Les d茅fenseurs de l鈥檃utonomisation des femmes en Afrique font entendre leur voix, avec le soutien d鈥檕rganisations internationales telles que les Nations Unies et l鈥橴nion Africaine. Dans ce num茅ro, nous identifions les nombreux obstacles rencontr茅s par les femmes et soulignons les avantages que les pays tirent de l鈥櫭﹎ancipation des femmes.
Dans la lutte pour l鈥櫭ゞalit茅 des sexes, les femmes du monde entier ont fait des progr猫s, petits et grands. Cependant, pour les Africaines, les progr猫s se mesurent en micro-avanc茅es, et le chemin 脿 parcourir est encore long.
La bonne nouvelle, c鈥檈st que la repr茅sentation des femmes dans la prise de d茅cision politique est en hausse 脿 l鈥櫭ヽhelle mondiale. La mauvaise, c鈥檈st que le rythme de cette augmentation a 茅t茅 obstin茅ment lent, 脿 peine 1 % en 2018 par rapport 脿 l鈥檃nn茅e pr茅c茅dente. En 2018, le nombre de femmes ministres dans le monde a atteint un niveau record de 20,7 % (812 sur
3 922).
En Afrique subsaharienne, le nombre de femmes si茅geant au Parlement a augment茅 en 2018, et la moyenne r茅gionale est maintenant de 23,7 %, selon l鈥櫭ヾition 2019 de la Carte des femmes en politique de l鈥橴nion interparlementaire (UIP), qui vient de para卯tre.
L鈥橴IP, compos茅e de plus de 170 parlements nationaux du monde entier, suit chaque ann茅e le nombre de femmes 茅lues dans les parlements du monde et produit une analyse qui permet de suivre les progr猫s, les reculs et les tendances.
Djibouti, qui ne comptait aucune femme au Parlement en 2000, a connu les hausses les plus spectaculaires au niveau mondial parmi les chambres basses et uniques. La part des femmes au parlement est pass茅e de 10,8 脿 26,2 % en 2018 (soit une augmentation de 15,4 points), pour un total de 15 femmes, indique le rapport, qui est sorti lors de la session de la Commission de la condition de la femme (CCF) au si猫ge de l鈥橭NU 脿 New York en mars 2019.
L鈥櫭塼hiopie a connu la plus forte augmentation de la repr茅sentation politique des femmes au sein du pouvoir ex茅cutif, passant de 10 % de femmes ministres en 2017 脿 47,6 % en 2019.
En ce qui concerne les postes minist茅riels, le rapport souligne une autre hausse frappante : davantage de femmes en Afrique sont听 en charge de portefeuilles traditionnellement r茅serv茅s aux hommes par rapport 脿 2017. Il y a 30 % de femmes ministres de la d茅fense en plus (17 dans le monde), 52,9 % de femmes ministres des finances en plus et 13,6 % de femmes ministres des affaires 茅trang猫res en plus (30).
La pratique habituelle consiste 脿 nommer des femmes 脿 des postes 芦 moins critiques 禄, tels que les affaires sociales, les enfants et la famille.
芦 Nous avons encore beaucoup de chemin 脿 parcourir, mais la proportion croissante de femmes ministres est encourageante, surtout que听 nous constatons une augmentation du nombre de pays dot茅s de cabinets minist茅riels compos茅s d鈥檜n nombre 茅gal d鈥檋ommes et de femmes 禄, a d茅clar茅 Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice ex茅cutive d鈥橭NU-Femmes, lors de la sortie de ce rapport. Elle a exhort茅 les pays 脿 prendre des mesures audacieuses pour accro卯tre consid茅rablement la repr茅sentation des femmes dans la prise de d茅cision.
Plus les femmes sont nombreuses en politique, plus les d茅cisions deviennent inclusives et听 l鈥檌mage que les gens se font d鈥檜n dirigeant peut changer, a ajout茅 Mme Mlambo-Ngcuka, elle-m锚me ancienne ministre et vice-pr茅sidente听 en Afrique du Sud.
Parmi les pays africains o霉 le pourcentage de femmes occupant des postes minist茅riels est le plus 茅lev茅 figurent le Rwanda (51,9 %), l鈥橝frique du Sud (48,6 %), l鈥櫭塼hiopie (47,6 %), les Seychelles (45,5 %), l鈥橭uganda (36,7 %) et le Mali (34,4 %).
Le pourcentage le plus bas en Afrique 茅tait associ茅 au Maroc (5,6 %), qui ne compte qu鈥檜ne seule femme ministre dans un gouvernement de 18 membres. Les autres pays comptant moins de 10 % de femmes ministres comprennent le Nig茅ria (8 %), Maurice (8,7 %) et le Soudan (9,5 %).
Il est 脿 noter que le Rwanda, leader mondial du nombre de femmes parlementaires, a connu une l茅g猫re baisse, de 64 % en 2017 脿 61,3 % en 2018. Selon le rapport, la Namibie (46,2 %), l鈥橝frique du Sud (42,7 %)
et le S茅n茅gal (41,8 %) sont au nombre des autres pays africains affichant des pourcentages 茅lev茅s de femmes parlementaires.
Les pays qui atteignent le seuil de 30 %
semblent avoir adopt茅 une forme de discrimination positive. Ainsi, le Rwanda a des dispositions constitutionnelles r茅servant 30 % des si猫ges aux femmes dans sa l茅gislature bicam茅rale tandis que la loi sud-africaine de 1998 sur les structures municipales exige des partis politiques qu鈥檌ls 芦 fassent en sorte听 que 50 % des candidats sur la liste du parti soient des femmes 禄 et que 芦 les femmes soient 茅quitablement repr茅sent茅es dans les听 comit茅s de circonscription 禄. Bien que le non-respect de cette loi n鈥檈ntra卯ne听 pas de sanction,听 le Congr猫s national africain au pouvoir dans le pays attribue spontan茅ment 50 % des si猫ges parlementaires aux femmes.
Selon ONU-Femmes, deux obstacles majeurs emp锚chent les femmes de participer pleinement 脿 la vie politique. Il s鈥檃git d鈥檕bstacles structurels qui font que les lois et les institutions discriminatoires limitent encore la capacit茅 des femmes 脿 se pr茅senter aux 茅lections, et de lacunes en mati猫re de capacit茅s, qui se produisent lorsque les femmes sont moins susceptibles que les hommes de poss茅der la formation, les contacts et les ressources n茅cessaires pour devenir des dirigeants efficaces.
Alors que les pays s鈥檈fforcent de r茅aliser l鈥檕bjectif 5 de d茅veloppement durable,
芦 parvenir 脿 l鈥櫭ゞalit茅 des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles 禄, les gouvernements doivent 茅galement s鈥檈fforcer d鈥檌nt茅grer la parit茅 des sexes dans les constitutions et les cadres juridiques. Ils doivent faire appliquer pleinement la loi, 茅liminer toutes les formes de violence 脿 l鈥櫭ゞard des femmes et veiller 脿 ce que les filles re莽oivent une 茅ducation de qualit茅.听 听
