et peut alerter le Sommet des chefs d¡¯?tat ou le Comit¨¦ interminist¨¦riel r¨¦gional de toute situation o¨´ il existe une menace d¡¯atrocit¨¦s criminelles.
En 2010, le Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger a aid¨¦ la CIRGL ¨¤ mettre en place son Comit¨¦ r¨¦gional pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression du g¨¦nocide, des crimes de guerre et des crimes contre l¡¯humanit¨¦ ainsi que de toute forme de discrimination. Depuis lors, le Bureau a financ¨¦ toutes les r¨¦unions ordinaires du Comit¨¦ r¨¦gional et fourni un soutien technique.
Les fonctions du Comit¨¦ r¨¦gional sont notamment les suivantes : a) examiner r¨¦guli¨¨rement la situation dans les ?tats membres en vue de pr¨¦venir les g¨¦nocides, les crimes de guerre, les crimes contre l¡¯humanit¨¦ et la discrimination ; b) rassembler et analyser les informations relatives au g¨¦nocide, aux crimes de guerre, aux crimes contre l¡¯humanit¨¦ et ¨¤ la discrimination ; c) alerter le Sommet de la Conf¨¦rence en temps utile afin que des mesures urgentes soient prises pour pr¨¦venir les conflits potentiels ; d) proposer des mesures sp¨¦cifiques pour lutter efficacement contre l¡¯impunit¨¦ de ces crimes ; e) contribuer ¨¤ la sensibilisation et ¨¤ l¡¯¨¦ducation ¨¤ la paix et ¨¤ la r¨¦conciliation par des programmes r¨¦gionaux et nationaux ; f) proposer des mesures visant ¨¤ garantir les droits des victimes.
Le Protocole exige ¨¦galement que chaque ?tat membre de la CIRGL ¨¦tablisse un comit¨¦ national pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression du crime de g¨¦nocide, des crimes de guerre et des crimes contre l¡¯humanit¨¦ ainsi que de toute forme de discrimination. ? ce jour, huit ?tats membres de la CIRGL ont cr¨¦¨¦ leur comit¨¦, ¨¤ savoir le Congo, le Kenya, l¡¯, la R¨¦publique centrafricaine, la R¨¦publique d¨¦mocratique du Congo, la R¨¦publique-Unie de Tanzanie, le Rwanda et le Soudan du Sud (qui a rejoint la CIRGL ¨¤ son ind¨¦pendance en 2011). Le Bureau fournit un financement, un soutien technique et une formation aux comit¨¦s nationaux qui ont ¨¦t¨¦ cr¨¦¨¦s depuis 2010, ¨¤ l¡¯exception du Rwanda, qui disposait d¡¯une commission aux fonctions semblables avant la cr¨¦ation du Comit¨¦ r¨¦gional. La formation vise ¨¤ d¨¦velopper les connaissances des membres des comit¨¦s nationaux sur les crimes internationaux les plus graves, ¨¤ savoir les g¨¦nocides, les crimes de guerre et les crimes contre l¡¯humanit¨¦, et sur les moyens de les pr¨¦venir. Le Cadre d¡¯analyse des atrocit¨¦s criminelles du Bureau est utilis¨¦ pour aider les membres des comit¨¦s ¨¤ reconna?tre les ¨¦l¨¦ments de ces crimes, leurs dynamiques ainsi que les facteurs de risque associ¨¦s aux crimes, et ¨¤ conna?tre les mesures qui peuvent ¨ºtre prises pour les pr¨¦venir. Le Bureau a ¨¦galement pr¨ºt¨¦ appui aux comit¨¦s nationaux dans l¡¯ex¨¦cution des activit¨¦s d¨¦finies dans les plans de travail ¨¦tablis lors du lancement de chaque comit¨¦, et qui visent normalement ¨¤ concourir au travail de pr¨¦vention dans les cadres nationaux respectifs.
S¨¦minaire Lemkin ¨C ¨¦dition mondiale
Le tire son nom de Raphael Lemkin (1900-1959), l¡¯avocat juif polonais qui a invent¨¦ le terme ? g¨¦nocide ? et qui a men¨¦ la campagne ¨¤ l¡¯ONU en faveur de la ratification de la Convention pour la pr¨¦vention et la r¨¦pression du crime de g¨¦nocide en 1948. Le S¨¦minaire, qui a lieu chaque ann¨¦e, cr¨¦e une communaut¨¦ d¡¯agents de l¡¯?tat form¨¦s aux strat¨¦gies politiques de pr¨¦vention du g¨¦nocide qui s¡¯aident mutuellement ¨¤ d¨¦finir les meilleures pratiques pour ce qui est de faire face au processus de g¨¦nocide et autres atrocit¨¦s criminelles. Il est organis¨¦ par l¡¯ en partenariat avec le Bureau de la pr¨¦vention du g¨¦nocide et de la responsabilit¨¦ de prot¨¦ger et le . Chaque programme d¡¯une semaine r¨¦unit vingt ¨¤ vingt-cinq haut fonctionnaires d¡¯au moins quinze ?tats, qu¡¯ils soient des ?tats ¨¤ risque, en crise ou sortant d¡¯un conflit, des pays donateurs et ou des pays peu actifs dans le domaine des droits de l¡¯homme au niveau international. Le S¨¦minaire accueille des participants et participantes qui ont des responsabilit¨¦s professionnelles dans des domaines pertinents, notamment la pr¨¦vention des atrocit¨¦s, les droits de l¡¯homme, la justice p¨¦nale internationale. Le lieu du s¨¦minaire mondial Lemkin, ¨¤ savoir l¡¯ancien camp de concentration et d¡¯extermination nazi d¡¯Auschwitz-Birkenau, ¨¤ O?wi?cim (Pologne), permet une immersion ¨¦motionnelle et intellectuelle dans le th¨¨me du g¨¦nocide. Le ? pouvoir du lieu ? offre aux participants et participantes la possibilit¨¦ de s¡¯investir et de s¡¯engager personnellement dans le domaine de la pr¨¦vention du g¨¦nocide. Le dialogue avec les participants et participantes se poursuit une fois le S¨¦minaire termin¨¦, et plusieurs partenariats et projets de coop¨¦ration ont vu le jour gr?ce ¨¤ ces ¨¦changes.