Afrique horizon : Soudan du Sud
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La paix introuvable ?
Par Pavithra Rao
Le 9 juillet dernier, ¨¤ la veille du cinqui¨¨me anniversaire de l¡¯ind¨¦pendance du Soudan du Sud, des tirs sporadiques se sont fait entendre dans la capitale, Juba.
Ceux qui pensaient que ces coups de feu ¨¦taient tir¨¦s pour f¨ºter le cinqui¨¨me anniversaire du plus jeune pays du monde ont d? se rendre ¨¤ l¡¯¨¦vidence : ils annon?aient un nouvel affrontement meurtrier entre les troupes du pr¨¦sident Salva Kiir et celles de son vice-pr¨¦sident, Riek Machar.
Les combats se sont rapidement propag¨¦s, faisant des centaines de morts et provoquant la fuite de milliers de personnes vers la R¨¦publique centrafricaine, l¡¯?thiopie, le Soudan et l¡¯Ouganda, voisins du Soudan du Sud.
M¨ºme si un nouvel accord de cessez-le-feu est entr¨¦ en vigueur le 11 juillet, la crainte persistait que cet accord puisse ¨ºtre viol¨¦ comme par le pass¨¦.?
? la mi-juillet, environ 300? personnes, dont 33 civils et deux Casques bleus chinois, avaient ¨¦t¨¦ tu¨¦s dans les affrontements.
La d¨¦gradation de la situation humanitaire fait? d¨¦sormais l¡¯objet de vives? inqui¨¦tudes. Selon le ? Rapport? sur les tendances mondiales 2015 ? du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les r¨¦fugi¨¦s, au cours des cinq derni¨¨res ann¨¦es, le Sud-Soudan a produit le quatri¨¨me contingent de r¨¦fugi¨¦s au monde, soit pr¨¨s de 750 000 personnes. Trois pays seulement devancent le Sud-Soudan : la Syrie, l¡¯Afghanistan et la Somalie. Si elle n¡¯est pas contenue, cette nouvelle flamb¨¦e de violence risque de renforcer ce flux de r¨¦fugi¨¦s, particuli¨¨rement celui provenant des villes comme Juba, Wau et Bentiu. Des milliers de personnes ont aussi cherch¨¦ refuge aupr¨¨s de la mission des Nations Unies ¨¤ Juba.
Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral de l¡¯ONU, Ban Ki-moon, a condamn¨¦ ces affrontements et appel¨¦ au calme.Le Secr¨¦taire g¨¦n¨¦ral adjoint aux op¨¦rations de maintien de la paix, Herv¨¦ Ladsous, souhaite renforcer le mandat de l¡¯ONU pour que les Casques bleus aient les moyens de faire respecter l¡¯embargo sur les armes et d¡¯imposer des sanctions cibl¨¦es aux responsables des violences.?
Lors du? sommet de l¡¯Union africaine (UA) ¨¤ Kigali au Rwanda en juillet, les dirigeants de l¡¯Union? ont d¨¦cid¨¦ d¡¯accro?tre le nombre de soldats de maintien de la paix au Soudan du Sud et de renforcer leur mandat pour faire appliquer le cessez-le-feu et prot¨¦ger les populations civiles.?
La pr¨¦sidente de la Commission de l¡¯UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a invit¨¦ les dirigeants politiques ¨¤ reprendre le dialogue et ¨¤ prot¨¦ger les Soudanais du Sud. Apr¨¨s avoir qualifi¨¦ les combats d¡¯inacceptables, elle a affirm¨¦ que ? deux mois ¨¤ peine apr¨¨s la formation d¡¯un gouvernement d¡¯unit¨¦ nationale, les bellig¨¦rants semblent avoir repris du service, et la population du Soudan du Sud, au lieu de f¨ºter les cinq ans de l¡¯ind¨¦pendance, est oblig¨¦e de fuir, comme des moutons devant une meute de loups. [Le gouvernement et les dirigeants doivent] prot¨¦ger les??plus vuln¨¦rables, servir le peuple, et non ¨ºtre la cause de leur souffrance. ? ? ?
Le pays compte quelque 12 000 Casques bleus de l¡¯ONU. Les troubles ont commenc¨¦ en 2013 quand le pr¨¦sident Kiir a limog¨¦ son vice-pr¨¦sident, Riek Machar, en l¡¯accusant d¡¯avoir tent¨¦ de renverser son gouvernement par un coup d¡¯?tat.?
En ao?t 2015, les deux hommes ont sign¨¦ un accord de cessez-le-feu qui a nourri de nouveaux espoirs de paix. Cet accord a permis ¨¤ Riek Machar de retrouver son poste de vice-pr¨¦sident en avril 2016. Mais il semble que les relations difficiles entre les deux hommes ne se soient jamais am¨¦lior¨¦es.? ?